Bien souvent sur le forum de madmoiZelle, je lis des posts qui commencent par « je ne sais pas si ça a sa place ici, mais… » - suivi d’une question ou d’un témoignage qui a indubitablement sa place sur le sujet en question. Parfois, c’est un message qui commence par « ça fait longtemps que je lis en sous-marin, et je n’ai jamais osé poster… » Plus souvent encore, je lis des témoignages, des analyses personnelles d’un sujet ou des cris du cœur (de colère, de tristesse, de désespoir) conclus par ces mots terribles : « désolée pour le pavé. »
Pourquoi terribles ? Parce que quand je les lis, je lis en vous, et ce que je lis me met en colère – pas contre vous, mais contre quelque chose qu’on a mis en vous. La peur de prendre de la place. La peur de dire une bêtise. La peur d’être rejetée. La peur de ne pas être comprise, de ne pas être crue. La peur de ne pas être entendue, et en même temps, la peur de l’être.
Ces peurs me mettent en colère car je les connais trop bien : elles me sont familières parce qu’elles sont en moi et parce que je les vois souvent chez des personnes que j’aime. Des personnes qui ont un point commun : ce sont toutes des femmes.
D’où nous viennent ces peurs ? Elles ne sont pas nées spontanément. Quelque chose d’aussi fort ne nait pas sans qu’une graine soit plantée et ne pousse pas sans être entretenu. Et ces peurs ne partiront pas si nous ne faisons qu’en tailler une ou deux branches de temps en temps. Nous devons nous pencher sur leurs racines. Ces racines, vous l’aurez deviné, se nourrissent dans le sexisme de notre société.
Lire la suite du texte de mamie-caro sur son microblog.
On pourra compléter le sujet avec cette étude exemplaire de Corinne Monnet parue en 1998 sur la répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation.
En s’appuyant sur de nombreuses recherches sur la communication, ce texte montre comment la conversation, loin d’être une activité anodine et spontanée, est traversée par des rapports de pouvoir. Il s’intéresse particulièrement aux différentes formes que peut prendre la domination masculine dans le domaine de la conversation et permet ainsi de prendre conscience que la lutte contre le sexisme passe aussi et surtout par un changement de nos comportements au quotidien.