Communiquée commun de la CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL
La puissante journée de grève et manifestations rassemblant plus d’un million de personnes dans 260 villes a démontré la détermination sans faille des étudiant-es, lycéen-nes, salarié-es, privé-es d’emploi et retraité-es à obtenir Ie retrait du projet de loi travail et à conquérir de nouveaux droits sociaux.
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL réaffirment que dans un contexte de hausse du chômage, d’explosion de la précarité et de la pauvreté, ce texte va organiser une régression généralisée des droits, créer un dumping social entre les entreprises d’un même territoire et d’une même branche et aggraver les inégalités entre les salarié-es.
Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, ce projet de loi travail ne créerait en aucun cas les emplois pérennes nécessaires à la relance et à l’investissement.
Le gouvernement doit entendre les milliers d’étudiant-es, de lycéen-nes, de salarié-es, de privé-es d’emploi et de retraité-es mobilisés massivement aujourd’hui dans la rue et dans les entreprises avec de nombreux appels à la grève. II doit entendre tous les citoyen-nes qui s’expriment, 70% de la population estime en effet, qu’il faut retirer le texte, qu’il n’est pas amendable, sa philosophie globale restant inchangée.
Les organisations syndicales signataires affirment une nouvelle fois que les pouvoirs publics doivent garantir le droit à manifester, à se réunir, à s’organiser, tout en assurant la sécurité des manifestant-es.
Elles confirment leur disponibilité pour rencontrer le gouvernement et faire des propositions de droits nouveaux en termes d’emploi, de salaires et pensions, de temps de travail, de protection sociale, de garanties collectives, de conditions de travail, de formation et de droits et libertés syndicales. Des propositions porteuses de progrès social et correspondant à la réalité du travail d’aujourd’hui et de demain.
D’ores et déjà, de nouvelles journées de mobilisation avec grèves et manifestations sont prévues et ce dès le 5 avril à l’initiative des organisations de jeunesse.
Les salarié-es se mobiliseront sous diverses formes, notamment avec l’interpellation des parlementaires.Le 9 avril, elles appellent à la réussite d’une nouvelle grande journée d’action de grèves et de manifestations.
Si le gouvernement ne répond pas, les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL resteront déterminées à poursuivre et amplifier la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de loi travail et à conquérir de nouveaux droits sociaux y compris par les manifestations et la grève interprofessionnelle. Elles décident de se revoir le 6 avril.
Montreuil, le 31 mars 2016
Mardi 5 avril 2016 : manifestation à 13h place de la Bastille
Appel de la coordination nationale étudiante
Nous, mandaté-e-s des assemblées générales de plus de soixante établissements d’enseignement supérieur, réuni-e-s en coordination nationale le 19 mars, poursuivront jusqu’au bout le combat pour le retrait pur et simple de la Loi Travail. Loin d’être une attaque isolée, la Loi Travail fait suite à une longue série de contre réformes mises en place par les gouvernements successifs, qui n’ont eu de cesse de détruire un par un nos acquis sociaux, de développer la précarité, de s’attaquer aux services publics et de dévaloriser nos diplômes.
La Loi Travail est une attaque d’une ampleur considérable, car elle remet en cause tous les droits sociaux des salarié-e-s (35h, protection garantie par le droit du travail, CDI...). Nous ne sommes pas de la chair à patrons ! La baisse de la rémunération des heures supplémentaires, la simplification des licenciements, des barèmes ridicules d’indemnisation en cas de licenciement abusif, le basculement vers la prédominance des accords d’entreprise (inversion de la hiérarchie des normes), et toutes les autres mesures de la loi sont inacceptables et nous ramènent des dizaines d’années en arrière !
D’aucuns nous disent qu’en tant qu’étudiant-e-s, nous ne connaissons rien au travail, mais pourtant plus d’un-e étudiant-e sur deux est déjà salarié-e. Nous savons ce qu’est la réalité du monde du travail et la précarité. Nous, étudiant-e-s et salarié-e-s valons mieux que ça !
