
Appel à meeting contre les OQTF
Le 18 mars 2025, après plus de trois mois d’occupation auto-gérée par les mineur⸱es isolé.es du collectif du Parc de Belleville, la Préfecture a expulsé violemment les 450 occupant⸱es de la Gaîté lyrique. Les jeunes y avaient trouvé refuge au cœur de l’hiver alors que des milliers d’entre eux dormaient sous les ponts, dans l’indifférence de l’État et de la mairie. Cette occupation à été pendant trois mois le cœur de la lutte pour un logement digne et pérenne pour tous⸱tes, pour l’accès à la scolarisation, le respect des droits des enfants, et de la lutte contre le racisme, le fascisme et le colonialisme.
La Préfecture a déployé une violence sans précédent contre les mineur⸱es isolé⸱es et les soutiens présent⸱es, alors même que le bâtiment était déjà vide et le rassemblement pacifique. Après une nasse de plus de 5 heures, les matraquages et les gazages, le bilan a été d’une vingtaine de blessés et de 46 arrestations sans motifs. 25 mineur⸱es, après des dizaines d’heures de retenue administrative pour vérification du droit au séjour injustifiées, ont reçu des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français).
Depuis la création du collectif en septembre 2023, les jeunes n’ont cessé de rappeler, à travers leurs manifestations, occupations et communiqués, leurs revendications : l’accès au logement, à la scolarisation, à la santé, aux transports, la présomption de minorité et l’égalité des droits. Grâce à la lutte, plus de 250 jeunes sont maintenant scolarisés et plus de 1000 places d’hébergement ont été arrachées au terme de 8 occupations des bâtiments de la mairie, de manifs et de délégations au rectorat. Dans cette dynamique combative, une Coordination Nationale des Mineur⸱es Isolé⸱es en Lutte s’est créée, unissant les collectifs de Paris Lille, Marseille, Toulouse, Besançon, Rouen et Lyon. Les mineur⸱es isolé⸱es en recours pour la reconnaissance de leur minorité sont également en lutte pour la reconnaissance de leurs droits et se battent sans relâche pour faire appliquer les lois qui existent.
Ce combat dérange l’État qui choisit d’utiliser les OQTF comme outil de répression politique pour réprimer et intimider et exclure les mineur⸱es isolé⸱es qui luttent pour leurs droits. En plus d’être un traumatisme pour les 25 jeunes directement concernés dont l’avenir est entravé, les OQTF visent l’ensemble de la lutte. Le traitement des OQTF par la Préfecture est collectif au lieu d’être individualisé, les dates de naissance des jeunes ont été modifiées pour qu’ils apparaissent majeurs et les jeunes subissent un harcèlement administratif avec des mesures de privation de liberté et des obligations qui s’ajoutent aux OQTF.
Ce traitement est totalement disproportionné. 3 OQTF ont d’ailleurs déjà été annulées, avant les recours devant le tribunal.
Le 30 avril, deux autres jeunes ont été réveillés à coups de pieds dans leur tente et arrêtés puis placés en retenue administrative avant de se voir remettre une OQTF avec assignation à résidence dans le même centre. Leur situation nous alerte sur le tournant répressif dans lequel la préfecture de police de Paris continue de s’enfoncer. Jusqu’à quand des jeunes en situation régulière sur le territoire, car en situation de recours auprès du tribunal pour enfants afin de faire valoir leur minorité et avec des documents d’état civil attestant de leurs dates de naissance, continueront de subir les conséquences d’un racisme et d’une xénophobie d’État toujours plus décomplexée ?
Depuis des années, les OQTF visent à criminaliser des personnes migrantes. Que ce soient des sans-papiers qui se voient refuser un titre de séjour, des demandeurs d’asile déboutés ou encore des étrangers résidant sur le territoire depuis des décennies qui n’obtiennent pas le renouvellement de leur situation administrative. Les OQTF s’inscrivent dans un continuum répressif et colonial à l’encontre de celles et ceux qui militent pour leurs droits les plus fondamentaux.
Notre combat, au-delà de l’annulation des OQTF de nos camarades, est aussi et avant tout de s’opposer à la généralisation de cet outil administratif.
L’État, dans ce même mouvement de violence sociale, cherche à anéantir tout mouvement de contestations qui porte des mots d’ordres antifascistes indissociables de nos combats. Aujourd’hui, des collectifs comme la Jeune Garde ou Urgence Palestine doivent faire face à une procédure de dissolution. Ces dissolutions successives sont une menace contre nous tous⸱tes, au même titre que les OQTF à l’encontre des jeunes et du collectif.
L’État est déterminé à faire la guerre aux mineur⸱es isolé⸱es qui militent pour leurs droits, et à toute personne qui s’opposerait à ses politiques en plaçant la solidarité au cœur de leur combat. Une réponse collective et unitaire est nécessaire !
Tout le monde doit être concerné par ces OQTF délivrés à des mineur⸱es en recours ! Tout le monde doit être inspiré par ce combat qui montre l’exemple !
Tous ceux qui luttent contre le racisme, pour l’égalité des droits, la liberté de circulation et d’installation !
Tous ceux qui luttent contre le fascisme et la répression, contre le colonialisme, contre les violences policières et administratives !
Tous ceux qui luttent pour le droits des enfants, pour l’accès à la scolarisation et l’éducation !
Tous ceux qui luttent contre l’impérialisme et le génocide en Palestine, au Soudan et au Congo !
Le 23 mai à 15h, puis le 3 juin, le 10 juin, le 17 juin et le 24 juin nos 25 camarades comparaîtront devant le tribunal administratif de Paris. Soyons nombreuxses pour les soutenir et pour l’annulation de leurs OQTF !
Pour construire un front unitaire et maintenir la solidarité commune à nos combats : rejoignez-nous le 27 mai à 18h30 pour un meeting unitaire contre les OQTF !