Mardi matin pas d’audiences, c’est l’occasion d’une visite surprise au siège social de Nobel Sport !
Le siège social de Nobel sport ne s’affiche pas, on nous raconte même qu’il n’est pas là. Non sans ironie, il est bel et bien installé dans ce bel immeuble près des Champs Élysées entre un opticien et le « gun shop » du fabriquant d’arme italien Beretta…
Grace à ces armes, la police a réappris à tirer dans la foule sans complexe et les fabricants d’armes en ont profité pour développer toute une nouvelle gamme d’armes s’insérant entre le tonfa et l’arme de service, destinées à blesser les corps : grenades de désencerclements, bombes assourdissantes, Laser de Dissuasion et d’Interception, … Nobel Sport , qui produit notamment des balles de LBD40 et des grenades lacrymogènes, est l’une de ses entreprises qui se développe en raffinant l’arsenal de la police française, mais aussi en les exportant dans le monde entier.
Communiqué pour cette action ici !
Le deuxième jour du procès commence.
Nous sommes un peu moins nombreux que la veille, et les policiers font monter la tension. En entrant dans le TGI, ça commence mal, après les portiques de sécurité l’humiliation : double fouille des parties civiles et de leurs soutiens, et saisie de tout les tracts qu’ils trouvent. La bonne surprise c’est que quand un plaignant en parle à notre avocate, cela remonte au procureur qui se déplace alors à l’entrée du TGI pour mettre fin à ces fouilles spécifiques et nous permettre de récupérer nos tracts à la sortie ! On a parfois de bonnes surprises, et cette entrée en matière va donner le ton de toute la journée, un rapport de forces permanent avec les policiers.
La deuxième journée est consacrée aux deux autres policiers, Vanderbergh et Gallet qui ont tiré sur Gabriel et Eric au niveau de la croix de chavaux (Joachim se fait tirer dessus place du marché). D’entrée, Gabriel soulève un problème, un BACeu de montreuil présent dans la salle d’audience l’a harcelé plusieurs fois depuis 2009 et l’a notamment tabassé avec d’autres BACeu après l’avoir embarqué dans leur voiture. Gabriel a porté plainte et l’affaire est en cours, sans être ni classée ni jugée. On fait pas mieux comme contexte intimidant, mais le juge ne veut rien entendre. Cette fois, on perd sur ce point.
Mais pour entamer la journée, Joachim prend la parole. Il repart de ce qui a été dit hier et de combien cela l’a choqué, à la fois de devoir réentendre les mensonges policiers, et surtout le reste : « J’ai perdu un œil, cet événement a changé, ma vie, ce que j’ai entendu hier est insupportable : « si c’était à refaire je le referais ». En outre, il insiste sur sa propre disparition « ils m’ont tiré dessus, mais ils ne m’ont pas vu, je n’étais pas là, je ne comprends pas très bien comment on peut tirer sur quelqu’un et ne pas le voir, j’ai du mal à l’imaginer ». Et pire encore, « ‘c’était une action de police efficace’ ose dire le policier à l’homme qu’il a mutilé ».
« La seule chose qu’ils remettent en cause c’est d’avoir été mis en examen ».
Sa prise de parole va être déterminante dans la suite de l’après-midi, même si ce sont les deux autres policiers qui sont interrogés.
Evidemment, avec Vanderbergh, les mensonges continuent. Lui non plus n’a pas vu sa victime, F., elle est tombée mais il ne sait pas si c’est lié à son tir, il tirait dans sa direction, vers elle, voire sur elle, mais bon, il est pas sûr et il a pas vraiment vu. C’est incroyable, décidément, cette propension des victimes de flashball à devenir invisibles quand ils se font tirer dessus… Pourquoi ? Comme la veille, dès qu’ils doivent justifier leurs tirs et leurs actes les trois policiers mobilisent les mêmes arguments : il y avait du brouhaha, beaucoup de bruits, des gens qui courraient partout, et surtout « des pluies de projectiles ». Vanderbergh le dit « les manifestants étaient hostiles, ils nous jetaient des projectiles et ils nous filmaient ». Il dit ça, même si les mêmes manifestants sont supposés par ailleurs être en train de partir, de fuir, et surtout lui comme Gallet ensuite, il sera complètement flou quand au contexte. Il y a la circulation des voitures, des « badauds », « des gens qui courent partout », peu importe il tire, parce qu’il est menacé par des projectiles, projectiles qu’il entend vaguement tomber, qu’il ne peut pas identifier.
