Nos derniers voyages et les liens tissés nous ont amenées à être en lien avec des travailleur.euses des hôpitaux de Krivyi ryih et de Lviv. Ces hôpitaux sont plus ou moins proches des zones chaudes, et accueillent autant des personnes qui ont besoin de soins à longs termes venant des régions proches du front (ce qui permet de décharger les hôpitaux), que les personnes réfugiées. Cela s’ajoute aux nombreux.ses patient.es déjà suivi localement.
A Krivyi ryih, quelques mois avant le début de l’invasion, les travailleur.euses de l’hôpital se battaient pour que celui ci ne soit pas fusionné avec un autre. Après plusieurs mois de lutte, les hôpitaux ont quand même été fusionnés mais les soignant.es ont réussi a protéger tous les postes.
A Lviv, un important mouvement de lutte dans le milieu médical a eu lieu en décembre 2019, à travers l’appel « BeLikeNina ». Parti du témoignage d’une infirmière qui dénonçait ses conditions de travail, de nombreuses autres voix se sont élevées et se sont organisées, certaines ont monté un syndicat indépendant. Actuellement, elles tentent de soulever la question du salaire des infirmières en temps de guerre et des conditions de travail.
Les ONG ? Elles restent souvent bien au frais dans leurs bureaux, centralisent l’organisation de l’aide, et très peu sont présentes sur le terrain. Contre l’approvisionnement en produits alimentaires et matériel médical, elles demandent aux initiatives de volontaires sur le terrain de leur envoyer des photos pour faire leur comm’.
Sur place, par contre, de nombreux réseaux de volontaires se sont mis en place, des collectifs se crées de manière plus ou moins informelle, pour récolter l’aide matérielle nécessaire et l’acheminer, pour faire du soin, physique ou psychologique, s’occuper des personnes âgées, des enfants...
De nombreu.ses réfugié.es intérieur.es, une fois arrivé.es en zone plus sûre, rejoignent à leur tour des initiatives solidaires, rompant la verticalité d’une solidarité à sens unique.
Dans ce contexte, il est important pour nous :
- De soutenir les camarades, les soignant.es et les médics en fonction des besoins concrets qu’iels nous transmettent.
- De faire le déplacement nous même pour rencontrer les personnes et les camarades desquel.les on se sent proche, bien qu’on ne soit pas toujours d’accord, qu’on y voit des contradictions – qui viennent aussi réinterroger les nôtres – Cela permet de faire du lien avec les luttes locales, d’interroger la situation en prenant en compte le contexte historique et spécifique de ces territoires.
- De renforcer nos réseaux auto-organisés et de ne pas agir sous la subordination à de grosses ONG
Pour soutenir, voici le lien vers une cagnotte en ligne ou se trouve le detail des fonds nécessaires : https://www.helloasso.com/associations/avtotobus/collectes/convoi-d-equipement-medical-en-ukraine