Grève de la faim d’une usagère de la psychiatrie en colère, exténuée mais pas (du tout) à court d’espoirs J4

Je suis actuellement hospitalisée en psychiatrie dans le Val de Marne. Je suis une femme diagnostiquée schizo-affective, queer, racisée et je me sens aujourd’hui dépassée : je dois désormais agir, lutter et réussir ou mourir. Je suis contre la psychiatrie mais pour l’instant faute de mieux à court et moyen terme, je revendique une réforme profonde du système sur de nombreux points (d’ailleurs si j’attends la révolution et l’abolition du capitalisme pour remanger je risque de bien attendre, hélas 🥲…)

Ce document a notamment pour but de détailler mes revendications. N’hésitez pas à vous reporter au lexique rapide que j’ai fait en fin de document pour comprendre dans quelle acception il faut comprendre certains mots que j’utilise.

🧠✨ J’ai un grain… j’ai une graine 🌻✊🏽

A celleux qui disent “Le monde est comme il est”, je réponds : “Le monde est comme on le fait”, rien d’autre.
(inspiré d’un dialogue écrit par Jean Anouilh pour le film Monsieur Vincent de Maurice Cloche)

📌 INTRODUCTION
Samedi 13 juillet au matin (à partir de 9h30 environ) j’ai démarré une grève de la faim : je boirai encore de l’eau, voire de eau sucrée, fruitée, assaisonnée et je prendrai encore des vitamines probablement (de manière à ce que ma grève de la faim puisse tenir dans la durée).

Je suis actuellement hospitalisée en psychiatrie dans le Val de Marne. Je suis une femme diagnostiquée schizo-affective, queer, racisée et je me sens aujourd’hui dépassée : je dois désormais agir, lutter et réussir ou mourir.

Je suis contre la psychiatrie mais pour l’instant faute de mieux à court et moyen terme, je revendique une réforme profonde du système sur de nombreux points (d’ailleurs si j’attends la révolution et l’abolition du capitalisme pour remanger je risque de bien attendre, hélas 🥲…)

Ce document a notamment pour but de détailler mes revendications. N’hésitez pas à vous reporter au lexique rapide que j’ai fait en fin de document pour comprendre dans quelle acception il faut comprendre certains mots que j’utilise.

J’y présente également mon parcours pour permettre à la-e lecteur-ice de situer le point de vue depuis lequel je parle. Je propose dès le début du document des moyens pour m’aider et me soutenir concrètement. Enfin, je dresse une liste de liens utiles pour en apprendre plus sur les luttes contre la psychophobie, le validisme, le sanisme et contre la psychiatrie.

Je ne suis absolument pas une experte de toutes les questions que j’aborde : je suis juste une personne survoltée, révoltée, blessée au plus vif de sa chair, de son esprit, de ses valeurs qui n’a eu d’autre choix que celui de s’intéresser aux luttes en faveur de ses droits.

Si vous vous reconnaissez dans mon état d’esprit et si vous avez des suggestions d’améliorations, n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse : sykorax@proton.me (de même pour me signaler d’éventuelles erreurs/imprécisions dans le document)

#️⃣ N’hésitez pas à donner votre voix au chapitre et à porter vos propres initiatives (notamment pourquoi pas avec le hashtag #g1graine) sans passer par moi. Je n’ai pas la science infuse, j’ai exprimé mes positions ; je veux que tout ce travail de militantisme soit collectif, participatif et que chacun-e puisse apporter son grain de sel sans forcément devoir être d’accord à 100% avec moi. Dans cette optique, mes revendications sont libres de droits (pas la partie sur ma vie personnelle en revanche ni les citations) : reprenez-les à votre compte si vous voulez, diffusez comme vous le souhaitez 😉

✊🏽 COMMENT M’AIDER À SOUTENIR LA CAUSE QUE JEFENDS ?

