Grève générale du 5 février : nous devons en être !

À l’impossible nul n’est tenu... Martinez a appelé il y a 4 jours à une fameuse « journée d’action » syndicale. Il ne devait pas se douter que les gilets jaunes réfléchiraient à ce mode d’action en appelant eux aussi à la grève générale. Appel à y être nombreux et nombreuses et à être force de proposition.

C’est le gilet jaune le plus célèbre (quoi qu’on puisse en penser) Éric Drouet, qui a officialisé cet appel mais, pour toute personne qui traînait sur les réseaux sociaux, il ne faisait aucune doute que la base des gilet jaunes se lancerait dans le combat.
Selon la plupart des témoignages, après 2 mois de luttes et de solidarité, de nombreux « gilets jaunes » doutent. Et c’est normal. L’État n’a pas bougé d’un pouce face à des revendications extrêmement ambitieuses. Une lassitude commence à se faire sentir. C’est normal, quand on découvre la solidarité et la lutte on peut avoir l’impression que ça suffit. Malheureusement non. L’État, dans sa vision mortifère et le capitalisme n’ont pas prévu de tomber tout seuls.

Faire éclater les divergences dans le mouvement

Cette grève, et ce rapprochement, bien qu’il ne soit que d’opportunité [1] marque un élément important : une probable nuance dans l’antisyndicalisme qui pouvait exister dans le mouvement. Antisyndicalisme incarné par le complotiste stupide Fly Rider.
Il faut remettre au coeur du débat la question du salariat et de la grève. Il s’agit de notre force historique. Ne pas parler de ça c’est laisser une ouverture pour que le débat glisse vers de l’identitaire, du migratoire ou autres sujets nauséabonds...

Nous devons appuyer de toutes nos forces cette possibilité

Appuyer l’idée de la grève générale et ainsi tordre le cou à l’idée comme quoi les gilets jaunes se « satisfont de bloquer des ronds points » est à notre avantage pour plusieurs raisons :

  • Les liens avec les syndicalistes, même si ils existaient déjà, doivent être maintenus, car c’est encore eux qui créent une résistance quotidienne sur les lieux de travail.
  • Nous devons impérativement voir le mouvement gagner des choses, fussent-elles d’infâmes positions réformistes. Nous avons trop mené de luttes sans victoires pour faire la fine bouche. Les gilets jaunes ne pourront visiblement rien obtenir en l’état. Il faut intensifier la lutte.
  • Les syndicats sont les seuls garants de la possibilité de réussir une grève générale. Ils sont organisés, permettent de rendre la grève légale et donc possible pour de nombreux salarié.es.
  • Nous devons continuer à déborder les directions syndicales et notamment la CGT (qui s’intéresse à la CFDT sérieux ?) qui continue à jouer un rôle d’interlocuteur mou, con, inutile mais légitime face au pouvoir.

Faire grève, mais une grève active

Mais une grève, ça se prépare. Il est donc nécéssaire de mener des actions au préalable pour garantir une relative réussite au mouvement. Facebook et son effet bulle ne suffisent pas à garantir un mouvement massif. Il faut sortir des pratiques de ces dernières années et revenir aux fondamentaux :

  • Favoriser le dialogue entre les syndicalistes de base et les gilets jaunes quand cette dynamique n’est pas encore à l’oeuvre.
  • Des affiches pour annoncer la grève.
  • Des distributions de tracts. Par exemple le texte expliquant comment faire grève quand on est isolé.e.
  • Des discussions avec les syndicats locaux, et organiser des actions sur les territoires où l’on vit (blocages, occupation, organisation de débrayages, autoréductions...)
  • Mobiliser le mouvement autonome qui n’a montré que ses faiblesses ces derniers mois.

C’est une opportunité unique de retrouver notre force ! Soulevons nous !

Notes

[1En appellant à la grève générale, Éric Drouet a volontairement omis de citer la CGT, laissant croire qu’il est à l’initiative de la chose. Une belle technique de bureaucrate.

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