De plus, ce projet de loi précarise encore plus les femmes, les personnes racisées ou LGBTIQ, qui subissent déjà les temps partiels, les heures supplémentaires, un travail dévalorisant. Le mécanisme de négociation des droits au sein de chaque entreprise annulera des lois censées « défendre » l’égalité des droits.
La mobilisation a commencé très fort, avec plus de 500 000 personnes dans la rue le mercredi 9 mars. Elle a obligé le gouvernement à reculer sur la question des apprenti-e-s, tout en maintenant le contenu profond de la loi. C’est pourquoi nous exigeons toujours le retrait sans négociation ni amendement de la Loi Travail. Si certaines organisations (CFDT, Fage…) négocient des changements à la marge (dont la garantie jeune, une mesure inadmissible qui revient à du travail offert aux entreprises), ce n’est pas en notre nom !
Le 17 mars, nous sommes à nouveau descendu-e-s dans rue, beaucoup plus nombreux (plus de 150 000) dans des cortèges dynamiques résultants de la convergence construite entre étudiant-e-s et lycéen-ne-s, qu’il faut renforcer. Nous avons ainsi montré que nous ne sommes pas dupes des manœuvres du gouvernement et que ce n’est pas avec des modifications à la marge du projet de loi qu’on nous arrêtera.
Le gouvernement semble quant à lui avoir compris le message, intensifiant la répression avec des fermetures d’universités pour empêcher les étudiant-e-s de se réunir et de s’organiser. C’est une remise en cause intolérable de nos droits de grève et de réunion. Dans certaines universités, ces fermetures administratives ont été accompagnées de graves violences policières, avec le déploiement de CRS à l’intérieur même de nos campus, appelés par les président-e-s d’universités. Cela a été notamment le cas à Tolbiac (Paris 1), Strasbourg, Lyon… Nous condamnons cette répression et exigeons la libération immédiate et l’arrêt des poursuites contre tou-te-s nos camarades interpellé-e-s.
Pourtant, le gouvernement est loin de nous faire plier. Notre mouvement a démarré puissamment sur des dizaines d’universités, mais la colère qui s’est exprimée est encore loin de s’être entièrement traduite dans les assemblées générales et dans la rue. C’est pourquoi la principale tâche du mouvement dans les jours qui viennent est celle de la massification par un travail d’explication sur les conséquences de la Loi Travail pour les jeunes et la structuration de la mobilisation dans chaque filière et département de nos universités. Pour cela, il est indispensable d’arrêter le fonctionnement normal des activités dans nos établissements, en construisant la grève à côté des enseignant-e-s et des personnel-le-s et en la généralisant sur tous les campus. La grève est notre meilleure arme puisqu’elle permet à tou-te-s les étudiant-e-s de se libérer du temps pour s’adresser aux autres étudiant-e-s mais aussi aux lycéen-e-s et aux salarié-e-s. Nous appelons les assemblées générales à mener un travail de convergence avec les salarié-e-s qui les entourent.
