Le 14 Aout :
Nos camarades sont en garde à vue depuis 48h ce 14 août, l’un d’entre eux est un migrants demandeur d’asile. Ces arrestations font suite à une plainte d’Emmaüs pour une soi-disante séquestration. Nous apprenons à l’instant qu’ils sont déférés.
Ce matin, le 14 août, les migrants en lutte hébergés au centre Pernety ont rédigé un communiqué afin de s’exprimer sur les faits qui se sont déroulés le 12 août. Ils ont entamé une grève de la faim le 11 août au soir pour protester contre leurs conditions d’hébergement et l’absence de leur prise en charge administrative. En effet il n’y a aucun suivi de leur dossier de demande d’asile. Dans l’après-midi du 12 août quatre soutiens sont venus exprimer leur solidarité. A cette occasion les migrants ont demandé à voir des représentants de la mairie de Paris et de l’Ofpra. Devant l’absence d’interlocuteurs ils ont décidé d’occuper le centre. Les migrants insistent sur le fait qu’ils sont seuls à l’initiative de cette action. Par ailleurs à aucun moment ils n’ont empêché qui que ce soit de quitter les lieux si ils le souhaitaient.
D’après les témoignages des migrants hébergés dans ce centre, la police est entrée par la force et a procédé à l’arrestation des quatre soutiens présents.
Sur la base du communiqué rédigé par les migrants de Pernety nous ne pouvons que condamner les allégations formulées par Emmaus, la mairie de Paris et la préfecture. En effet, les migrants réfutent les accusations de manipulation par les soutiens. Cette opération n’a pour but que de discréditer la lutte des réfugiés.
Certains des migrants de Pernety ont repris leur grève de la faim. En effet la mairie s’était engagée à reprendre le dialogue le lendemain de l’occupation. A ce jour personne ne s’est déplacé.
Concernant nos camarades retenus en garde à vue, nous savons d’ores et déjà que les droits de la défense n’ont pas été respectés pour certains d’entre eux.
En parallèle, pour se donner bonne figure la préfecture convoque les médias au centre d’hébergement du Loiret ce jour. Afin de s’assurer qu’aucune critique ne soit émise, la parole des migrants est conditionnée par l’autorisation de la préfecture.
Les autorités de s’y trompent pas, la répression qui s’abat sur les soutiens et les réfugiés a pour objectif de décourager toute velléité de résistance.
Nous condamnons la décision du procureur de déférer nos camarades.
Nous condamnons fermement la répression des luttes sociales. Nous exigeons toujours la libération de nos quatre camarades et l’abandon de toutes poursuites judiciaires. Cet acharnement policier puis judiciaire contre toutes formes de luttes et de solidarité est inacceptable.
Nous appelons à une manifestation le samedi 15 août, rdv 16h30 au Lycée Guillaume Budé, 7 rue Jean Quarré , direction République
Soyons nombreux à les soutenir !
La solidarité n’est pas un crime.
Le 12 Aout :
40 migrants hébergés dans un centre Emmaüs (47, rue Raymond-Losserand, 14e, métro Pernety) depuis le 28 juillet, ont commencé une grève de la faim, aujourd’hui (mercredi 12 août 2015 en matinée), pour dénoncer les conditions de leur prise en charge : nourriture immangeable et en quantité insuffisante, aucun produit d’hygiène, aucun titre de transport, aucun suivi administratif et aucun droit de visite.
- 19h : présence policière puis intervention vers 19 h 20.
- 20h : 4 à 5 interpellé-e-s.
Pour info, le syndicat de flics UNSA, au mépris de la présomption d’innocence, balançait déjà sur Twitter, avant l’intervention (19h) : « #alerte @UNSAPOLICE des membres d’Emmaus séquestrés par des migrants dans un hôtel ! Bon courage aux collègues sur le dispo ! » - 22 h : appel à rasemblement pour les 4 interpellé-e-s, 1 réfugié et 3 soutiens, devant le commissariat du 3, rue Riquet (01 53 26 44 66), 19e,
où ielles sont en GAV. - jeudi 13 août : Les personnes arrêtées seraient en fait en garde-à-vue à la Sûreté Territoriale du 4e arrondissement (27 boulevard Bourdon, métro Bastille)
Voici leur communiqué :
Communiqué des migrants du centre Emmaüs-Solidarité du 47 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris
Lors de l’évacuation de la halle Pajol, le 28 juillet dernie, Pascal Brice, directeur de l’OFPRA, nous a promis deux choses : un suivi de nos démarches et un hébergement correct. Nous avions alors été relogés au centre Emmaüs Solidarité de la rue Raymond-Losserand.
15 jours plus tard, ces promesses n’ont pas été tenues.
Nul suivi de nos démarches n’a été entrepris. Si nous comparons notre situation légale à celle des migrants restés à la Chapelle, nous constatons qu’ils sont plus avancés que nous.
Nous avons décidé de commencer ce matin une grève de la faim pour protester contre les conditions indignes que nous subissons : absence de titres de transport, nourriture insuffisante et de très mauvaise qualité, interdiction de droit de visite, entre autres.
Nous sommes venus parce que dans nos pays il y a la guerre, nous sommes venus pour être considérés comme des hommes, nous sommes venus pour que nos droits soient respectés.
Aujourd’hui nous demandons :
Où est le respect des droits de l’homme ?
Où est le respect de la loi française ?
Nous voulons que le gouvernement prenne conscience de notre situation.
Nous exigeons que les promesses qui nous ont été faites, celle d’un suivi pour nos démarches et d’un hébergement correct (avec tout ce que cela comprend en termes de droits sociaux), soient respectées.
Nous exigeons des explications en personne de la part de Pascal Brice, directeur de l’OFPRA.
Plus d’infos sur les Twitter et Facebook du collectif La Chapelle en lutte :
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Communiqué suite aux arrestations :