File les thunes - force aux chômeur·euse·s

Action colorée contre le Pôle emploi du 20e.

Nous ne sommes pas seul·e·s à refuser la fable du « il y en a qui bossent pendant que d’autres profitent des allocs ». Chômeur·euse·s et travailleur·euse·s sont mis dos à dos alors que nous ne formons qu’un seul et même camp : celui de celles et ceux qui doivent galérer pour trouver de la thune. Que personne ne nous le fasse oublier ni ne nous fasse oublier qui est l’ennemi commun. Pour être chômeur·euse·s, il faut avoir été travailleur·euse·s — refuser la contrainte du travail sur nos vies n’équivaut pas à se désolidariser des travailleur·euse·s. Travailler (pour un salaire) ne doit pas signifier de se méfier de celles et ceux qui ne peuvent plus ou ne veulent plus travailler. Ensemble, méfions-nous plutôt de celles et ceux qui veulent nous contraindre à faire de nos vies ce qui leur plaît.

Nous nous sommes senti·e·s concerné·e·s par le « pour l’honneur des travailleurs » des GJ, maintenant il est l’heure pour nous d’envoyer un message de solidarité aux chômeur·euse·s, aux travailleur·euse·s et aux grévistes.

La grève, c’est l’occasion de s’émanciper de l’aliénation du travail pour quelques jours, de découvrir ce que l’on peut faire de ses journées sans le train-train et le carcan du boulot. Souvent, on n’en fait pas ce que Pôle emploie ou l’État voudraient, et c’est tant mieux.

Pour nous, Pôle emploi c’est le dégoût du contrôle constant. Quand ce n’est pas par le travail, alors c’est Pôle emploi qui prend la relève, et ça ne s’arrange pas. On est obligé·e·s de mériter nos allocs, de se montrer dociles et bien malléables pour les toucher. Le contrôle devient encore plus violent quand on nous force à prendre un boulot de merde en nous menaçant de nous couper les vivres. On est forcé·e·s d’accepter n’importe quel taff, pour être moins payé·e·s, même si ce n’est pas notre domaine, sur les conseils d’agents qui ne sont pas formés à nos champs d’activités, mais bien plutôt au harcèlement et au contrôle.

Le contrôle ce n’est donc pas que la surveillance, mais aussi le vol de notre temps - d’un temps qu’on préfèrerait passer à s’organiser entre chômeurs·euse·s, travailleur·euse·s ou compagnon·ne·s plutôt que de se faire harceler par un flic déguisé en agent de Pôle emploi.

CROUS, CAF, CPAM, Pôle emploi s’inscrivent dans une même logique : nous précariser pour mieux nous exploiter. Et si on refuse, on se tape les flics, les juges et les matons. On n’oublie pas le camarade qui s’est immolé à Lyon ni les camarades blessé·e·s, emprisonné·e·s ou assassiné·e·s.

On grattera ce qu’on pourra et ça ne sera jamais assez pour nous, parce qu’on sait qu’on nous laisse que les miettes. Et en définitive, nous on veut pas de leur vie de travail et on l’assume. On ne la laissera pas nous bouffer et on la combattra tant qu’il le faudra.

Localisation : Paris 20e

À lire également...