Une photographie prise par Anar’ckanethym et publiée sur sa page Facebook puis reprise par Nantes Révoltée laisse sérieusement à penser que le gouvernement français expérimente l’utilisation d’un fusil à barillet (multi-coups) de 37 mm à destination du maintien de l’ordre.
Tristement connue de nos compagnons québécois, l’Anti Riot Weapon ENfield 37 (ARWEN), créée en 1977 par la Royal Small Arms Factory (RSAF) britannique pour mater les émeutes en Irlande du Nord, est fabriquée depuis 2001 par l’entreprise Police Ordnance Compagny.
L’ARWEN a déjà causé de nombreuses blessures graves, et notamment celles de Maxence L. Valade, Dominique Laliberté et Alexandre Allard, blessés le 4 mai 2012 dans le cadre des mouvements étudiants à Victoriaville. Le collectif Armes à l’Oeil s’est constitué au Québec autour des blessés par cette arme pour alerter sur sa dangerosité.
Cette arme, comme l’explique en détail un article de Moïse Marcoux Chabot, peut tirer différents projectiles : des grenades de gaz lacrymogène, mais également des balles en plastique, les « bâtons cinétiques » (modèle AR-1).
D’ailleurs, le fusil ARWEN n’a finalement pas été adopté dans les années 1970 par le gouvernement britannique, jugé trop intimidant. Il n’a été manufacturé qu’à partir de 1983 et a été acheté d’abord par la police du Kentucky, aux États-Unis. Il est maintenant produit exclusivement par la compagnie ontarienne Police Ordnance depuis 2001. Brian Kirkey, PDG de Police Ordnance, a d’ailleurs déjà souligné le danger posé par le fusil ARWEN : « It’ll break bones if it hits. You don’t want to hit them in the head. You don’t want to hit them in the neck. That’s where you have a potential fatality. »
Moïse Marcoux-Chabot
L’État français semble vouloir faire escalader la situation bien au delà de ce qu’on aurait cru possible il y a deux ans. L’État d’urgence n’est de loin pas le seul prétexte au renforcement militaire de la police. Cette tendance lourde semble être hélas dans l’air du temps et ne nous laisse pour seul choix que de se préparer à toujours pire.
La violence de l’État est sans limite. Et il n’est pas inutile de rappeler qu’elle n’a aucune excuse.
Protégeons-nous !
Collectif Désarmons-les !
Site : desarmons.net