De Nanterre à Arcueil, le blocage n’est pas partiel

Appel de quelques étudiants de Nanterre à bloquer massivement la maison des examens à Arcueil vendredi 11 mai.

La fac de Nanterre étant, fait historique, bloquée intégralement depuis près de trois semaines, les partiels initialement prévus ne sont pas en mesure d’y être tenus. Plutôt que d’admettre son incompétence et de reconnaître la victoire des étudiant.e.s mobilisé.es - en leur accordant la validation automatique et en refusant l’application de la loi ORE - Jean-François du bâtiment B s’entête et nous propose le terrain de sa prochaine défaite. Les partiels ne se tiendront pas à Nanterre, mais à Arcueil. Les blocages aussi.

Le manque flagrant de toute compétence tactique chez ce tordu est désormais une banalité admise par l’ensemble de la communauté universitaire – même par les antibloqueurs. Croit-il vraiment que ceux qui bloquent depuis trois semaines une quinzaine de bâtiments ne seront pas capables de bloquer la maison des examens ? Etait-il dès lors raisonnable de débourser des dizaines de milliers d’euros pour ça ?

Ce déplorable bonhomme a en tout cas déjà grillé sa carte Keuf, au mauvais moment pour lui et nous l’en remercions encore. Il ne peut plus se permettre de faire revenir les CRS à Nanterre pour débloquer, comme c’est le cas actuellement dans la plupart des autres universités occupées et bloquées : Grenoble, Tolbiac, Lille, Toulouse, etc. Pour renvoyer les CRS sur ses étudiant.e.s, il faut désormais que les étudiant.e.s aillent ailleurs qu’à Nanterre. C’est chose faite, le rendez vous est donné vendredi 11 mai à 9h à la Maison des examens de Arcueil, où les étudiant.e.s de droit sont convoqué.e.s pour passer leurs examens. Nous serons également présent.e.s, un peu en avance.

Ils ont l’air d’y tenir à leurs examens, les Balaudé, les Vidal, Macron et autres Haddad. Tant pis pour eux ! A Tolbiac et Paris 8, facs bloquées depuis un moment, les partiels délocalisés un peu partout et sous surveillance policière se transforment en AG décidant, devant leurs professeurs, de rendre copie blanche. D’autres doivent être finalement annulés, pour cause de bruits, d’agitation, de visite impromptue ou d’odeur inadéquate.
A Nanterre on a maintenant la main dure, et les partiels sont concentrés dans un même bâtiment plutôt que d’être éparpillés tout autour de Paris. On va quand même pas se gêner. Alors que les bâtiments barricadés sont désormais notre paysage quotidien, nous décidons d’überiser le blocage en le rendant flexible, dynamique, et mobile. Nous sommes de toute façon maintenant trop nombreu.ses.x pour nous contenter du blocage de notre seule université. Il n’y aura pas d’examens à la Maison des examens vendredi 11 mai, ni les jours suivants.

Nous avons l’avantage, jouons cartes sur table. La maison des examens est une seule grosse baraque, qui accueille des milliers d’étudiant.e.s pour leur faire passer ce moment désagréable que sont les examens. Donc, des milliers de malheureu.ses.x étudiant.e.s (et pas que de Nanterre) se masseront devant le bâtiment dès 8 heures du matin, heure à laquelle ils et elles sont tenu.e.s de se présenter. La police sera là, elle, pour assurer la bonne tenue des examens. Ambiance. Elle sait déjà qu’il n’y aura pas que des étudiant.e.s studieu.ses.x, mais un nombre important et diversifié, qui viendra déterminé à empêcher la tenue de ces partiels par tous les moyens. La dernière assemblée générale de Nanterre a en effet décidé de délocaliser les blocages à Arcueil, cet objectif est donc partagé par le mouvement dans toute sa diversité et non pas seulement par une poignée de têtes brûlées. Différents secteurs en luttes avec qui nous avons pu tisser des liens se joindront également à nous. On ne voit vraiment pas comment la police pourra trier le bon grain de l’ivraie, le bloqueur du convoqué, intervenir sans provoquer aucune forme de résistance ou de rébellion dans la masse étudiante réunie. La situation pourrait prendre alors des tournures assez intéressantes. Si la police intervient, elle crée un bordel qui nous sera avantageux. Si elle n’intervient pas, on pourra bloquer tranquillement. Si, le cas échéant, la police n’est pas là, l’issue du blocage semble évidente. Dans tous les cas, c’est pour nous une réussite.

Nous appelons donc tout le monde à venir participer à ce sabordage partiellaire : cheminot.e.s, postier.e.s, hospitalier.e.s, étudiant.e.s, et autres énervé.e.s... Faisons de cette journée d’examen une date de ralliement.
Tou.te.s à Arcueil vendredi à partir de 7h30 devant la Maison des Examens, et rebelotte le samedi !

Quelques agitateurs et agitatrices bénévoles

Note

Il est conseillé de ne pas s’y rendre trop tôt : arriver avant les étudiant.e.s convoqué.e.s, c’est être isolé et repérable, arriver en même temps qu’eux, c’est rendre le travail de la police infernal. On imagine bien que la police sera présente avant nous.

À lire également...