L’UNSA (majoritaire) a débuté l’AG en communiquant le compte rendu de la réunion avec la DIRECCTE du 21 avril. Puis toutes les Organisations Syndicales sont intervenues et se sont adressées aux salarié-es en précisant que nous étions tout-es d’accord sur le fait que nous ne voulions aucun licenciement.
En contradiction avec cette déclaration, la CFTC et l’UNSA ont justifié leur signature des accords Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences [1] en essayant de démontrer que le livre 1 du protocole du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) est moins avantageux que l’avenant de la GPEC qu’ils ont ratifié. En clair : ces deux organisations syndicales espèrent que les Ressources Humaines d’IBM reclassent les futur-es licencié-es sur la base de ce texte paritaire (GPEC), ce qui est un leurre comme l’indique la CGT.
En effet la CGT Paris-Banlieue a rappelé aux salariés-es et aux Organisations Syndicales présentes l’épisode du PSE 2013 et a souligné que toutes les Organisations Syndicales mentent aux salarié-es en prétendant que ce PSE est plus violent que les autres. Cela revient au même que les PSE successifs et si aucun syndicat ne s’y oppose, cela aboutira à des licenciements. Pour rappel, si la CGT IBM n’avait pas attaqué le PSE en 2013, les salarié-es concernés par la mobilité contrainte auraient été licenciés.
Défendant une AG en plein air, la CGT Paris-Banlieue a recadré le débat sur le fait qu’il va falloir se mobiliser sérieusement et de manière visible et non dans des lieux clos.
Un salarié de BP2I [2] a souligné qu’il n’avait pas reçu d’information concernant ni la première ni la deuxième AG ce qui illustre l’inaction des syndicats de collaboration de classe.
Rassemblement jeudi 12 mai : extension du domaine de la lutte
Décisions annoncées par l’Intersyndicale : rassemblement le jeudi 12 mai 2016 à Bois-Colombes de 12h30 à 14h00. Lors de ce rassemblement, il y aura les Secrétaires concernées par le projet Galium (voir ci-dessous). La CGT Paris-Banlieue a demandé que cette action de mobilisation se fasse au niveau national en faisant venir les provinciaux au Siège Social de Bois-Colombes pour des raisons de visibilité médiatique et donc d’efficacité des luttes. Les autres Organisations Syndicales se sont opposées à cette action à l’échelle nationale.
Normalement, il était prévu que les Syndicats se voient après l’AG : ça n’a pas eu lieu, ce qui (dé)montre les limites de cette Intersyndicale.
Une militante CGT extérieure à l’entreprise venue assister à cette AG a souligné que plus que des limites, elle constatait que dans cette Intersyndicale coexistaient deux positions antagoniques :
- des Organisations qui tout en se disant opposées à tout licenciement oeuvrent à la mise en place des différents dispositifs d’aménagement des départs de la Compagnie, préparant de fait les salarié-es visés par le plan vers la case « Pôle emploi » .
- une Organisation, la CGT Paris-Banlieue qui évidemment refuse tout licenciement mais s’en donne les moyens en refusant d’accompagner le PSE et donc de mener une partie des salarié-es à l’abattoir. D’autant que les bons chiffres obtenus par IBM France, 91,5 millions d’€ de marge nette en 2015, ne justifient en aucun cas des départs de salarié-es. La formation des salarié-es des branches devenues moins « rentables » et des 100 assistant-es et secrétaires [3] touchées par un transfert vers une filiale de Manpower (SAS ManpowerGroup Solutions) ne représenteraient qu’un faible pourcentage de cette manne dérobée au prix du sacrifice de centaines de travailleurs/ses dans les PSE qui se sont succédé depuis 2013. C’est même une forme déguisée de licenciements tant cette filiale Manpower a depuis des années les comptes dans le rouge comme l’indique l’enquête CGT mise en ligne ce mardi 10 mai.
Durant toute cette AG intersyndicale, l’UNSA a dirigé les débats et tiré la couverture à elle tout en s’appuyant sur les autres Organisation Syndicales pour marginaliser la CGT Paris-Banlieue. Si les autres Organisations, notamment l’UNSA, ne reviennent pas sur leurs positions erronées d’accompagnement vers le chômage de centaines de salarié-es, la CGT se désolidarisera de cette Intersyndicale.