En mars à la Parole Errante, « nous la forêt qui brûle »

Le collectif de la Parole Errante demain et la Parole Errante organisent une programmation commune pour tout le mois de mars. Venez, tout ce mois est l’occasion de construire des devenirs désirables aux suites de la Parole Errante après juin 2016.

En mars à la parole errante, télécharger le programme complet ici !

La Parole Errante, située au 9 rue François Debergue à Montreuil, existe depuis 1997, et le bail qui liait depuis cette date Armand Gatti au conseil général (propriétaire des lieux) arrive à échéance en juin 2016.

Le 25 octobre dernier,

Le collectif « la Parole errante demain » [1] a organisé une première journée publique d’information sur la situation du lieu. Articulée autour d’une présentation du projet, de discussions thématiques, d’un stand de frites participatives, de repas préparés par les collectifs de lutte des Baras et d’Ayotzinapa-Paris et d’un bal multiple qui résonnait aux quatre coins du lieu, cette journée fut une réussite et plus de 500 personnes ont répondu à l’invitation.

Cette journée fut un premier moment de soutien à l’idée que quelque chose continue à la Parole errante, quelque chose de nouveau, mais qui parte de l’existant :

« Notre position est simple : nous nous opposons à toute reprise du lieu qui aboutirait à une table rase complète de son histoire et de ce qu’il a constitué à l’échelle de la ville et du département. Nous nous opposons à l’effacement de l’héritage du travail d’Armand Gatti et de ceux qui l’ont entouré, héritage encore sensible dans la vie et l’activité d’un lieu où les pratiques sociales, politiques et artistiques se croisent et se questionnent. »

Ce fut aussi un premier moment de rencontres, car si le collectif « la Parole errante demain » a décidé d’écrire et de porter un projet, celui-ci se conçoit comme un chantier ouvert et public de questionnement qui ne prendra sens qu’à être investi et porté par de nombreuses réalités.

Depuis, le Conseil Général (propriétaire du lieu) ne s’est toujours pas prononcé publiquement sur l’avenir du lieu. La Mairie de Montreuil a quant à elle défendu auprès du Conseil Général l’idée d’ouvrir un appel à projets, tout en affichant son attachement à l’histoire et l’esprit du lieu. Quoiqu’il en soit, à ce jour, la seule certitude est que la Parole errante devra fermer ses portes en juin prochain.

Faire face à l’urgence, construire patiemment

De notre côté, les réflexions se sont poursuivies : Comment défendre les besoins et les fonctions remplis par ce lieu depuis une dizaine d’années ? Comment défendre les usages multiples et hétérogènes qui s’y sont développés ? Comment approfondir cette dimension de « fabrique du commun » ? Dans cette perspective nous avons entamé des discussions avec des éducateurs, des collectifs de musiciens, des artisans et organisé des rencontres publiques au café-librairie Michèle Firk, avec le groupe Topo - autour des pratiques d’atelier au théâtre, le collectif « Encore heureux » - au sujet d’expériences alternatives de lieux dans l’univers du soin et le collectif des Tanneries - autour de l’histoire du lieu qu’ils font vivre depuis de nombreuses années à Dijon. Ces rendez-vous publics se poursuivront jusqu’au mois de juin.

En mars à la parole errante

Au mois de mars 2016, le collectif « la Parole errante demain » participe à la programmation « Nous, la forêt qui brûle » où se croisent et se questionnent poésie, politique, peinture, musique, soin, théâtre, artisanat... Cette programmation comprendra plusieurs rendez-vous pour prolonger les discussions thématiques du 25 octobre autour de la cantine, du fonctionnement, du financement et de la défense du lieu.

Cette programmation rend visible la multiplicité des réalités qui, à l’intérieur de la Parole errante, échangent et se changent, inventent et se réinventent, et constituent son identité.

Autant de manières de se rapporter à ce lieu, d’en avoir usage, que l’on soit une troupe de théâtre, un collectif d’habitants, une auteure, un peintre, une classe relais, un collectif militant, un réseau de réflexion autour du soin...

Elle révèle un lieu ancré dans son histoire, celle de l’équipe de la Parole Errante constitué autour d’Armand Gatti, et tourné vers des devenirs autres. Elle met en scène un dialogue.

Cette programmation rend visible un lieu en recherche de devenirs désirables.

Elle met en lumière, un lieu ouvert sur la ville, un lieu d’accueil et de visibilité pour des pratiques culturelles, sociales, politiques mineures ou plutôt moléculaires, seules capables de retisser des territoires d’existences et de luttes riches et nécessaires.

Elle rend visible la fonction prise par ce lieu au fil des années dans le territoire de Seine-Saint-Denis et le vide que laisserait sa fermeture programmée en juin prochain.

La pétition est un moyen parmi d’autres de construire un rapport de forces face aux institutions, et c’est aussi une mailing list pour informer des rendez-vous et actualités autour de la parole errante demain.

En mars à la parole errante

Le programme complet est à télécharger ici ! Et en version web A4 ici :

Note

Autant de rendez-vous pour poursuivre les rencontres et approfondir les différentes facettes d’un lieu à (ré)inventer. Et s’il s’agit de construire patiemment et au plus grand nombre possible la défense publique de ce lieu et de son devenir, il y a urgence. En ces temps où tout se resserre, ici et ailleurs : Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde !

N’hésitez pas à faire circuler et partager la pétition : http://laparoledemain.jimdo.com/
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Notes

[1collectif qui regroupe des usagers, des metteuses en scène, des comédiens, des libraires, des écrivaines, des réalisatrices, des musiciens, des enseignantes, des éducateurs, des militantes, et qui a pris l’initiative d’imaginer un devenir pour ce lieu et d’écrire un projet nommé La parole errante demain.

Mots-clefs : livre
Localisation : Montreuil

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