Le livre s’ouvre sur ces lignes :
« De ces dix dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions, nous sommes nombreux à ne rien vouloir oublier. Nous savons pourtant que nous vivons dans un monde qui s’en emparera, nous en dépossédera afin que des enseignements n’en soient jamais tirés et que rien de ce qui est advenu ne vienne repassionner les subversions à venir. Pour extirper cette mémoire d’un si funeste destin, nous avons fait un « livre d’histoires ». Des histoires d’inadaptés, de rétifs, des histoires de lutte contre ce même ordre des choses qui menace aujourd’hui de les ensevelir sous son implacable actualité.
« Ne faites pas d’histoires », c’est le mot d’ordre imposé par une époque piégée dans le régime de l’urgence et des plans de redressement. Ne faites pas d’histoires, et suivez le courant. L’économie répondra à vos besoins, les aménageurs assureront votre confort ; la police garantira votre sécurité, l’Internet votre liberté, et la transition énergétique, votre salut.
A contrario, les histoires de cet ouvrage injectent du conflit dans la paix sociale, viennent mettre du trouble là où devraient régner le contrôle et la transparence ; elles reflètent la recherche d’un certain ancrage dans un présent qui partout se défausse. Ce sont des histoires d’expérience et de transmission contre la dépossession, d’enracinement et de voyage contre l’anéantissement des territoires, d’intelligence collective contre l’isolement et l’exploitation. Elles parlent de jardins, de serveurs web, de stratégies, de fictions, de bouteilles incendiaires, de complicités, de zones à défendre, de free parties, d’assemblées, de lieux collectifs... Des histoires à vivre debout et à donner du souffle. »
Ces histoires mènent des contre-sommets à Notre-Dame-des-Landes, de
l’imaginaire à l’habiter, des free parties au mouvement anti-CPE, des
sabotages aux savoir-faire, des usines occupées aux sans-papiers, de la
communauté des squats aux résistances numériques…
Le collectif Mauvaise troupe qui signe le livre viendra le présenter et en
discuter le mardi 6 mai à la librairie l’Atelier dans le 20e (lors d’une discussion croisée avec Jérôme Baschet, auteur d’« Adieux au capitalisme »), et le mardi 13 mai à partir de 18h à la Parole errante, pour que la tentative de faire vivre l’histoire récente ne s’arrête pas avec la sortie de l’ouvrage.
La discussion à la Parole errante sera suivie d’un buffet et d’une soirée musicale « la playlist du jeune 21e siècle » (ramène ta clé usb !).
Le sommaire est à lire ici ainsi que l’introduction complète au livre ici. .