Le 20 avril tous en Aftermanif pour le carnaval jaune et nocturne

On a coutume de dire que le carnaval, c’est la période où on transgresse les genres, ou les valeurs s’inversent. N’est-il pas aussi un moment de liberté qu’on a déguisé sous des traits amusants pour ne pas laisser entrevoir le projet qu’on y couve ?

Celui de notre fureur de vivre, celui de nos désirs qui font désordre, celui de voir les puissants devenir tout petits, celui de renverser la table.

Aujourd’hui, cet esprit carnavalesque subversif est chez tous les Gilets jaunes. Mais l’incendie de Notre-Dame a ébranlé quelque peu l’élan de certains qui se demandent s’il faut maintenir l’acte XXIII. C’est tout à leur honneur que de savoir prendre du recul.

Nous avons aussi pris du recul et avons regardé de plus loin. Regardé depuis les quais de Paris la cathédrale s’embraser. Regardé sur BFM les politiciens faire de la récupération et espérer tirer profit de ce désastre. Lu dans les journaux l’aumône défiscalisée de milliardaires qui, le reste de l’année, n’ont pas un centime à consacrer aux pauvres et qui font tout pour démolir notre travail, nos vies et nos territoires. Nous avons vu comment le pouvoir se démenait pour sauver des pierres pendant qu’à côté il meurtrit les chairs qui aspirent à un avenir meilleur et s’organisent en conséquence.

Ce ne sont pas les mains des Bernard Arnaud, Bettencourt ou Pinault qui reconstruiront Notre-Dame, c’est celles d’artisans, d’ouvriers, de salariés, d’hommes et de femmes qui sans doute mettront du cœur à l’ouvrage.

Alors quand Macron dit que nous reconstruirons ensemble. Il nous vient une pensée : de quel « ensemble » parle-t-il ? Plus que jamais nous réaffirmons qu’il faut chasser ceux qui nous gouvernent, mais n’agissent que pour l’intérêt de leur caste. Ceux qui travestissent la démocratie en régime autoritaire. Ceux qui accaparent les peines à coups de milliards, ceux qui voient en Notre-Dame de Paris leur vitrine de luxe et leurs futurs dividendes.
Ceux qui y voient le sentiment d’unité nationale forcé pour étouffer les colères et relancer leur campagne.

C’est pourquoi nous rebaptisons notre « carnaval des régions et des cultures » en « Carnaval pour chasser les marchands du temple ». En son temps, le Christ ne nous a-t-il pas donné l’exemple ?

Plus que jamais, samedi nous serons légitimes à manifester comme bon nous semble et à renverser les valeurs des obscènes milliardaires et de leurs employés de
politiciens.

Que notre joie les ensevelisse !

Localisation : Paris

À lire également...