Impérialistes, fascistes, Hors du Rojava !

Comprendre pour agir et soutenir, communiqué de la CGA - groupe de Lyon

Depuis plus de 5 ans, l’insurrection populaire en Syrie a été noyée dans le sang par la répression du régime syrien, soutenu par la Russie et l’Iran.
A cette répression du régime est venue s’ajouter la répression d’une contre-révolution interne incarnée par des forces réactionnaires et fascistes religieuses, soutenues par l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar.

Les impérialistes occidentaux, quant à eux, ont d’abord soutenu de facto le régime en laissant les progressistes désarmés face aux régimes et aux réactionnaires, craignant la réédition d’un scénario libyen, puis ont évolué vers le soutien directs à certaines de ces forces réactionnaires présentées comme « modérées » pour tenter de faire avancer leurs intérêts, pour enfin intervenir sous la forme de bombardements contre Daesh, considérant le régime meurtrier de Bachar comme un « moindre mal ».

L’impérialisme russe, quant à lui, considère le maintien du régime comme une garantie de sa présence militaire à Lattakié, et voit donc le maintien en place du régime comme un intérêt vital dans le rapport de force qui l’oppose aux impérialismes concurrents européens et américains. Le régime iranien y voit aussi une nécessité stratégique vitale.

À partir de Juillet 2012, le PYD (Parti de l’union démocratique), quant à lui, qui regardait l’insurrection comme marquée par le nationalisme arabe et tendait à renvoyer dos à dos le régime et les insurgés, à pris le contrôle d’une large par des 3 cantons majoritaire du Rojava, ayant profité de la période précédente pour se renforcer, le régime étant prioritairement occupé à réprimer l’insurrection.

Sur la base du projet de confédéralisme démocratique, le PYD entend depuis 4 ans proposer une voie alternative face au régime, d’une part, et face à une insurrection qu’il estime trop marqué par le nationalisme arabe à l’origine, et dominé par les forces réactionnaires religieuses soutenues par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie.

Cette volonté de créer une voie alternative qui lui a valu d’être accusé par une large part des insurgés syriens d’être l’allié du régime.
Projet de "zone tampon" de la Turquie en Syrie pour empêcher l’unification du Rojava (région kurde, en jaune)

La réalité semble plus simplement que le PYD entend construire sa propre dynamique dans la région, profitant de l’affaiblissement du régime sans pour autant se retrouver dans la dynamique et les objectifs de la révolution syrienne, considérée comme laissant trop de place au nationalisme arabe, syrien et aux réactionnaires religieux.

Car si les affrontements des YPJ (Yekîneyên Parastina Jin‎ - Unités de défense des femmes, composée exclusivement de femmes) et YPG (Yekîneyên Parastina Gel - Unités de protection du peuple) avec le régime sont restés sporadique jusqu’à récemment, il ne s’agit que d’un choix tactique de la part de ce dernier, qui a toujours su briser les aspirations kurdes au nom du nationalisme syrien et du nationalisme arabe : d’abord écraser l’opposition syrienne -toutes tendances politiques confondues-, puis écraser les kurdes accusés de séparatisme. Pour le PYD, ce statut qu était vu jusque là comme un moyen de renforcer son ancrage en profitant des contradictions locales, mais aussi des contradictions interimpérialistes, jouant de son rôle pivot pour obtenir le soutien aérien de la coalition face à Daesh.

Ce renforcement a permis le développement d’une dynamique d’auto-organisation au Rojava, qui, si elle reste largement influencée par le PYD, est loin de s’y résumer.

L’autodéfense assurée par les YPG et YPJ a ainsi permis jusque-là de préserver les possibilité d’une alternative progressiste dans la région. Ainsi, si des tendances chauvines subsistent au sein du PYD, les YPG et YPJ, ainsi que le TEV-DEM (Tevgera civaka demoqratîk - Le mouvement de la société démocratique au Rojava).
restent la force organisée progressiste la plus importante, et la principale force antifasciste sur le terrain.

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Note

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Mots-clefs : Kurdistan | Rojava

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