- Dernière mise à jour, 16 avril à 14h51 : Prise en charge du suicidé et grève de la faim
Les pompiers ont évacué la personne qui a fait la tentative de suicide et les retenus ne savent pas s’il a pu être réanimé. Ce matin a eu lieu un refus collectif de prendre le petit déjeuner.
- Ok donc y a deux jours y en a qui ont essayé de faire une tentative de s’évader. Il y en a trois qui ont réussi et trois qui se sont fait attraper, ont été grave blessés. Ils ont été quarante-huit heures en garde à vue et aujourd’hui ils rentrent au centre, et aujourd’hui il y a quelqu’un tout à l’heure qui est monté sur la porte où il y a le barbelé. Et il s’est suicidé avec le barbelé. Et il s’est étranglé avec le barbelé. Et la police ils ont rien fait, c’est nous qui l’avons descendu. La police ils ont mis à peu près 25 minutes juste pour ramener une échelle. Ils étaient même pas loin, à 200 ou 300 mètres. Nous on a voulu le récupérer malgré tout y a les portes entre nous, donc on s’est grimpé dessus et on a essayé de le descendre mais sauf que eux ils nous ont gazé ils nous ont frappé ils nous ont violé, laisse tomber.
Ici tout le monde ils ont pété un plomb, tout l’monde il a commencé à brûler, brûler les chambres, brûler les matelas, brûler tout. Donc ici les gens ils sont traités comme des chiens, s’il y a moyen de nous aider, ici on est des êtres humains on est pas des animaux, voilà notre seul délit c’est qu’on a pas de papier, c’est notre seul délit notre seul problème dans cette vie. Vous pouvez appeler les associations, ou appeler les médias ou appeler les journalistes, ou toutes les personnes qui sont là pour l’humanitaire, pour de vrai, il faut qu’ils soient là pour nous, pas de cinéma, pas de spectacle, pas de théâtre, ici c’est des êtres humains, on n’a pas besoin de théâtre, on n’a pas besoin de spectacle, on a besoin des gens qui luttent pour nous. C’est un message d’au secours.
- D’accord
- Voilà c’que j’veux dire, et c’est pour ça que aujourd’hui, vraiment, y en a un qui s’est suicidé, y a même pas 20 minutes ou 25 minutes, y a du sang partout, y a des gens ici qui sont prêts à faire même plus que ça parce qu’on est traité comme des chiens. C’est pour ça on fait appel à tout l’monde, c’est un appel au secours ça.
- D’accord et là qu’est-ce que vous faites en ce moment ?
- Là en ce moment on essaie de se calmer mais malheureusement ils nous ont enfermé, mais c’est brûlé, y a des chambres qu’ont déjà brûlé, malheureusement y a rien, on n’a pas le choix, si on reste ici on va mourir brûlés, ou on va s’étouffer avec la fumée. Les gens ici ils en peuvent plus en fait c’est, c’est, c’est... pire que la prison ici, c’est la prison politique c’est pas la prison humanitaire ici, c’est pas un centre de rétention, c’est la prison, c’est même pas la prison, je sais pas c’que c’est. Faut aider ces gens-là, aujourd’hui on est des êtres humains, des étrangers, il faut les aider. J’peux plus trop parler là