On croit connaître la Première Guerre mondiale : le départ “ la fleur au fusil ”, les hécatombes de fantassins, l’enfer des tranchées, et les hommes qui se battent « jusqu’au bout » malgré les mutineries, les fusillés pour l’exemple, ou les fraternisations. Pourtant, réduire à ces épisodes emblématiques l’affrontement entre les soldats et la hiérarchie militaire durant la « Grande Guerre », c’est passer à côté de l’essentiel. En réalité, une lutte multiforme et permanente a opposé durant les quarante mois de guerre des tranchées les quelque deux millions de combattants du front à ceux qui voulaient les envoyer à la mort.
Les poilus ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour tenter de survivre et l’armée n’a reculé devant rien pour les obliger à se battre.
Cette lutte impitoyable que tente de reconstituer La Grande Guerre inconnue, dont nous publions ici un extrait, demeure largement méconnue, car personne, ni victime ni bourreau, n’aurait pu en témoigner après la “ victoire ” sans être traité de fou ou de traître.
Au moment de la déclaration de guerre, on recense très peu d’insoumis. Le haut-commandement en prévoyait 300 000, il y en eut 32 000, des « asociaux » pour la plupart. Quelques uns franchissent les frontières, les autres sont dénoncés et arrêtés. La seule tentative d’insoumission organisée connue est un petit maquis libertaire dans la région de Saint-Étienne : les anarchistes sont armés, mais les gendarmes les cueillent au bout de quelques jours.
La police fait placarder les listes et les photographies des hommes recherchés dans les mairies, et le gouvernement offre des primes pour leur capture. Au début du conflit les familles des réfractaires subissent l’opprobre et la vindicte de l’administration et du voisinage. Malgré cela on estime à 11 000 par an les « déserteurs de l’intérieur » qui ne rejoignent pas leur unité, en particulier après une permission. Longtemps camouflé, le phénomène commence à être mieux connu et on s’aperçoit que, dés l’année 1915, on repère des traces d’insoumis ou de déserteurs « de l’intérieur » dans les zones rurales, qui vivent clandestinement dans leur « pays », cachés par leur famille avec la complicité villageoise.
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Le contexte d’augmentation de pauvreté ce n’est pas de moi : « La France compte entre 4,9 et 8,7 millions de pauvres selon la définition adoptée... Depuis 2002, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million. »