Durant la nuit du 22 au 23 septembre 1997 se déroule à Bentalha près d’Alger l’attaque de dizaines d’habitantes et habitants théoriquement par le Groupe Islamique Armé (GIA). Le bilan officiel recense 85 morts mais d’autres sources en indiquent pourtant bien plus.
Pendant l’assaut des témoins affirment aussi que des ambulances et blindés militaires stationnaient devant le quartier Haï el-Djilali. La grande difficulté d’enquêter pour les journalistes pose enfin la question du rôle de l’État algérien.
En effet la présence continue de policiers et gendarmes gêne beaucoup le travail de recherche. La caution de députés européens après le drame montre également une réaction confuse des autorités.
Quelle responsabilité de l’armée ? Quel lien avec les mêmes faits de l’été 1997 des localités de Raïs et Sidi-Youcef ? D’où venait ce GIA dont la presse et le gouvernement parlaient tant ?
Le film « Bentalha : autopsie d’un massacre » de Jean-Baptiste Rivoire nous éclaire sur ces tueries et la possible implication des généraux Mohamed Lamari, Mohamed Médiène et Smaïl Lamari que l’auteur cite dans son livre « Françalgérie : crimes et mensonges d’États ». Il s’agirait donc d’une entreprise visant à « retourner » les civils contre les islamistes en les poussant à rejoindre les « groupes de légitime défense » et « gardes communales » montés par le pouvoir.
26 ans après ce contexte perdure sous la présidence d’Abdelmajid Tebboune ancien premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika placé à la tête du pays en 1999. La loi de « concorde civile » et l’essai d’indemniser les familles de disparus empêche aujourd’hui encore d’accéder à la vérité sur la « décennie noire » d’Algérie.
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