  • ✉️ Relayez ce document le plus possible avec le lien : https://tinyurl.com/G1GRAINE (dans les médias, aux influenceur-euses, aux personnes concernées, aux associations et collectifs à même de soutenir ce combat)
  • 🔔 Suivez-moi sur les réseaux sociaux :
    X/Twitter : @g1graine
    TikTok : @g1graine
    Instagram : @g1graine
    Telegram : https://t.me/g1graine
  • ✊🏽 Participez à la hauteur de vos moyens à la mobilisation.
  • 📝 Aidez-moi à proposer une pétition pour une réforme drastique de la psychiatrie et de notre société dans le domaine des oppressions psychophobes et validistes.
  • 💡 N’hésitez pas à m’écrire : sykorax@proton.me pour toute suggestion ou nouvelle initiative.
  • 🎤 Si vous êtes décideur-euse politique et avez quelque chose à proposer, contactez-moi de même.
  • 📰 Tenez-vous informé-es en me suivant. Il est possible que je sois silenciée (même si je n’ai pas du tout eu de menaces en ce sens pour le moment) : je suis actuellement hospitalisée en psychiatrie et on peut me retirer mon téléphone et donc mes moyens de communication vers l’extérieur. Je rappelle que même si ma priorité est de soutenir mes adelphes en butte avec la psychophobie et/ou la psychiatrie, mon combat s’adresse aussi aux soignant-es de bonne volonté laissé-es pour compte dans un système à bout de souffle, désuet, en manque de moyens, inique et indigne.

📢 MES REVENDICATIONS
A/ ⛓️‍💥 POUR LE SOIN SANS LAPRESSION : “Si c’est contraint, c’est pas du soin”

🔎 Constat : de nombreuses pratiques contraires aux droits humains fondamentaux existent encore en France, de manière systémique, sans contre-pouvoir conséquent et dans une totale impunité une grande partie du temps. Des actes indignes relevant de la torture et de la barbarie sont encore pratiquées de manière ordinaire et quotidienne sous prétexte de soins sur des personnes marginalisées, bien souvent loin des regards (mise sous contentions, placement en chambre d’isolement…)

🎯 Objectif : séparer la répression et le soin : “Si c’est contraint, c’est pas du soin”. Cette séparation claire permettra d’éviter toute manipulation, tout gaslighting, toute omerta, toute hypocrisie et tout paternalisme envers les personnes psychiatrisées (les fameux “C’est pour votre bien”, “On vous protège contre vous-même”) ; fin de la criminalisation implicite du stigmate “fou/folle”. Cette distinction fondamentale permettra la fin des logiques carcérales et répressives en psychiatrie sous prétexte de soin. Le domaine de la santé et les domaines judiciaire/policier sont des choses à distinguer impérativement dès maintenant. Cela ne signifie pas pour autant que l’on doit abandonner les personnes en souffrance psychique / en situation de handicap psychique / neuroatypiques quand elles sont aux prises avec la justice ou la répression policière.

☑️ A mettre en place
Mise en place d’une psychiatrie démocratique et égalitaire

  • Arrêt des traitements sous contrainte
  • Fin des séjours longue durée en institution
  • Respect de l’intégrité physique de tous-tes les usager-es de la psychiatrie et respect des droits humains fondamentaux
  • Arrêt des hospitalisations sous contrainte
  • Arrêt des dispositifs de chambres d’isolement (CSI)
  • Abolition de la contention
  • Fin des stérilisations forcées, demandées par la famille/les proches pour les personnes en situation de handicap
  • Ouverture de l’accès le plus pertinent et le plus exhaustif possible à l’information pour permettre aux patient-es de faire des choix véritablement libres et éclairés
  • Prise en compte la notion de consentement de manière plus large et systématique
  • Reconnaître la-e patient-e comme expert-e de son fonctionnement psychique, son éventuel trouble, ses limites, ses difficultés (accepter l’autodiagnostic en matière de santé mentale) et ne pas présumer le mensonge, l’histrionnisme, le besoin d’attention, etc
  • Abolition du fichage sans consentement des personnes psychiatrisées (fin de Hopsyweb et de ses graves dérives sécuritaires mêlant informations médicales en santé mentale et lutte contre le terrorisme)
  • Ne plus entraver les contestations politiques des usager-es de la psychiatrie conformément au respect des droits humains (notamment en les manipulant, en psychologisant, voire parhologisant à outrance leurs luttes, leurs moyens d’action et revendications…

