Etudiant·e·s VS prof·e·s titulaires

Les étudiant·e·s du master en études de genre à Paris 8 font front commun dans un communiqué face au refus des professeur·e·s titulaires d’appliquer les décisions votées en AG, notamment en ce qui concerne la validation.

Nous, étudiant·e·s en étude de genre de Paris 8, en grève depuis le 5 décembre 2019, réuni·e·s en AG le 5 février 2020.
Suite à une AG mixte (enseignant·e·s et étudiant·e·s) tenue le 28 janvier où a été décidée la validation des cours et des mémoires du 2e semestre à 16 sans rendu obligatoire.
Compte tenu du refus des professeurs titulaires de prendre en compte cette décision.

Nous réaffirmons les mêmes revendications :

Grève des enseignant·e·s
Suspension des cours (et non leur remplacement par des cours alternatifs)
Présence des enseignant·e·s sur les blocages dans les universités et ailleurs

S’agissant de la validation de l’année :

Une validation à 16 sans obligation de rendu, séminaires et mémoire (M1 et M2)
Délai pour les mémoires (M1 – 15 septembre, M2 – 15 novembre)

Il est impossible pour les étudiant·e·s du master de se mobiliser avec les professeur·e·s sans un soutien de leur part et une prise de risque. Nous prenons des risques pour eux·elles, nous ne pouvons pas continuer de nous mobiliser sans garantie. Nous sommes en majorité des étudiant·e·s en situation de précarité, suivre ce master est déjà un sacrifice qui n’est pas quantifiable. Rappelons que le travail que nous fournissons au quotidien n’est pas qu’universitaire. Nous sommes aussi salarié·e·s, étranger·ère·s, impliqué·e·s dans d’autres luttes.

La note de 16 est un minimum vital et devient un symbole du rapport de pouvoir que vous entretenez envers nous. Sortons de la logique paternaliste de l’université dominante. Mettons en pratique ce que les sciences sociales nous apprennent au sein même de ce master.

Nous refusons de faire le jeu d’une université élitiste et compétitive, s’inscrivant dans une logique méritocratique similaire à celle d’un gouvernement contre lequel nous luttons.

Nous avons choisi de rejoindre Paris 8 non pas pour une soi-disant réputation d’excellence qu’il faudrait préserver, mais au contraire pour l’engagement politique et militant que cette université représente.

Nous appelons à la solidarité de tou·te·s les professeur·e·s et de ne pas reproduire des injustices épistémiques. Nous vous demandons d’être à l’écoute des vies que nous mettons en jeu pour remplir vos salles de classe et alimenter votre travail universitaire. Nous voulons des complices, pas des alliés. Cela implique de prendre des positions fortes et courageuses, qui pourront ensuite inspirer d’autres départements.

Nous nous devons d’envoyer un signal fort en tant que département mobilisé dans cette lutte, alors même qu’elle dure depuis le 8 novembre et que les professeur·e·s titulaires de Paris 8 ne l’ont rejointe que des mois plus tard. Il semble que ces mêmes professeur·e·s profitent d’une vague de mobilisation extrêmement coûteuse pour les autres secteurs en lutte, et ce pour défendre leurs propres intérêts.

Si nous n’obtenons pas les garanties nécessaires à notre investissement dans la lutte contre la précarité et contre les réformes des retraites et LPPR, nous nous désolidariserons de la lutte enseignante et appellerons les étudiant·e·s à nous rejoindre dans ce mouvement.

Localisation : Saint-Denis

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