Les logiques d’insurrection et de contre-insurrection (…) sont devenues urbaines par nature […].
Guérillas, insurgés et autres groupes non-étatiques ont tous pris avantage de (leurs) bénéfices à opérer dans cet environnement et continueront sans doute de le faire. »
OTAN – Opérations en Zone Urbaine en l’an 2020 [1]
2.3.2 La Nature de l’Ennemi – Avril 2003
Organisation de Recherche et Technologie de l’OTAN – Neuilly-sur-Seine (92)
Initiative de prisonniers anarchistes de Korydallos
Lettre sur l’assassinat de Marian Kola [2] – août 2013
Prison politique de Korydallos (Attica) – Grèce)
Des temps de guerre. On n’aurait pas besoin de les mettre en évidence, si ce n’était par l’avalanche d’aliénations portée par le quatrième pouvoir, les médias, et ses discours enchaînés aux déclarations décisionnaires de ministres et présidents, clergés et rois. Mais les changements des manières de se soulever et de se faire réprimer sont trop perceptibles pour éviter un débat aussitôt évident.
Désormais, pour les pouvoirs, il n’existe plus de lignes de front à tenir : les conflits sont devenus asymétriques. Il n’existe plus d’armées régulières à faire plier par diplomatie ou stratégie, traités ou armistices. Désormais, leurs ennemis sont partout, toute guerre est devenue totale. La seule victoire est inconditionnelle : par anéantissement de l’adversaire (meurtre, esclavage ou emprisonnement), ou par contrôle total de son ravitaillement et environnement. À travers des cartes magnétiques (de crédit ou d’identité), des ONG’s, des checkpoints policiers et militaires, et les développements cybernétiques de plus en plus généralisées (tels que la biométrie, la surveillance et les réseaux sociaux dans la virtualité).
Ici, on veut mettre en évidence ce que cette avalanche de désinformation – des journaux télévisés inaugurés au ton guerrier jusqu’aux reportages sur fond de musique imposante - nous cache stratégiquement, comme les propagandes de la deuxième guerre dissimulaient les actions de terreur pour battre moralement les populations civiles adversaires.
Ici on veut mettre en évidence les moyens répressifs en pleine militarisation, envers Nous : celles et ceux en conflit envers l’Existant – ses structures, ses défenseurs et ses faux critiques.
Certes, les scènes avec des flics armés jusqu’aux dents en action, et les déclarations fortes d’émotion des commandants et combattants des armées, polices et gendarmeries, donnent la preuve des moyens déployés par l’État en sa défense.
Aussitôt, les déclarations de citoyens terrorisés et des familles des victimes, résonnant à travers les machines du quatrième pouvoir, justifient ces moyens « mis en place » et « en urgence ».
Mais encore une fois, il faudra clairement discerner les moyens de propagande des moyens réels, de ses raisons fictives et de ses motivations réelles.
Il faudra discerner la Raison d’état et la Motivation Insurrectionnelle. Pas celle d’un quelconque prêtre, imam ou idéologue, mais celle des exploités, déserteurs et rebelles.
Il faudra discerner les réalités des conflits en place :
- la réalité atroce de la Guerre d’état comme elle a toujours été, sanguinaire et fratricide, pour s’accaparer de territoires ressources et de main d’œuvre bon marché, ou tout bêtement, par simple jeu de suprématie.
- la réalité conflictuelle de la Révolution, et comment elle se projette. En niant la symétrie des forces historiquement en conflit ; en niant le formalisme de nos façons de s’organiser relative à celles des insoumis ; en niant le Militarisme, en ayant pour but la fin de tous les états, la fin de toutes les Guerres et l’avenir du début de la paix et de l’anarchie. Ou communisme, selon les goûts idiomatiques.
On commencera par la réalité locale en relation proportionnelle à la réalité globale.
On mettra en débat l’état d’urgence et les mouvements de réfugiés. Ainsi que l’intensité conflictuelle autour du passage en force de la Loi Travail et des mesures d’austérité dans toute l’Europe, et de la défense du territoire, à NDDL comme ailleurs.
On parlera des mouvements des banlieues et les mouvements de prisonniers, sur le territoire français et partout dans le monde.
On a besoin de parler de la Guerre et de ceux qui la vivent,
en Irak, Syrie, en Méditerranée, dans les Alpes, à Calais, jusque chez nous.
On a besoin de repenser l’antimilitarisme.