Le « référendum » annoncé jeudi 11 février est un dispositif piégé lancé par un gouvernement incapable de faire face à la montée en puissance du mouvement anti-aéroport dans toute sa diversité : habitants de la zad, paysans, riverains, associations, habitants des bourgs et villes de la région ainsi que de la France entière. Cette consultation locale, qui se présente comme le nec plus ultra de la « participation démocratique », est en réalité un cadeau empoisonné. Il nous est offert par un président à bout de souffle et par quelques élus verts prêts à toutes les trahisons qui se disaient les alliés politiques de la lutte et qui s’en révèlent ici objectivement les pires ennemis.
Voici la forme que prend dès à présent ce leurre :
Les élus locaux à qui Hollande a confié d’organiser la consultation locale représentent une classe politique dirigeante unie depuis des années pour défendre le projet d’aéroport, conforter son pouvoir et assurer les intérêts économiques de Vinci et des lobby patronaux. Ce sont eux qui sont censés choisir unilatéralement les modalités et l’envergure de la consultation, et en aucun cas les principaux concernés : les habitants et paysans de la zad et des alentours, ou encore les associations et opposants qui ont assuré tout le travail de contre-expertise et d’information à ce sujet.
Ceux qui organiseront la consultation sont les mêmes qui ont les moyens de dépenser des dizaines de milliers d’euros d’encarts publicitaires dans les journaux, sites web et sur les panneaux pour se payer des campagnes pro-aéroport ou appeler à l’expulsion de la zad. Leur statut d’élus et leurs réseaux leur assurent une audience quotidienne quand bien même ils répètent en boucle les mêmes phrases vides.
Ce sont les mêmes ou leurs prédécesseurs qui, comme le CéDpa l’a prouvé il y a quelques jours, ont falsifié grossièrement la consultation publique et les calculs des intérêts comparatifs entre le maintien de Nantes-Atlantique et la construction d’un nouvel aéroport. Ce sont eux qui ont refusé jusqu’à maintenant de rendre publiques les études sur lesquelles ils s’appuyaient pour justifier leur nouvel aéroport.
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