Traduction de l’appel en allemand
Selon l’accusation, durant la nuit du 16 février, les prévenu-es auraient voulu incendier les câbles de la Deutsche Bahn [2]. On retrouve ici une supposition de la Staatsschutz [3] vendue ensuite par le parquet judiciaire comme une vérité pour pouvoir être jugée comme un groupement en vue de commettre un crime par un tribunal. On trouve cela inintéressant de chercher à savoir si ces accusations sont vraies ou fausses, on refuse de participer à de telles spéculations. Au moment de l’arrestation des camarades, aucun délit n’a été commis. En invoquant le « groupement », le parquet résout ce problème. Il peut ainsi divaguer et construire le récit d’une menace. Cette accusation ouvre pour la justice un champ de possibilités très vaste, lui permettant de poursuivre ceux qui conspirent contre l’État, sans aucun acte concret. Pour autant, nous réaffirmons que les multiples résistances, l’attention que l’on se porte les uns aux autres, l’entraide comme le sabotage ont toujours été des outils des opprimées et des exploitées.
Les procès judiciaires et les prisons sont des instruments de la justice bourgeoise, qui sépare les gens entre coupables et non-coupables. La punition et la peur sont le ciment de la violence étatique qui conditionne tout le monde à rentrer dans le rang de ce système capitaliste patriarcal et colonial. Les innocents sont ceux qui contribuent au bon fonctionnement de ce système en acceptant ces frontières, ces murs, ces règles et ces normes.
On défend la possibilité et la nécessité de l’action directe comme un outil des luttes révolutionnaires. Dans la répression contre nos deux camarades, on voit la tentative de menacer tou-tes celleux qui défendent aussi cette possibilité. Cette menace se voit dans l’acharnement répressif contre la contestation contre le G20, la chasse contre des militant-es antifascistes, la tentative de dépolitisation de la guérilla urbaine des dernières décennies [4] ou encore la répression énorme contre les luttes anticoloniale. Pendant qu’une militarisation générale du social accompagne l’escalade de la violence étatique, l’État tente de délégitimer toute pensée qui pourrait faire croire à la possibilité d’une contre-violence autoorganisée.
Prenons position et refusons d’accepter la ligne de démarcation entre coupable et non-coupable. Et tranchons plutôt une ligne entre celleux qui s’enrichissent et celleux qui exproprient et communisent tout. Entre ceux qui bâtissent des murs et celleux qui les surmontent. Entre les assassins en uniformes et celleux qui règles leurs conflits ensemble. Entre celleux qui réclament de la liberté et celleux qui leur la volent.
C’est clair que ces belles phrases ne correspondent pas toujours à la réalité. Mais les doutes, l’insécurité, l’isolation et l’exploitation qui nous atteignent de différentes manières sont là pour nous séparer les uns des autres. C’est surtout avec toutes nos différences, avec tou-tes celleux qui nous rendent particuliers que l’on peut apprendre à nous connaître, dans le respect mutuel, et oser se donner des rendez-vous. Cela nous permettra de partager nos peurs, de trouver des analyses et d’élaborer ensemble des propositions et des solutions à nos problèmes plutôt que de nous battre en guerrier-es isolé-es.
On veut solidifier nos liens, nos relations sur des valeurs comme la sincérité, l’entraide, la passion et la confiance, il n’y a pas de sens à trouver dans les rouages de ce système fondé sur le pouvoir et le profit, il faut le trouver dans nos luttes pour le changement nécessaire de cette société.
Ces luttes ont toujours été nécessaires et le resteront. Notre détermination et notre solidarité se traduisent aussi dans le fait de ne pas nous laisser intimider par des arrestations et des affaires judiciaires. La meilleure réponse, c’est de continuer à tenir les un-es aux autres et à défendre en mots et en actes l’idée d’un monde meilleur, jusqu’ à ce que l’on soit tous et toutes libres !
On vous invite à suivre le procès de manière solidaire et à venir soutenir les camarades devant le tribunal. Venez avec nous à l’ouverture du procès le 27 mai 2024 à midi au palais de justice de Moabit !
Bien sûr qu’on se regroupe, pour saboter la guerre.
Bien sûr qu’on se regroupe, pour lutter contre la normativité patriarcale.
Bien sûr qu’on se regroupe pour arrêter l’exploitation de la terre et de ces habitants.
Bien sûr qu’on se regroupe, pour lutter pour la liberté…
Force, Liberté et Joie à tous.tes les inculpé.es et tous.tes les prisonnier.es, en cavale ou en prison !
Date | Heure |
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27/05 | 14h00 |
06/06 | 09h15 |
13/06 | 09h15 |
01/07 | 09h15 |
04/07 | 09h15 |
08/07 | 09h15 |
11/07 | 09h15 |
Les mises à jour et changements seront publiés sur le blog