Par ce texte, nous souhaitons rendre hommage à notre camarade Barış Ataman, décédé dans la nuit du mercredi 14 mai 2014 à Lyon dans des circonstances tragiques. Les causes de sa mort ne sont pas encore officiellement établies, mais qu’il s’agisse d’un suicide ou d’un meurtre, l’état turque, ses politiques racistes et fascistes, reste le principal responsable de sa mort.
Barış était arrivé en France en mars de l’année 2012, chassé de turquie par la répression menée par l’État turc contre le mouvement syndical étudiant. A plusieurs reprises, il avait vécu de plein fouet la répression des mouvements étudiants, d’abord à Mersin, puis à Siirt où il avait été condamné à une peine de prison de 3 ans. C’est donc la violence de l’État qui l’a conduit à l’exil politique. C’est ainsi qu’il fut, âgé de seulement 19 ans, douloureusement confronté au déracinement et au racisme de l’État français : la barrière de la langue, le long et difficile combat pour la reconnaissance de son asile politique, l’isolement et l’éloignement par rapport à ses proches et ses camarades anarchistes en Turquie et au Kurdistan.
Barış était arrivé en France en mars de l’année 2012, chassé de turquie par la répression menée par l’État turc contre le mouvement syndical étudiant. A plusieurs reprises, il avait vécu de plein fouet la répression des mouvements étudiants, d’abord à Mersin, puis à Izmir, où il avait été condamné à une peine de prison de 3 ans. C’est donc la violence de l’État qui l’a conduit à l’exil politique. C’est ainsi qu’il fut, âgé de seulement 19 ans, douloureusement confronté au déracinement et au racisme de l’État français : la barrière de la langue, le long et difficile combat pour la reconnaissance de son asile politique, l’isolement et l’éloignement par rapport à ses proches et ses camarades anarchistes en Turquie et au Kurdistan.
C’est néanmoins un camarade déterminé à poursuivre en france son combat contre toutes les dominations que nous avons rencontré en région parisienne au début du printemps 2012. Symbole des épris-es de liberté, le A cerclé d’une affiche dans les rues de Saint-Denis l’avait guidé jusqu’à nous, où il savait qu’il pourrait trouver, au-delà des difficultés de la communication, les valeurs de solidarité et d’internationalisme qu’il avait défendu jusque là et dont il avait besoin plus que jamais. Très vite, il avait recréé des liens de solidarité avec des camarades kurdes ici en france et avait été en partie à l’initiative d’une grande campagne francilienne de solidarité avec les étudiant-e-s emprisonné-e-s et avec tou-te-s les prisonnier-ère-s politiques en turquie, notamment à travers l’organisation de la manifestation du 26 juin 2012.
Conscient de l’importance de l’insertion sociale de l’anarchisme, il s’était aussi engagé à nos côtés, avec beaucoup d’acuité, dans d’autres combats, notamment dans les luttes pour le logement et les papiers où nous étions investi-e-s à Saint-Denis.
Barış était de ces camarades de confiance, particulièrement déterminé, que nous savions prêt à tout pour défendre et faire vivre nos valeurs communes, même dans les moments les plus difficiles. Discret, il dégageait pourtant l’image d’un engagement sans faille, d’un combat contre l’oppression qui, après ce qu’il avait déjà vécu si jeune, ne pouvait se terminer que par l’anéantissement d’une des deux parties. Oui, Barış était dévoué à la lutte. Un ami pour certain-e-s d’entre nous mais surtout, paradoxalement, un camarade qui donnait sens à ce mot trop méprisé et dont la rencontre nous aura tous profondément marqué.
La machine à détruire les vies humaines du capitalisme a fait le reste. Des difficultés matérielles liées à la vie en région parisienne l’ont poussé en septembre 2013 à quitter l’île de france pour aller à Lyon retrouver d’autres camarades turcophones.
Barış est mort sous les assauts répétés des États et du système capitaliste, Il avait 22 ans. Pour lui et pour les autres tombé-e-s avant lui, nous continuerons à construire nos luttes contre nos ennemis communs et la violence qu’ils nous imposent : violence policière, judiciaire ou militaire, violence sociale de la précarité des revenus, du logement, de la santé, violences contre les femmes, les minorités nationales et les minorités sexuelles, violence psychologique aussi contre chacun-e d’entre nous.
Nos larmes ne sont pas des larmes de tristesse, ce sont des larmes de rage. Nous n’oublions pas notre camarade, nous portons sa mémoire dans chacun de nos gestes contre ce système qui cherche à nous détruire. La solidarité n’est pas un vain mot. Jamais nous n’oublierons, jamais nous ne pardonnerons.
Ami, si tu tombes, mille amis sortent de l’ombre.
Ses camarades du groupe région parisienne de la CGA