L’euro pas sur notre dos ! Non aux expulsions !
En plein mouvement social face à une offensive capitaliste sans précédent, d’autres projets capitalistes s’installent dans le paysage. A Saint-Denis, depuis 2010 l’Euro se prépare sur le dos des habitant-es et accélère la guerre de classe.
Le 10 juin va débuter l’Euro 2016 à Saint-Denis. Cela fait déjà depuis 2010 que la décision est arrêtée et que les chantiers ont démarré : 1,7 milliard de dépenses en pleine « crise » économique et sociale. Loin des médias, loin de l’État et de l’UEFA, que s’est il passé depuis ces dernières années pour les habitant-e-s de Saint Denis ?
• Le centre ville, lieu principal d’accueil du championnat et de sa fan zone, à été ébranlé par des vagues de centaines d’expulsions de logements. Des dizaines d’immeubles ont été vidés de leurs habitant-es. Une grande majorité de ses habitant-es n’a pas été relogé-es dignement,certains sont toujours à la rue ;
• Des expulsions en pleine trêve hivernale, non sans violences. On se rappelle les campements devant l’hôtel de ville à -10°. Certaines personnes ex-habitantes du 76 rue Gabriel Péri expulsé, en gardent des séquelles physiques à vie. Le 11 mars, une dizaine d’habitantEs étaient mis à la rue, rue Viollet le duc, sans être prévenu. Et c’est le bélier enfonçant la porte, qui le matin, a réveillé les enfants.
• L’accélération des plans de rénovation dans le centre de Saint Denis (PNRQAD), prétexte aux expulsions. La mairie annonce : "le Plan National de Rénovation Urbaine des Quartiers Anciens et délabrés (PNRQAD)est le plus avancé de France ». ce plan de rénovation a été voté l’année de l’attribution de l’Euro à la France, en 2010. Il a frappé de nombreux habitant.es de la ville. On se rappelle la lutte exemplaire des habitants du 50 rue Gabriel Péri "Guantanamo" contre l’expulsion de leur logement en plein centre-ville.
- Ravalement de façade pour le quartier porte de Paris. Après la démolition de logements dans le quartier de la porte de Paris, on a assisté à la construction de logements dont moins de 10 % d’entre eux sont accessibles aux personnes précaires. Les loyers ont augmenté scandaleusement : une partie des habitants plus pauvres a progressivement été poussée à quitter le quartier. Le collectif « pas d’enfant à la rue » a mené plusieurs luttes contre les expulsions dans ce quartier, avec les parents de l’école la Roseraie de Chambrun.
• symbole de l’injustice et de la guerre de classe, un hôtel 4 étoiles a été construit aux portes du stade. Le prix des chambres est une provocation alors que le quotidien rime avec galère pour la plupart de ses voisin-e-s ;
• Le quartier de la Gare fait l’objet d’un véritable nettoyage social : démolition de plusieurs logements et hôtels sociaux, explosion du montant des loyers… Si l’insalubrité est à combattre dans ce quartier, nous refusons que ce soit prétexte à la mise à la rue des habitantEs des classes populaires, remplacés par des populations plus riches.
Face au nettoyage social, organisons la riposte !
L’organisation de ces grands événements sportifs a pour conséquences de renforcer les inégalités sociales et d’étendre la misère. Cela se fait au profit des plus riches, des propriétaires et des entrepreneurs( BTP, hôtellerie, prostitueurs...). Ils sont une arme des capitalistes dans la guerre sociale qu’ils nous mènent. Ainsi, la plaine Saint-Denis avec l’organisation de la Coupe du monde en 1998, a vu passer les bulldozer et son lot d’expulsions massives d’habitant-e-s. Aujourd’hui, méconnaissable, les F3 y sont loués près de 1200 € ! Comment imaginer qu’il y a 20 ans la Plaine était un des quartiers les plus populaires de Saint Denis ?
"La coupe est pleine" est le slogan crié par les brésilien-nes lors de l’organisation de la coupe du monde 2014 par la mafia de la FIFA . Et pour cause : l’État et les municipalités se sont ruinées sur le dos des habitant-e- s et ont organisé plus de 250 000 expulsions de logement. Un large mouvement de résistance s’y est opposé, des centaines de milliers de personnes dans la rue, réclamant la justice sociale. A Saint Denis la résistance est plus que jamais nécessaire.
Enfin, comment ne pas s’alerter de la violence contre les femmes que cet événement va déchaîner : harcèlement dans les transports, harcèlement dans les rues, femmes prostituées maltraitées, violences directes sur les femmes, notamment aux abords de la fan zone.
Justice pour les habitant-e-s des villes populaires !
Arrêts des expulsions ! Arrêt du nettoyage social ! Réquisitions des logements vides !
Le front de lutte logement de la CGA
Groupe qui réunit des militant-e-s et sympathisant-e-s pour qui il est urgent de construire de la solidarité et de la résistance entre locataires, habitant-es sans titre et mal-logé-es, squatteur-euses, petits propriétaires,. Pour cela, nous avons pris une part active aux luttes contre les expulsions à Saint-Denis et au mouvement pour la réquisition de logements vides. Face aux loyers chers, face aux expulsions et au pouvoir des propriétaires, organisons-nous ! C’est ainsi que nous avancerons vers le partage des richesses. Et c’est par la socialisation des logements que nous pourrons gagner un logement pout touTes.