B/ ♾️🌈 POUR LA NEURODIVERSITÉ, LA FIN DES DISCRIMINATIONS, L’INCLUSION DE TOUS-TES : “Rien sur nous sans nous”

🔎 Constat : les personnes neurodivergentes / en situation de souffrance psychique sont encore bien trop souvent stigmatisées par la société. Les associations censées défendre leurs droits sont pour une grande partie d’entre elles tenues par des aidant-es et non pas par les personnes directement concernées, Au même titre que les autres oppressions, la psychophobie se cumule avec d’autres systèmes de domination : seule une approche intersectionnelle globale est en mesure d’aider toutes les personnes directement concernées sans distinction, sur des principes d’égalité.

🎯 Objectifs : il faut impérativement changer les représentations et discours sur la neurodiversité pour qu’ils cessent de stigmatiser, voire d’inciter à la haine. Les personnes directement concernées par les problématiques de santé mentale doivent rester unies et solidaires dans les luttes pour leurs droits, malgré les tentatives de séparation entre “bons” et “mauvais” malades, les hiérarchisations, etc. La société dans toutes ses parties et dans tous les domaines doit favoriser l’inclusion des personnes neuroatypiques / en situation de handicap psychique / souffrant de troubles psychiques.

☑️ A mettre en place

  • Reconnaissance des discriminations psychophobes comme des délits discriminatoires
  • Sensibilisation de toute la société et tout le corps médical ainsi que la police (avec formations obligatoires) sur les violences exercées sur les personnes en situation de handicap psychique
  • Création de campagnes de prévention et d’information inclusives sur la santé mentale et contre la psychophobie (faites par les personnes directement concernées elles-mêmes)
  • Meilleure éducation sur le sujet par les personnes directement concernées à toutes les échelles de la société (école, travail, culture, médias…)
  • Fin de la pathologisation des personnes queer (trans, non-binaires, homosexuelles, bi, pan, asexuelles, intersexes, etc)
  • Prise en compte des dynamiques intersectionnelles dans les violences psychophobes et dans la prise en charge en santé mentale en général (par exemple : inégalités quand on est une femme, quand on est racisé-e, etc dans l’accès aux diagnostics et leur attribution)
  • Meilleure représentation des personnes handicapées dans tous les domaines de la vie publique et professionnels (y compris en politique et dans les médias)
    Mise en place d’un système scolaire inclusif pour les personnes neuroatypiques ou ayant des problématiques en santé mentale
  • Abolition de la mise sous tutelle et de la privation de capacité juridique (cela doit être remplacé par un système assisté pour permettre aux personnes directement concernées de faire leurs propres choix)
  • Gestion plus participative des MDPH, en incluant des personnes directement concernées dans les décisions et les administrations
  • Arrêt des discours eugénistes sur les handicaps psychiques
  • Remise en question profonde du diagnostic HPI, des tests de QI, de l’étiquette empruntée à la médecine nazie “Asperger” ; fin des hiérarchisations des personnes sur la base d’une prétendue “intelligence” (toujours très mal définie ou trop restrictive au demeurant) ou sur l’utilité sociale
  • Arrêt des distinctions plus ou moins tacites entre les “malades légers” et les “malades sévères/profonds/irrécupérables”
  • Arrêt des représentations édifiantes, fétichisantes, paternalistes, dévalorisantes, déshumanisantes, diabolisantes du handicap psychique
  • Meilleure aide à l’enfance et prise en compte des violences intra-familiales qui se déploient de manière systémique dans toute la société
  • Plus d’inclusion des personnes directement concernées dans les processus de soins, les établissements de santé, les métiers de la santé mentale