Il est nécessaire de construire un mouvement de grève reconductible illimitée dans la jeunesse et dans le monde du travail afin de faire reculer le gouvernement. Nous appelons donc l’ensemble des jeunes et des salarié-e-s, ainsi que leurs organisations, à rejoindre ces journées de grèves et à poser des préavis reconductibles.Nous exigeons :
- le retrait immédiat, total, définitif et sans négociation de la Loi Travail
- la réduction et le partage du temps de travail : semaine de 32h
- la levée immédiate et définitive de l’état d’urgence ainsi que le retrait de la constitutionnalisation de cet état d’urgence et de la mesure de déchéance de nationalité
- la fin de la répression et la relaxe de nos camarades inculpé-e-s (mobilisé-e-s contre la loi travail, syndicalistes de goodyear, et tou-te-s les autres)
- la dispense d’assiduité des cours pendant les journées de mobilisation et pendant les assemblées générales
Nous appelons tous les secteurs à s’unir afin de faire aboutir nos revendications. Nous appelons tou-te-s les salarié-e-s, chômeur-euses, retraité-e-s, étudiant-e-s, lycéen-ne-s dans la rue :
- le jeudi 24 mars à une journée de mobilisation nationale et à des manifestations,
- le jeudi 31 mars, au côté des organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires), à une journée de grèves et manifestations massives qui doit ouvrir un mouvement de grève reconductible et illimitée dans plusieurs secteurs de la société
- le mardi 5 avril pour une journée de mobilisation nationale
Nous appelons aussi le 22 mars à une journée d’actions coordonnées dans toutes les villes de France.
Seule la lutte paye ! Nous la mènerons jusqu’au retrait total de la Loi Travail !
Université Paris 8 Saint-Denis, le 19 Mars 2016
Communiqué de sud education Paris
Nous étions deux fois plus que le 9 mars lors de la 1re journée de mobilisation unitaire des organisations de jeunes et de salarié-e-s. La mobilisation pour le retrait de la loi travail est donc croissante. Elle a fait un saut décisif du point de vue du nombre mais aussi de son enracinement dans le pays avec plus de 260 manifestations.
Dans plusieurs secteurs professionnels cette journée a aussi été une journée de grève ou de débrayage dans de grandes entreprises du privé mais aussi dans le secteur public.
Le mouvement se renforce aussi chez les lycéen-ne-s avec plus de 176 lycées bloqués. Dans les universités la mobilisation est très élevée comme à Nantes, au Havre, à Rennes, à Lyon, en région parisienne et elle se développe ailleurs. La répression qui a ciblé particulièrement lycéen-ne-s et étudiant-e-s le 24 mars et encore le 31 mars ne dégonfle pas le mouvement.
Dans l’éducation, la grève du 31 mars a été suivie par environ un tiers des personnels : à nous de développer cette mobilisation.
Les 5 et 9 avril amplifier la mobilisation pour le retrait de la loi !
L’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU, UNL, et UNEF soutient l’initiative de la coordination étudiante et des organisations de jeunes pour une nouvelle journée d’action le 5 avril. Dans notre secteur il est particulièrement important de converger avec la jeunesse mobilisée. C’est pourquoi la Fédération appelle à la grève le 5 avril. Avec Solidaires nous sommes déterminé-e-s à ne rien céder et nous continuons à appeler à la convergence des salarié-e-s et des jeunes. Il n’y aura pas de lutte par procuration.
Maintenant franchir une nouvelle étape
Toutes les manifestations sont importantes pour construire le mouvement. Ce sera aussi le cas le 9 avril où il faut être encore plus nombreux et nombreuses déterminé-e-s dans la rue !Pour l’emporter, il nous faut construire une mobilisation unie des salarié-e-s, des étudiant-e-s, des lycéen-ne-s, des chômeurs, des chômeuses et des précaires ; c’est le sens des appels de Sud éducation et de Solidaires depuis le 9 mars. SUD éducation est signataire de l’appel « On bloque tout ! » lancé par 100 syndicalistes de toutes organisations appelant à reconduire les grèves.
Pour obtenir le retrait de la loi Travail, généralisons les grèves pour amplifier encore la mobilisation !
Pour gagner, organisons-nous pour bloquer l’économie par la grève reconductible interprofessionnelle.Réunissons-nous en Assemblées Générales pour en débattre.
Communiqué du secrétariat Jeunesse de Alternative libertaire
Le 9 mars nous étions 500 000 à descendre dans la rue pour exiger le retrait de la loi travail. Depuis ce premier succès pour la mobilisation, l’agitation ne cesse de monter dans les facs et les lycées. Alors que le gouvernement prend peur et cherche à nous enfumer, une nouvelle journée de mobilisation aura lieu dans la jeunesse ce jeudi 17 mars.
