De la lutte en milieu urbain 3 : « Villes créatives », « villes numériques », et « villes du futur » : Variations sur la ville-marchandise

Dans le cadre de la répression syndicale visant les membres de la section syndicale CNT de l’école spéciale d’architecture, celle-ci organise une journée de soutien avec rencontre débat et concert : le samedi 20 juin 2015 à la CNT aux 33, rue des Vignoles 75020 métro Avron ou Buzenval

Suite aux deux premières journées de rencontre-débats organisées par la section syndicale CNT de l’École spéciale d’architecture (ESA) autour des thèmes de la gentrification et du contrôle sécuritaire des villes pour la première, et des engagements et révoltes dans les banlieues populaires pour la seconde, nous avons souhaité prolonger ces journées de réflexion sur les luttes urbaines en s’interrogeant cette fois, spécifiquement sur les phénomènes de la ville dite « intelligente » et « créative » ainsi que leurs projections dans le futur.

15h00-16h00 : L’aménagement urbain « festif » au service de la nouvelle « classe créative »

Par Jean-pierre Garnier, sociologue et urbaniste libertaire.
En ce début de siècle, les politiques d’ « attractivité » et donc de « compétitivité » qui sont conduites au sein des villes dites « créatives », notion théorisée par le géographe américain Richard Florida en 2002, sollicitent de plus en plus les mondes de la culture et des arts. Avec le recours systématique à l’évènementiel, la ville devient un spectacle permanent pour la nouvelle « classe créative », liée aux secteurs de la haute technologie, de la finance, de la culture et des loisirs, qui occupe ainsi le nouvel espace public du capitalisme festif. C’est d’ailleurs essentiellement l’esthétique, qui est au centre de la construction de ces nouvelles urbanités. Cependant, on est en droit de se demander si les politiques de développement local fondées sur des dimensions artistiques et culturelles répondent aux vrais problèmes urbains ; et si l’utilisation massive d’argent public en destination de quelques franges déjà nanties de la population répond à l’ensemble des demandes urbaines ?

16h00-17h00 : Smart city, l’espace de la domestication interactive
Par Tom Jo, militant lillois se situant dans la mouvance de la critique technologique défendue par le collectif Pièces et main d’œuvre
Depuis quelques années, les villes rivalisent de « créativité numérique » et on nous annonce des villes « intelligentes » plus « efficaces », plus « démocratiques » et plus « vertueuses écologiquement ». Les municipalités et les collectivités publiques favorisent l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui sont de plus en plus encastrés dans les modes de vie et représentent désormais aussi une composante de premier plan du fonctionnement de l’infrastructure environnementale et urbaine. Mais cela a eu pour effet de désincarner ou de réifier les rapports des individus à l’espace public. Ce dernier a perdu, et devrait perdre encore plus demain, son rôle d’intermédiation entre les citadins comme celui d’agent créateur de sociabilité. Ces perspectives renouvellent avec force les questionnements culturels et moraux portant sur les limites des innovations technologiques, les illusions et contradictions sociales et politiques qu’elles véhiculent portées par la prégnance grandissante des réseaux de communication sur le monde urbain.

17h00-18h00 : Bienvenue dans la matrice : La science-fiction comme vision de notre future condition urbaine
Par Alain Musset, géographe et professeur à l’EHESS, spécialiste de la science-fiction Nous avons souhaité exploré les dérives de la société urbaine contemporaine en nous intéressant à la science-fiction. En effet, la ville est un des objets de prédilection des créateurs de science-fiction. Les images urbaines issus de la science-fiction agissent tantôt comme repoussoir, tantôt comme modèle, et sont liées à notre façon de concevoir, d’habiter et de bâtir nos villes. Elles sont à la fois la traduction d’imaginaires urbains forts, et une interprétation des évolutions urbaines de leur temps. Ce sont les représentations de l’imaginaire urbain du cyberespace, lié aux transformations les plus profondes actuellement à l’œuvre, qui nous ont intéressé ici car elles sont à la fois la traduction plus ou moins métaphorique des changements urbains à l’œuvre dans les mégapoles mondialisées, et un commentaire critique de ces changements.

20h00 : Concert du groupe musical : La Rabia
Par Serge, Eric, Renaud et Jean-Marc La Rabia c’est une musique énergique qui puise ses influences essentiellement dans le rock. C’est aussi des textes pour l’abolition des frontières, pour honorer les luttes et le peuple... Et tellement plus encore... La Rabia, nait en octobre 2009, sous l’impulsion de Serge (guitare rythmique /chant) qui a le désir de porter ses textes sur scène. Il est rejoint dans la foulée par Éric à la batterie. Après quelques concerts, Renaud et sa basse entrent en scène. En juin 2010, La Rabia sort en auto-production son premier CD 12 titres, enfin en mars 2011, c’est Jean-Marc et sa clarinette virtuose qui arrive, mais c’est en concert que le groupe est au complet et que l’aventure prend tout son sens : avec le public !

Note

Cet après-midi d’échanges et de débats est proposé par :
LA SECTION SYNDICALE CNT-STE 75 DE L’ECOLE SPECIALE D’ARCHITECTURE
Cette journée a pour objet de soutenir pécuniairement tout-e-s adhérent-e-s en cas de conflit lié au travail. Cette caisse aidera à concrétiser nos luttes sans compromis parce qu’elle nous permettra d’être autonomes dans nos combats.

VENEZ NOMBREUX POUR NOUS SOUTENIR !

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