C/ 👥 POUR UNE POLITISATION DU HANDICAP : LE HANDICAP COMME MODÈLE SOCIAL ET NON COMME MODÈLE BIOMÉDICAL : “La folie est une construction sociale”
🔎 Constat : L’OMS favorise une approche sociale du handicap (et met l’accent sur l’importance du social dans la santé d’un individu). Aujourd’hui la psychiatrie en France a l’habitude de traiter les symptômes en surface (en prescrivant abusivement des médicaments, en pratiquant souvent d’office des hospitalisations parfois sous contrainte…) plutôt que de favoriser approche globale de la personne dans son contexte social, face à ses conditions d’existence, etc. Le discours médical met bien trop souvent l’accent sur des composantes biologiques au lieu d’avoir une vision plus large de l’individu en situation de handicap au sein d’une société validiste. Cette vision du handicap est tronquée et désuète : le handicap n’existerait pas sur une île déserte ou dans une société parfaitement égalitaire, il existe par rapport aux autres et par rapport à la société.
🎯 Objectif : L’État français doit prendre en compte et suivre les recommandations de l’ONU, de l’Union européenne pour rattraper son retard délétère en matière de compréhension du handicap.
☑️ A mettre en place

  • Abandon par l’État français et ses institutions du modèle biomédical du handicap au profit du modèle plus inclusif recommandé par la Convention des Nations Unies
  • Fin de la trop grande importance accordée aux facteurs génétiques (sans pour autant omettre le biologique) dans la construction d’un handicap psychosocial
  • Mise en application immédiate par la France “des préconisations de la Rapporteure spéciale des Nations Unies sur le Handicap en matière de psychiatrie, ainsi que celles de la Commission des droits de l’homme de l’ONU, du Comité de prévention des peines et traitements inhumains et dégradants du Conseil de l’Europe, et de la Commission européenne en matière de santé mentale” (source)

D/ 💶 POUR PLUS DE MOYENS HUMAINS PERMETTANT UNE PSYCHIATRIE À VISAGE HUMAIN : “Les conditions, qui les connaît les change” (Georges Canguilhem)

🔎 Constat : les prescriptions systémiques de médicaments psychotropes soulagent en surface le problème, apportent une solution d’urgence, mais ne constituent bien souvent pas une solution viable sur le long terme : cela rend dépendant-es et pathologise à vie certain-es patient-es ; cela crée de graves problèmes de santé somatiques, neurologiques, etc sur le long terme ; cela ne favorise pas la réinsertion et rend des vies invivables à cause des effets secondaires (apathie, hypersomnie et autres effets peu compatibles avec la reprise d’une vie sociale, professionnelle épanouissante). Certains pays comme la Suède testent de nouvelles approches non-médicamenteuses qui pour le moment sont très prometteuses, notamment pour les cas jugés graves de schizophrénie. Les approches non-médicamenteuses et sociales sont plus coûteuses (en moyens humains) à court et moyen terme, mais moins coûteuses pour la société à long terme (notamment parce que les malades ne sont plus des malades à vie).

🎯 Objectif : l’État français doit prendre ses responsabilités et attribuer plus de moyens humains à la psychiatrie, en sortant des politiques court-termistes ou des influences des industries pharmaceutiques. Les prescriptions quasi systématiques de médicaments psychotropes doivent cesser en France. D’autres modèles thérapeutiques doivent être étudiés pour une approche globale, long-termiste, responsabilisante, empouvoirante du soin.

