Camps de Calais évacué : place nette pour construire un Luna Park

« Heroic Land », c’est le nom ronflant d’un projet aussi débile que nuisible que la maire de Calais, la très droitière Natacha Bouchard, compte ouvrir dans 2 ans à 3 km de la « jungle », éradiquée cette semaine par la force. Montant du chantier : 275 millions d’euros ! Avec, en embuscade, un ex-nazillon, Yann Tran Long... Si Calais perd un camps de migrants, espérons qu’elle va hériter d’une belle ZAD toute neuve !

Sous le sable de la jungle de Calais, le béton de « Heroic Land »

Alors ça y est. Le camp de Calais, qui abrite environ dix mille réfugiés – hommes, femmes et enfants espérant se rendre en Angleterre -, est donc en phase de démantèlement depuis ce matin, 24 octobre. Tout ce remue-ménage n’est pas seulement du à la météo diplomatique, à la présumée "exaspération" des habitants ou du roulage de mécanique pré-électoral du Premier ministre. L’idée est de nettoyer la zone et faire place nette pour lancer le grand chantier de la sénatrice et maire droitière de la ville, Natacha Bouchard (LR tendance Sarko), à savoir un parc d’attractions qui répond au doux nom de « Heroic Land ».

Ce qui ressemble à une grosse blague, vue la situation humanitaire déplorable de ce coin de France, doit très sérieusement ouvrir ses portes en 2019. Mais le chantier de ce vaste Luna Parc à la gloire des mangas et de la SF de pacotille doit surtout débuter en 2017, c’est-à-dire après demain. Ça urge. Ça se bouscule au portillon pour espérer occuper les quelque mille emplois précaires promis par ce nouveau projet d’aménagement débilisant qui va divertir le populo, ou plutôt faire diversion, pour que l’affaire des migrants de Calais ne soit plus qu’une vieille histoire pour gauchistes désœuvrés.

Alors bien sûr, pas surprenant de voir une collectivité locale, dans une région dévastée par la misère économique et le déclin industriel, chercher à changer la donne en « redynamisant » son territoire avec un projet capable de « mobiliser les énergies » et de faire rêver petits et grands. C’est bien connu, la culture, l’art et les loisirs, c’est le nouvel opium des peuples chômardisés par les délocalisations de la compétition globale. Tenez, n’est-ce pas à Lens que le mythique musée du Louvre a ouvert une succursale afin de compenser la désertification post-industrielle ? Comme à Abou Dhabi, dans le Golfe persique — mais pas vraiment pour les mêmes raisons. (...)

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Mots-clefs : Calais | aménageurs - BTP

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