Le fascisme qui vient [Radio]

| Sortir du capitalisme

Une émission d’Armand Paris et de Guillaume Deloison au sujet du (néo)fascisme qui vient et de sa variante française (Front national – Rassemblement national) à partir du livre de La possibilité du fascisme. France, la trajectoire du désastre (La Découverte, 2018) de Ugo Palheta, sociologue et directeur de publication de Contretemps.

L’émission (1 heure) comporte :

Une définition du fascisme comme projet de régénérescence nationale par une unification forcée (destruction des oppositions politiques, syndicales, intellectuelles, médiatiques, de classe) et une destruction des ennemis intérieurs (minorités ethnoraciales : musulmans, roms, noirs) ;

Une analyse des conditions de possibilité d’arrivée au pouvoir du Rassemblement national comme parti néo-fasciste : crise d’hégémonie politique complète des partis bourgeois traditionnels (LREM, LR, PS) et crise profonde du capitalisme ;

Une discussion des processus contemporains annonçant une période propice à une prise du pouvoir par un parti néo-fasciste et en même temps préparant celle-ci : crise structurelle du capitalisme, entraînant un durcissement autoritaire, néolibéral et raciste (notamment islamophobe) de l’État, entraînant à son tour une crise d’hégémonie des partis bourgeois traditionnels (PS, LR) et une montée du Front national ;

Une description de ce que pourrait entraîner l’arrivée au pouvoir dans des conditions de crise profonde du Rassemblement national : déchéance de droits et de nationalité, enfermement et même déportation des musulman·e·s et des étrangers, répression féroce des opposants politiques, gestion militaire des quartiers populaires, tirs à balles réelles lors de manifestations ;

Une distinction du (néo)fascisme à venir et du fascisme historique : davantage tourné vers des ennemis intérieurs que des guerres interimpérialistes en raison de l’interdépendance économique, de l’existence des armes nucléaires, d’une solidarité interfasciste plus forte et d’un ennemi mondial commun (« l’Islam »), moins enclin aux recours aux milices (grâce à des forces de répression étatiques déjà surpuissantes) ;

Une discussion des concepts d’islamophobie, d’autoritarisme et de populisme ;

Une histoire du Front national comme parti postfasciste (issu du fascisme historique) ;

Une critique des mythes au sujet du Front national : mythe du déclin, mythe d’une transformation en un simple parti de droite conservatrice, mythe d’un FN non antisémite, mythe d’un parti privé de base populaire, mythe d’une politique économique favorable aux classes populaires ;

Une explication de l’érosion du soutien populaire aux partis bourgeois traditionnels sur des bases de compromis de classe en raison des politiques néolibérales, et d’une tentative de ces partis de regagner un soutien populaire au biais d’un discours et de mesures racistes (constitution d’un « bloc blanc sous domination bourgeoise »), faisant par-là le lit du Front national ;

Une discussion de l’absence d’une critique radicale de l’État et de l’antifascisme de partis et de front électoral dans l’analyse de Ugo Palheta ;

Des perspectives dans l’optique d’un antifascisme victorieux et émancipateur (multiplicité des moyens d’action — légaux comme extra-légaux —, antifascisme par en bas, bases minimales d’adhésion antifasciste, mais avec un horizon libertaire), notamment en tirant des leçons des erreurs de l’antifascisme des années 1920-1930 et des années 1970.

Note

Des liens en rapport avec cette émission sur http://sortirducapitalisme.fr/emissions/292-le-fascisme-qui-vient

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