« Dans la nuit du 28 au 29 novembre,on dormait, on a entendu des cris. On a prévenu tout le monde. L’alarme incendie s’est déclenchée bien après qu’on ait senti le feu. On est sortis comme on pouvait. Il n’y a pas de sortie de secours ni de porte coupe-feux.
Le foyer est en très mauvais état. Il y a régulièrement quelqu’un qui vient pour réparer le gaz, la cuisine ne ferme pas, n’importe qui peut y entrer.
Les pompiers sont arrivés. Le froid était si fort que les plus vieux sont tombés. Des voisins ont été solidaires et ont apporté des vêtements. On est restés dehors dans le froid toute la nuit jusqu’au matin. Ensuite on nous amenés au gymnase Porte de la Chapelle pour dormir, mais on n’a pas réussi ; sans parler de tous les gens qui devaient aller au travail. C’est à ce moment qu’Adoma a commencé à faire des listes de noms, cette liste ne vaut rien. Ils cherchent à nous diviser.
Adoma sait très bien que ce ne sont pas que les résidents qui paient les chambres : c’est tout le monde. C’est ceux qui habitent et partagent la chambre qui paient le loyer.
Adoma, la mairie de paris et le samu ont réservé des chambres d’hôtel pour les premiers jours, mais pas assez pour tous les habitants du foyer et ils le savent très bien. Adoma dit que la priorité c’est le nom sur le contrat mais c’est n’importe quoi : la priorité c’est qu’on est dehors. Au bout de quelques jours, ils ont commencé à supprimer des chambres et nous ont mis la pression pour qu’on retourne au foyer.
Là- bas, il n’y a pas d’électricité, pas d’ eau chaude, pas de chauffage, on est pas des animaux. Ensemble, on a décidé qu’on ne retournerait pas au foyer tant que les travaux ne seront pas faits. Adoma ne veut pas payer et se foutent de nous ! Il y a même de l’amiante au 3e étage du bâtiment, ça tue et ça donne le cancer.
On doit s’arranger, se soutenir et on va se battre ensemble. C’est ça la priorité : Tout le monde doit être logé dans des conditions dignes. Si l’hôtel nous met dehors on dit non, ils devront appeler la police. »
Nous habitants du foyer Marc Seguin exigeons :
- De retourner au foyer ensemble. Personne ne doit se retrouver sans logement et sans possibilité de cuisiner tant que les travaux de réparations ne sont pas finis. Adoma doit trouver une solution pour tout les camarades, avec ou sans papiers.
- De ne pas payer de loyer pour ce mois-ci, ça fait déjà la moitié du mois qu’on est dehors.
- Un contrat avec Adoma à notre nom, nous habitants du foyer, car notre argent, ils le prennent.
Dans le foyer, on est en prison ouverte. Il faut toujours construire des prisons ouvertes pour les étrangers. On veut être respectés et laissez nous dignement faire nos vies tranquilles. Hier on était français, colonisés par eux, maintenant on est des immigrés. Tout ça c’est eux qui le disent.
Retrouvons nous, samedi 19 décembre, à 14h, au foyer rue Marc Seguin pour manifester ensemble contre les gestionnaires : Adoma, Coallia, Adef
Seule la lutte paie ! Vive les Gilets Noirs ! Ni rue ni prison, papiers et liberté !