La grève doit s’étendre

Le mouvement a pu tenir dans la durée. Il a été possible de passer les vacances de Noël avec une mobilisation toujours aussi importante. C’est évidemment un bon signe, mais cela reste insuffisant dans le rapport de force actuel. Il ne reste plus qu’une solution : étendre la grève.

Le mouvement social reste populaire

Les caisses de grève qui se remplissent sont symptomatiques d’une chose : le mouvement est populaire. Populaire et ancré. Tout le monde a bien compris que cette grève le concernait. Cette popularité est un point essentiel pour notre camp social. Le soutien à la grève reste majoritaire et nous ne sommes pas divisés.

Reste que…

Reste que les mouvements de grèves plus ou moins massifs ont été pour l’instant cantonnés à des secteurs précis. Il est clair que des entreprises du privé ont été touchées, notamment le 5 décembre. On comptait 5% de grévistes chez Renault par exemple ce qui n’est pas ridicule. On sait aussi qu’il y a eu un black-out médiatique afin de masquer le plus possible ces grèves touchant les secteurs privés. Néanmoins, c’est uniquement par l’extension de la grève au privé que cette grève sera victorieuse. Les stratégies avec un ou deux secteurs en lutte censés à eux seuls porter tout le mouvement social sont évidemment perdantes. C’est celle qui nous a perdu durant le mouvement de 2010.

Étendre la grève

Qu’on soit bien clair : il est dur de faire grève. Dur quand ton patron est aussi ton collègue le plus proche, dans les PME. Dur quand depuis des années, les patrons de ton entreprise ont investi un temps considérable à mettre en place des stratégies antisyndicales (dans la grande distribution, dans le bâtiment, dans les entreprises de réactionnaires du style L’Oréal, Disneyland, Servier ou Ikea…). Néanmoins il faut prendre confiance en nous : les prolos sont énervés. Énervés, car assoiffés de justice sociale. Et c’est sur cette soif de justice sociale que nous, révolutionnaires, nous devons nous appuyer. Tous les mouvements révolutionnaires, ou du moins les mouvements qui ont contesté l’ordre établi ont été une déferlante de surprise. Alors, pourquoi ne pas forcer la surprise ?

Quelques idées de débrayage possible

  • Les tractages devant les hypermarchés et les centres commerciaux en Île-de-France. Ce n’est pas ce qui manque en Île-de-France : Italie 2, Rosny 2, Paris Nord, etc.
  • Faire débrayer les grands pôles d’activité le matin (Roissy–Charles-de-Gaulle, Disneyland, etc. Une idée des cibles peut se trouver sur les données de L’APUR.
  • Continuer le travail d’implication des gens à la grève dans les gares parisiennes le matin.
  • Favoriser et publiciser les rendez-vous interpro dans votre quartier. Multiplier les affiches, les annonces, etc.
  • Multiplier les actions locales, de blocages, de bordelisation tout en continuant à être ouvert sur les gens qui vont éventuellement subir ces actions et ces blocages.

La réforme sera présentée au Conseil des ministres le 22 janvier. Nous avons encore du temps pour faire grossir le mouvement.

Ne laissons pas seuls, profs, cheminots et électriciens.
Élargir la grève pour ensuite la faire déborder !
De l’audace, toujours de l’audace !

Note

Photo de Serge d’Igniazio

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