☑️ A mettre en place

  • Financement de beaucoup plus de moyens humains qu’aujourd’hui en matière de santé mentale
  • Privilégier les moyens humains aux moyens médicamenteux pour aider au quotidien, notamment au rétablissement (voire à la guérison) dans le cas des patient-es considérant leur neurodivergence comme pathologique, source de souffrances
  • Prescription de médicaments psychotropes (qui sont très peu anodins pour la santé) seulement en dernier recours, et avec le consentement libre et éclairé de la-e patient-e
  • Mise en valeur de soins coûteux en moyens humains à court et moyen terme, mais davantage bénéfiques (et même rentables, bien que ce ne soit pas l’essentiel) pour la société à long terme. Par exemple : l’Open Dialogue mis en place en Suède pour les personnes psychotiques
  • Plus d’études et de financements d’études sur les thérapies non-médicamenteuses (y compris pour les psychoses)
  • Plus d’études et de financements d’études sur les sevrages médicamenteux (concernant les psychotropes) pour que les médicaments ne soient plus perçus comme la seule possibilité

E/ 🪄 POUR UN ARRÊT DU FINANCEMENT ET DE LA RECONNAISSANCE PAR L’ÉTAT DES PSEUDOMÉDECINES : “Avoir l’esprit ouvert n’est pas l’avoir béant à toutes les sottises” (Jean Rostand)

🔎 Constat : les pseudomédecines ont pignon sur rue en France, notamment la psychanalyse enseignée dans un très grand nombre d’universités aux futur-es soignant-es, pratiquée dans les institutions publiques au point d’éclipser d’autres thérapies fondées scientifiquement, servant d’expertise dans les tribunaux. La France est le dernier pays avec l’Argentine à accorder autant d’importance à la psychanalyse. D’autres pseudomédecines voient le jour, des formations en coaching ésotériques financées par l’État ou ayant son assentiment, de nombreuses pratiques inefficaces, voire dangereuses et à forts risques de dérive sectaire (PNL, outils spirituels du développement personnel…)

🎯 Objectif : il ne s’agit pas de stigmatiser les croyances et adhésions individuelles mais d’empêcher l’État de promouvoir des pseudomédecines soit directement nocives pour la santé (manipulation, faux souvenirs, pratiques dangereuses, discours essentialistes et oppressifs), soit responsables du délaissement de thérapies ayant fait leurs preuves scientifiquement. L’hégémonie de la psychanalyse doit cesser en France. Les appellations en rapport avec le soin doivent être mieux contrôlées. L’État doit cesser de financer des formations et pratiques ésotériques, sans fondement scientifique, voire nocives.

☑️ A mettre en place

  • Accès bien plus massif en France à des thérapies qui ont fait leurs preuves scientifiquement (TCC, Open Dialogue, etc)
  • Fin de l’hégémonie de la psychanalyse en France au profit de thérapies qui ont fait leurs preuves scientifiquement
  • Vigilance accrue sur les pseudomédecines en matière de santé mentale ainsi que sur les dérives sectaires
  • Formations pour psychologues, psychiatres, soignant-es uniquement basées sur une littérature scientifique conséquente et promouvant seulement des thérapies qui ont fait leurs preuves
  • Fin de l’utilisation de pseudosciences et de théories désuètes dans l’expertise judiciaire (notamment de la psychanalyse)

F/ 🏥❌ POUR UNESINSTITUTIONNALISATION DE LA PSYCHIATRIE : “Aujourd’hui, en France, vous souhaitez commettre un crime en toute impunité ? Engagez-vous à l’HP” (Matthieu Bellahsen)

🔎 Constat : l’ONU ainsi que de nombreuses associations constatent que la France est très mauvaise en matière de désinstitutionnalisation : elle favorise une approche paternaliste du handicap psychique au détriment d’une inclusion dans la société en général favorisée par une approche communautaire du soin. Cette approche institutionnelle du soin est nocive en matière de santé mentale (notamment parce qu’elle porte profondément atteinte aux droits humains, aux principes d’égalité, etc). Il n’est pas impossible d’envisager une totale désinstitutionnalisation de la psychiatrie bénéfique à tous-tes (cf l’exemple de la Suède).

