Le mouvement du 14 juillet : nouvel OVNI de la dissidence

Depuis quelques mois, un mystérieux « Mouvement du 14 juillet » est apparu sur les réseaux sociaux, promettant la révolution pour le 14 juillet.

Les individus qui étaient derrière cette initiative ont rapidement été identifiés, des gens traînant dans les milieux conspis et la « dissidence ». Cela s’est rapidement vérifié avec les apparitions médiatiques des portes-paroles du Conseil National de la Transition, organisateur de cet appel, dans les médias type Agence Libre Info, MetaTV, Bob vous dit toute la vérité, Cercle des Volontaires…
Tombée quasiment dans l’oubli à quelques jours du 14 juillet, cette initiative a rapidement été remise au goût du jour par des articles dans la presse grand public, parlant de « coup d’État  » pour le 14 juillet. Restait à savoir ce que ça allait donner…

Mêlés à la foule des touristes et des spectateurs dans les rues de Paris, les sympathisants du Mouvement du 14 juillet étaient, malgré tout, facilement identifiables grâce aux tracts qu’ils laissaient derrière eux, dont les thématiques trahissaient leur milieu d’origine [1]. On a finalement retrouvé quelques dizaines de personnes ayant répondu à l’appel devant l’Assemblée Nationale (bâtiment qui visiblement n’était pas connu de toutes les têtes pensantes du mouvement, puisque l’un d’eux n’arrêtait pas de demander à ses camarades où se trouvait l’Assemblée Nationale … ). On pouvait également y croiser des membres du Cercle des Volontaires et de l’Agence Libre Info. Malgré leur tentative de « soulever le peuple », ils ont fait un bide, un peu comme un autre groupe sur les Champs Élysées qui avaient ressorti les t-shirts « Hollande dégage » de la Manif pour Tous et de Jour de Colère. Jusque-là, sans surprise, leur apparition était à l’image de tout mouvement existant par et pour les réseaux sociaux, c’est-à-dire nulle.

C’est dans l’après-midi que ce mouvement a pris une autre tournure, quand il a réussi à rassembler un peu plus de 2000 personnes dans le quartier Saint-Lazare. Après avoir tenté de se diriger en direction de l’ambassade des États-Unis, les manifestants se sont fait repousser par les gendarmes mobiles rue Berri, où il y eut quelques échanges de claques. Puis la manif sauvage est partie en direction de la place de Clichy.

Alors que n’importe quelle manifestation antifasciste, anticapitaliste ou en soutien au peuple palestinien est fortement encadrée par les forces de l’ordre dans les rues de Paris, on notera qu’une manifestation aux revendications réactionnaires a pu déambuler dans les rues du Nord de Paris sans être inquiétée.

Le cortège s’est disloqué autour du boulevard Magenta pour se diriger place de la République, tandis que de petits groupes partaient se rassembler devant les locaux des chaînes d’infos comme BFM TV, pour faire parler d’eux. Le soir, ils ont essayé de se retrouver sur le Champ de Mars afin de profiter de la foule venue assister au feu d’artifice, permettant ainsi de s’auto-persuader qu’ils ont réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Au final, que dire de cet événement ? Derrière la composition hétéroclite des manifestants (on a pu apercevoir des têtes connues et un service d’ordre chargé d’encadrer la manifestation) on ne peut que constater la victoire du vide devant tant de pauvreté politique au niveau du discours, car avec des slogans comme « la police avec nous » (enfin ça, c’était avant les baffes) et « on ne fait pas de politique », le moins que l’on puisse dire, c’est que ça sonnait plutôt creux. Et c’est peut-être le plus inquiétant : voir autant de gens répondre à un appel sans contenu…

Lu et plus de photos sur La Horde

Note

Pour en savoir plus sur l’Agence Libre Info, citée plus haut.

Notes

[1On pense en particulier au tract sur les chemtrails, ces traînées blanches laissées par les avions, qu’une théorie conspirationniste pense être des produits chimiques destinés à asservir les populations ou modifier le temps…

Mots-clefs : conspirationnisme
Localisation : Paris

À lire également...