Face à l’impasse nationaliste, face au fascisme : riposte anarchaféministe !

Communiqué du front de lutte antipatriarcale (qui réunit des militantes de la CGA et des sympathisantes), en riposte aux derniers évènements, diffusé lors de la manif pour les 40 ans de la loi IVG.

Face à l’offensive nationaliste, islamophobe, impérialiste et antisémite menée par les médias, l’état et leurs chiens de garde, c’est en renforçant les luttes sociales que l’on pourra étendre la nécessité de notre combat révolutionnaire.
Contre l’unité nationale, nous avons besoin de créer l’unité antiraciste des opprimé-e-s et mettre en avant nos perspectives révolutionnaires : dans les luttes pour le logement, dans les luttes féministes, dans les luttes syndicales, dans les luttes antiracistes...

Nous nous associons à la manifestation pour fêter comme il se doit la victoire des femmes qu’a été la légalisation de l’IVG et pour ne pas oublier que c’est par le combat que nous pourrons gagner notre autonomie et en finir avec les violences.

Violences physiques et psychologiques (du harcèlement jusqu’au viol et au féminicide), violences sociales et économiques (exploitation au travail et à la maison, emprisonnement dans le rôle de mère et d’épouse, lesbophobie, transphobie, contrôle de nos déplacements et de nos vies), violences racistes (contre les femmes sans-papières, femmes subissant l’islamophobie et les autres formes de racisme), nous enferment. Si nous sommes vigilantes à ce qu’on ne nous dépossède pas de nos victoires gagnées par la lutte, pour autant nous savons que nous devons renverser le système patriarcal et l’état national patriarcal raciste qui forgent les fondations de notre misère.

Nous n’avons pas à payer la crise : 150 centres IVG fermés en 10 ans, les associations pour les femmes et l’accès à la santé appauvries... Pour nous le capitalisme c’est la crise, et la crise c’est le capitalisme. Parce que le patriarcat est intrinsèquement lié au capitalisme, nous sommes les premières cibles du vol et du racket organisés par la bourgeoisie et l’état. Parce qu’ils craignent nos révoltes, ils mobilisent l’extrême droite et les fascistes qui jouent le rôle de chiens de garde et ne cessent d’aboyer sur nous.

Le confusionnisme dans lequel nous vivons, permet de recycler un nationalisme virulent. Il y a peu de temps, cela s’est clairement incarné avec l’unité nationale remise au goût du jour en réaction aux attentats qui ont eu lieu les 7 et 9 janvier. Nous condamnons fortement l’idéologie réactionnaire ainsi que l’antisémitisme qui sont à l’origine de ces assassinats. Nous condamnons également les attaques fascistes ciblant des lieux de cultes musulmans ainsi que des personnes musulmanes ou désignées comme telles. L’unité nationale imposée se fait automatiquement dans l’exclusion des minorités opprimées (immigré-e-s, rroms, sans-papiers, LGBT…), brise les solidarités de classe et encourage le cannibalisme social comme on le voit à travers la haine contre les femmes qui portent le voile. Le nationalisme est l’ennemi des femmes et des LGBT.

En tant qu’anarchaféministes, nous dénonçons son renforcement. Il organise le contrôle de nos corps : il nous pousse à la reproduction, nous considère comme des ventres au service de la nation. Il nous renvoie au foyer pour nous exploiter gratuitement par le travail domestique bien utile à la nation. Notre combat féministe est plus que nécessaire : pour en finir avec le fascisme qu’il soit nationaliste ou religieux, le patriarcat, l’etat et le capitalisme , et toutes les formes de racisme. En tant qu’anarchaféministes, l’etat n’est pas la solution, mais bien une grande partie du problème.

Nous avons besoin d’affirmer la nécessité d’une révolution dans laquelle nous serons le moteur. Nous partageons les perspectives révolutionnaires des combattantes kurdes au Rojava qui mènent un combat exemplaire. Par la défense de leur autonomie, la lutte contre le patriarcat et les hommes violents, les femmes ont pu s’imposer et prendre une part centrale au mouvement d’émancipation. C’est pourquoi nous devons aller toujours vers des actions en rupture avec ce qui nous opprime. Nous ne voulons plus être des lionnes en cage. Nos armes sont multiples : défense de l’autonomie et de l’auto-organisation, grève des femmes (au travail, à la maison, au lit), solidarité entre les femmes !

En tant qu’anarchaféministes, nous défendons l’accès à la contraception féminine et à l’avortement libres et gratuits, l’accès à une éducation non sexiste et non hétérocentrée.

Nous luttons contre la hiérarchisation des luttes, nous luttons contre les hommes violents, contre la culture du viol, et le patriarcat qui leur donne raison.

Note

Le Front de lutte antipatriarcat de la CGA-Région Parisienne (regroupant des militantes de la CGA et ouvert aux sympathisantes de région parisienne qui sont en accord avec nos principes et revendications)

Prendre contact avec le front de lutte antipatriarcat : region-parisienne@c-g-a.org

Suivre les actualités antipatriarcales et anarchistes : www.cga-rp.org et FB https://www.facebook.com/pages/CGA-r%C3%A9gion-Parisienne/1519442998328890?fref=ts

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