Ce dimanche 16 juin 2019 à 6h, sept policiers ont sonné à la porte de chez Leo Ks, photographe et vidéaste, membre du Collectif OEIL, pour l’interpeller.
Il a été menotté et emmené en garde à vue au commissariat du 15e arrondissement de Paris. Lors de son interrogatoire, la police lui a reproché des faits de « dégradations au siège de La Poste ». Il a été libéré le jour même, un peu avant 20h.
Vendredi 14 juin, les grévistes de La Poste, en grève depuis 15 mois dans les Hauts-de-Seine, ont occupé le siège de leur entreprise. Par cette action, les postier·ère·s en grève voulaient une nouvelle fois interpeller les cadres de l’entreprise afin de mettre en place de vraies négociations et faire signer le protocole de fin de conflit.
Leo Ks et NnoMan ont suivi l’action, pour la documenter de l’intérieur, afin de réaliser un reportage photo et vidéo.
Ils n’ont commis et n’ont été témoins d’aucune dégradation de la part des grévistes.
Lors de cette action, la police a tenté à plusieurs reprises d’empêcher Leo Ks et NnoMan de filmer ; avant de les retenir plus d’une heure à l’écart, surveillés par deux agents de la BAC.
Pendant ce temps, une unité d’intervention procédait à l’évacuation des grévistes, en fracassant la porte à coups de bélier et de masse.
Ce dimanche matin, le syndicaliste Gaël Quirante a été lui aussi réveillé par la police puis placé en garde à vue, à la sûreté territoriale.
La police s’est également rendu chez deux autres postiers (qui n’étaient pas chez eux) et ont placé une sympathisante en garde à vue, elle aussi dans le commissariat du 15e.
Ces arrestations, au petit matin, avec de nombreux effectifs de police, chez des grévistes, chez une citoyenne, chez un photographe qui donne la parole à cette lutte, sont une nouvelle attaque contre le mouvement social, contre celles et ceux qui se révoltent pour leurs droits, et contre la presse indépendante.
Par ces attaques, ce sont non seulement les journalistes qui sont visés ; c’est l’ensemble du mouvement qui est pris pour cible avec une volonté claire de criminaliser les luttes sociales et syndicales.
Nous condamnons ces arrestations, que ce soit à l’encontre de notre collègue et ami, ou à l’encontre de tous les autres, de ceux qui luttent pour leurs droits et pour le maintien de services publics pour tous les citoyens de ce pays.
Nous espérons la libération immédiate de Gaël Quirante ainsi que l’arrêt des poursuites contre les grévistes.
Nous ne baisserons ni les yeux ni les objectifs de nos appareils photo !
Collectif ŒIL.
Pitinome
NnoMan
Leo Ks
Maxwell Aurélien James