Communiqué des établissements en lutte de Colombes : garden party de l’éducation prioritaire le 18 mai à 14h au ministère !
En janvier 2016, le rectorat annonçait une dotation horaire globale largement insuffisante pour l’ensemble des établissements de Colombes. Il manque plus de 300 heures (hebdomadaires) pour maintenir les dispositifs existants dans l’éducation prioritaire à la rentrée 2016. Déterminés à défendre une école juste et qui donne à tous les moyens de la réussite, les parents d’élèves, certains élus et les enseignants concernés ont mené une série d’actions afin d’être reçus en délégation commune de Colombes par le directeur académique :
- plusieurs journées de grèves des enseignants en janvier et en février
- manifestation de ville suivie d’une allocution du député Alexis Bachelet, de la sénatrice Brigitte Gonthier-Maurin, de la conseillère départementale Elsa Faucillon
- performance des zombies profs de Colombes sur le parvis de la gare Saint-Lazare le 18 février
- courrier adressé à notre ministre par la sénatrice Brigitte Gonthier-Maurin
- blocages des collèges Moulin Joly et Marguerite Duras par les parents d’élèves
- journée morte dans les collèges et lycées le 24 mars avec une mobilisation massive des parents d’élèves qui ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l’école.
- occupation de l’école marternelle Tour d’Auvergne mercredi 11 mai
La seule réponse obtenue a été de s’entendre répéter que tout allait bien dans ces établissements et qu’ils étaient particulièrement dotés. La Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale (DSDEN) et le Rectorat n’ont même pas daigné accepter de nous recevoir en délégation commune.
Et comme pour confirmer la rupture entre ses belles intentions et les décisions qu’elle prend sur le terrain, dans un récent courrier à l’un des député des Hauts de Seine, Sébastien Pietrasanta, Najat Valaud-Belkacem a déclaré « la refonte de l’éducation prioritaire est axée sur la scolarité obligatoire, c’est à dire l’école et le collège. » Traduction : exit les lycées de l’éducation prioritaire, y compris les lycées professionnels. Pourtant la difficulté scolaire liée à l’origine sociale ne s’arrête pas par miracle au moment de l’entrée au lycée. A l’heure où l’inégalité des chances est de plus en plus forte, ce gouvernement détruit l’éducation prioritaire à la fois en écartant les lycées du dispositif et en réduisant les moyens dans de nombreux collèges qui en font partie. C’est inacceptable !
Nous sommes loin d’être les seuls concernés par cette politique désastreuse et notre mouvement converge avec celui d’autres établissements prioritaires d’Île de France (Nanterre, parents d’élèves de Saint-Denis, lycées du Val d’Oise). Nous avons donc décidé collectivement d’aller nous faire entendre le mercredi 18 mai 2016, à 14h, devant le ministère de l’éducation nationale. Cette manifestation prendra la forme d’une Garden Party puis d’une opération caritative suivant le mot d’ordre « Rendons à notre ministre les moyens que nous avons en trop. »
Les enseignants de Colombes resteront mobilisés tant qu’ils n’obtiendront pas les conditions d’enseignement nécessaires à la réussite de leurs élèves. Nous ne saurions en effet accepter une dégradation du service public d’éducation parce que nous sommes convaincus du rôle crucial de l’école dans la société.
Les enseignants mobilisés des établissements de Colombes, soutenus par l’intersyndicale CGT éduc’action, SNES-FSU, Sud Éducation.