Face à la contestation montante, le gouvernement avait déjà reporté la date de présentation de la loi. lundi, Valls annonçait de soit disant « concessions ».
Le gouvernement cherche à lâcher quelques miettes aux syndicats traîtres comme la CFDT, qui ne défendent pas réellement l’intérêt des travailleurs, travailleuses et des jeunes, dans le but de casser la mobilisation.
Une loi qui reste au profit des patrons
les « concessions » annoncées par le gouvernement ne changent pas le fond du projet de loi : casser le code du travail pour que les patrons puissent nous exploiter comme ils veulent. les entreprises pourront toujours licencier sans avoir de difficultés économiques !
Pas de changement non plus sur les heures supp moins payées, l’allongement du temps de travail, le fractionnement des heures de repos, l’augmentation du travail de nuit, la possibilité d’imposer aux salarié-es une baisse de leur salaire et une modification de leur temps de travail…
Tout passe par la lutteNous ne sommes pas dupes, cette réforme ne va pas créer de l’emploi, mais de la précarité et du chômage.
exigeons son retrait total ! lycéens et lycéennes, étdudiants et étudiantes nous sommes les travailleurs et travailleuses de demain, c’est notre avenir qui est en jeu !
la seule façon de faire reculer le gouvernement c’est de bloquer l’économie par la grève générale aux cotés des salarié-es.
Organisons-nous dans nos facs et nos lycées : assemblées générales, blocages, manifestations... Mobilisons-nous le 17 mars et continuons dès le lendemain pour aller jusqu’au 31 mars, journée de grève interprofessionnelle.
Ce qu’on veut c’est le retrait de la loi et on n’obtiendra ça qu’en se bougeant !
#toutPasseParlalutte
Communiqué de la CNT région parisienne
Le mouvement de lutte contre la loi Travail et pour la défense des droits des salariés est dans sa quatrième semaine. Loin de s’essouffler le mouvement prend de l’ampleur tant dans la grève que dans la mobilisation dans la rue. La destruction du Code du travail a été le catalyseur de toutes les colères sociales qui se sont accumulées ces dernières années : stagnation, voire baisse des salaires, chômage de masse, destruction des services publiques, attaques contre la sécurité sociale et les retraites, logements sociaux délabrés... Cette loi El Khomri n’est d’ailleurs que la suite de lois profondément anti-sociales telles que, pour les plus récentes, la loi Macron ou l’ANI (accord national interprofessionnel) sur « la compétitivité et la sécurisation de l’emploi ».
Trop c’est trop !
La loi Travail est le symbole de cette politique libérale qui fait la part belle aux pouvoirs capitalistes sur le dos de la population. C’est pourquoi il faut élargir les revendications au-delà de cette loi spécifique. Faire reculer le gouvernement doit permettre de lancer une dynamique pour améliorer les conditions de travail, d’études et de vie de toutes et tous.
Les étudiantEs et lycéens, fortement mobiliséEs depuis plus d’un mois ont d’ores et déjà élargi leurs revendications.5 avril, 9 avril : on continue !
C’est de la responsabilité de chacunE de rejoindre le mouvement social en cours, en faisant grève ou en manifestant. Ne pas lutter aujourd’hui, ce serait devoir rendre des comptes aux générations futures à qui il faudrait expliquer pour que nous les aurions laissées sans protections face au capitalisme destructeur.
L’ union des syndicats CNT de la région parisienne appelle :
- l’ensemble des salariés à se réunir en assemblée générale pour organiser la mobilisation, et à préparer et organiser la grève, dès le 5 avril, en mettant en place, par exemple, des caisses de grève.
- à manifester le mardi 5 avril et le samedi 9 avril.
Ne nous lamentons pas, organisons-nous !
Seule la lutte paye !