🎯 Objectif : Chaque personne doit pouvoir être prise en compte dans la société, pouvoir y participer et bénéficier de soutien communautaire. Désinstitutionnaliser signifie arrêter les hospitalisations en psychiatrie qui écartent les personnes jugées malades du reste de la société, mettre fin aux établissements spécialisés (dans le domaine scolaire, professionnel…), favoriser le soin communautaire, inclure les personnes en situation de handicap dans toute la vie publique (associative, professionnelle, culturelle…)

A mettre en place

  • Désinstitutionnalisation de la psychiatrie, non pas au service d’une prétendue “efficacité” néolibérale mais au profit du soin communautaire
  • Abolition des établissements spécialisés (domaines scolaire, professionnel, social) au profit de services de proximité communautaires

G/ 💌 POUR DAVANTAGE D’AIDES SOCIALES À DESTINATION DES PERSONNES DIRECTEMENT CONCERNÉES : “On ne souffre pas de notre handicap, on souffre d’une société validiste”

🔎 Constat : les personnes en situation de handicap psychique sont loin de recevoir suffisamment d’aides en France. Les MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) ne délivrent pas facilement aux personnes handicapées les accès à des droits élémentaires (tels que l’AAH, revenu en dessous du SMIC permettant aux personnes reconnues comme handicapées de survivre, payer les frais médicaux…)

🎯 Objectif : obtenir plus de moyens financiers, matériels, médicaux, sociaux pour assurer à toutes les personnes neuroatypiques / en situation de handicap une vie décente, épanouissante, digne.

☑️ A mettre en place

  • Davantage de moyens pour les MDPH (avec moins de "tri" pour l’AAH notamment)
  • Davantage d’aides financières (augmentation de l’AAH), matérielles, administratives, sociales et professionnelles (sans “inclure” au travail à tout prix, car ce n’est pas forcément envisageable pour tous-tes ; proposer des aides en compensation)
  • Remboursement complet des soins en matière de santé mentale pour tous-tes
  • Mise en place massive d’équipes mobiles pour intervenir directement dans le domicile de la personne, à l’école, etc (au lieu d’institutionnaliser et exclure des personnes souvent déjà trop marginalisées de par leurs troubles/leur neuroatypie/leur handicap)

💚 SUR MON CHOIX DE M’ENGAGER

Concernant mon engagement politique, je suis anarchiste écolo, anticapitaliste avec approche intersectionnelle (je suis moi-même concernée par le sexisme, le racisme, les queerphobies en plus d’être touchée par le sanisme, le validisme et la psychophobie). Et sur la psychiatrie plus spécifiquement, je suis abolitionniste à long terme mais réformiste tant que nous ne serons pas sorti-es des modèles de société que nous connaissons, oppressifs, néolibéraux et capitalistes. Je suis intéressée par les modèles de société alternatifs : je ne juge pas utopiste mon engagement à gauche… il ne s’agit pas d’une rêverie dans laquelle je m’évade mais d’une stratégie de survie, hélas bien trop “lucide”, “édifiée”, rattrapée par une réalité sociale inique, terrible, irrespirable, c’est une démarche viscérale, chargée émotionnellement à travers mon histoire individuelle. C’est aussi un travail d’imagination loin des discours fermés dominants : je pense très sincèrement que l’on est capable de mieux - et cette fantaisie imaginative sait garder les pieds sur terre en s’intéressant à des stratégies viables d’un point de vue rationnel pour construire un monde meilleur.

🔗 LIENS UTILES
Cette liste est très loin d’être exhaustive en matière de ressources disponibles sur Internet (sites, blogs, comptes militants sur les RS, chaînes Youtube…)
N’hésitez pas à m’aider en m’envoyant de brèves descriptions d’initiatives que vous connaissez ou de vos propres initiatives.
Je rédige tout sur téléphone portable ce qui rend mon travail long et laborieux.

