Pour beaucoup de vendeurs et de vendeuses sans-papiers, la gare de Saint Denis est un point de repère précieux. Elle seule permet de gagner de quoi acheter à manger ou de payer un loyer, grâce à la vente de brochettes, de cigarettes, de maïs, de jus de bissap...
Mais depuis quelques temps, la gare est devenue aussi l’endroit de tous les dangers. Chaque jour, la police municipale et nationale viennent pour traquer les vendeurs, prendre leur argent et leur matériel, leur remettre des Obligations de Quitter le Territoire Français - ce qui signifie une expulsion au prochain contrôle de police.
Loin d’entretenir l’insécurité, ces vendeurs et ces vendeuses ne font que tenter de gagner leur vie dans des conditions difficiles. Leur présence jusque tard le soir rassure beaucoup d’habitants et d’habitantes, au moment de rentrer chez soi. Et où trouverait-on sans eux un repas chaud pour 1 euro, des cigarettes à un prix abordable ?
En plus de priver les habitants les plus pauvres d’une ressource irremplaçable, les rafles de la police préparent une transformation de la ville, une sélection sociale et raciale de la population qui vont continuer avec le Grand Paris ou les Jeux Olympiques de 2024.
Des vendeurs, des vendeuses et des habitant.es de Saint Denis ont déjà commencé à s’organiser ensemble contre ces rafles de la police : un premier rassemblement sur le parvis de la gare a eu lieu le 15 décembre, où nous étions nombreux et nombreuses réunies pour manifester notre colère.