Samedi nous nous sommes retrouvé-es à 13h devant la Maison d’Arrêt des Femmes de Fleury-Mérogis. Le centre pénitentiaire de Fleury c’est un complexe énorme qui s’étale le long de l’avenue des peupliers, les femmes sont tout au bout de cette voie sans issue.
Nous étions 60 ! La plupart des gens s’y sont rendus par leurs propres moyens, toutefois un départ groupé était prévu à 11h place de la République. Nous étions une douzaine dans une place vidée et massivement occupée par les flics...
Devant la MAF les premières familles et ami-es de détenues attendent le tour de parloir. Le temps que tout le monde arrive, on tracte, on discute avec les proches qui sont surpris et contents de voir un rassemblement en solidarité avec les femmes incarcérées devant les portes de la prison. C’est assez rare...
On sort des banderoles, on commence à faire du bruit, à crier des slogans sur le rythme d’une percussion et de quelques pétards « des parloirs tout le temps, des promenades tout le temps, téléphone tout le temps, liberté tout de suite », « de l’air pour les prisonnières », « vos logiciels on s’en fout on veut plus de prisons du tout ! » (etc), et en basque aussi « presoak kalera, amnistia osoa » ! Certaines entonnent l’hymne du Mouvement de Libération des Femmes !
La voiture de ronde de la prison nous observe de loin mais finit par repartir. Pas de flics, pas de matons.
Une brève averse nous replie sous le auvent de l’accueil des familles, certain-es se payent un café à la machine. Et puis c’est reparti de plus belle ! D’autres personnes arrivent au fur et à mesure pour le 2e et dernier tour de parloir. C’est l’occasion de discuter encore.
A l’approche de 15h le premier tour de parloir sort, on les accueille avec énergie, certain-es nous saluent et reprennent nos slogans. On attend que le dernier tour de parloir rentre à son tour pour lancer un dernier pétard et partir en manif jusqu’à la maison d’arrêt pour hommes. Là-bas il y a beaucoup plus de monde à l’entrée des parloirs, les gens sont curieux et enthousiastes. Un fourgon cellulaire de la pénitentiaire est hué. Il est 15h30, avant de partir on raconte un peu pourquoi on est là et les gens écoutent avec beaucoup de sympathie !
On attend des nouvelles, mais déjà on sait que notre solidarité a été entendue de l’intérieur !