ZINZINZINE : boîte à outils extrêmement riche pour les luttes des personnes psychiatrisées, longue liste de liens vers d’autres sites importants (notamment associatifs) dans la colonne de gauche du blog ; le blog est aujourd’hui fermé mais toujours consultable sur web-archives, suivez le lien !

COMME DES FOUS : site avec beaucoup d’informations sur les luttes, la psychophobie et la psychiatrie, site tenu par un collectif aujourd’hui inactif (toujours en ligne)

Le Projet ICARUS : tentative de création d’un réseau francophone sur la santé mentale pour les concerné-es (existe notamment aux États-Unis)

Le REV : réseau français des Entendeur-euses de Voix. Pour une approche des perceptions et expériences inhabituelles par les personnes concernées elles-mêmes.

Le CRPA : une association mise en place pour faire pression contre les abus et violations des droits humains en psychiatrie. Le site regorge d’informations.

Le blog BARGE (auquel je dois cette liste) : tenu par l’autrice du livre Barge concernée par les troubles psys

📖 PETIT LEXIQUE RAPIDE
Handicap

Ce que dit l’OMS : “Le handicap est un aspect de la condition humaine et fait partie intégrante de l’expérience humaine. Il résulte de l’interaction entre des problèmes de santé tels que la démence, la cécité ou des lésions de la moelle épinière, et toute une série de facteurs environnementaux et personnels.”
Cette définition du handicap met en avant les conditions extérieures/sociales qui permettent le handicap (les facteurs environnementaux) : c’est l’interaction de plusieurs éléments qui fonde et entérine le handicap.

En apprendre plus ici (article en version francophone sur le site de l’OMS)

Neuroatypique/Neurodivergent-e

Une personne neurodivergente ou neuroatypique est une personne qui a un fonctionnement neuronal, psychologique différent de la norme (par opposition à neurotypique)

Selon moi, il appartient aux personnes qui vivent la chose de l’intérieur de mettre leurs propres mots sur leur vécu : je suis ainsi en faveur de l’autodiagnostic en matière de santé mentale et pour que chacun-e décidé individuellement du caractère pathologique et/ou nécessitant des soins de sa condition. Par exemple, une personne se désignant comme schizophrène peut se dire neurodivergente et une autre personne se désignant comme schizophrène peut se dire atteinte d’un trouble psy (voire dire les deux choses à la fois, qui ne sont pas forcément antinomiques).

J’ai pris des précautions dans ce document pour parler des réalités différentes vécues par les personnes victimes de psychophobie.
Personnes directement concernées

J’’appelle ainsi les personnes qui sont neuroatypiques / handicapées psy / qui présentent des troubles psychiques. Les proches/aidant-es ne sont pas directement concerné-es à la place de la personne de leur entourage.
Petite info (ou rappel 😉) : les personnes dans l’entourage d’une personne présentant des troubles psychiques ou neuroatypique ne sont pas directement concernées ; cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre en compte les difficultés propres à la condition d’aidant-e et permettre de meilleures formations pour ces personnes, des espaces d’échange spécifiques… Ces voix des aidant-es sont largement hégémoniques actuellement au détriment de celles des personnes directement concernées (sachant que bien souvent les intérêts des personnes directement concernées et ceux de leur entourage diffèrent grandement, notamment parce que les violences intra-familiales sont très courantes, voire banalisées en France)

Psychiatrisé-e

Une personne psychiatrisée est une personne usagère de la psychiatrie.
Santé

Le préambule de la Constitution de l’OMS donne de la santé la définition suivante :

“La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.”

Note

MPORTANT : Suivez-moi sur les réseaux sociaux !
X/Twitter : @g1graine
TikTok : @g1graine
Instagram : @g1graine
Telegram : https://t.me/g1graine

À lire également...