A l’écouter c’est le bordel le plus total dans la rue, même si d’une phrase sur l’autre des « badauds » apparaissent dans son discours, ou que les dits manifestants ne sont soudain plus que 10. Dans tout les cas, pour lui comme pour Gallet ensuite, il faut marteler qu’il y avait un groupe de 8,10 personnes encapuchées et hostiles aux forces de l’ordre, « le visage masqué, moi je n’en suis pas dupe ». Vanderbergh dit par exemple « On ne savait rien, on a vu que c’était confus. (…) On ne savait pas s’ils fuyaient ou s’ils venaient vers nous. C’était confus ». Comme pour le reste, il faudrait les plaindre. Ils ont interpellé une personne, mais entre Gallet et Vanderbergh on comprend déjà plus la temporalité des événements, on ne comprend pas non plus très bien le lien entre l’interpellation et les tirs. La personne interpellée sera touché à la jambe, emmenée au commissariat, mais par la suite relâchée sans aucune poursuite. Pour l’interpeller, Gallet avec sa compagnie de 4 autres policiers, a fait une « charge tactique », « on avance de 10-15 mètres avec les boucliers et on s’arrête, dans le but de faire peur et disperser ».
Pendant toute l’après-midi, même sans avoir tout le dossier, leurs récits sont confus, leurs emplacements incertains. Un Distributeur de billets a été endommagé, rue de Paris, Vanderbergh a vu la dégradation, vaguement identifié l’individu, mais après il l’a perdu des yeux et quand il tire, c’est moins sur cet « individu » que sur des individus qui lui lancent des projectiles (évidemment). Cela reviendra par la suite, mais à ce moment là même le président du tribunal le remarque : « décidément, le nombre de cannettes de bières dans cette affaire » [qui volent sur les policiers]. Eric témoigne à la barre à son tour, et expose la violence de la soirée. Il a entendu place du marché « ils tirent à la tête », dès les premiers tirs, et il repart, en regardant un peu derrière comment vont les autres. Sa description de la place croix de chavaux est beaucoup plus calme, simple, on l’entendra dans beaucoup d’autres témoignages (et pas seulement dans ceux des plaignants) mais les « pluies de projectiles » continuent de disparaître, ou de n’être vues que des seuls policiers armés.
Eric a été blessé au pouce, mais parce qu’il entourait sa tête de ses bras et qu’un tir dans son dos a atteint sa main. Pour preuve, il a un certificat médical qui certifie une interruption de travail pendant 20 jours à cause de sa blessure. Il apporte la pièce sur le coup, Liénart proteste de ne pas l’avoir eu avant. L’avocate Terrel doit expliquer que l’avocat d’Eric n’a pas pu le défendre en dernière minute, il a été suspendu pour avoir prétendument insulté un juge par le même juge qu’il aurait prétendument insulté ! Il le dit brutalement au policier « vous avez failli me mettre en fauteuil ou me tuer en me tirant dans le dos, à la nuque ».
Les policiers inculpés continuent de maintenir leur cap. On les a appelés pour intervenir, ils sont venus pour rétablir l’ordre, ils tirent, « le calme est revenu rapidement sur la Croix-de-Chavaux après notre intervention » dit Vanderbergh. Il fallait qu’ils soient là, le sacro-saint contexte utile à tous les policiers de violences urbaines en seine-saint-denis justifie constamment leurs actions : « des individus trottinaient sur la Croix-de-Chavaux sans chercher à fuir, mais en cherchant à faire du bazar » insiste Vanderbergh.
Le président du tribunal (le juge en chef) est aujourd’hui bien plus incisif que la veille, il pose aux policiers beaucoup de questions, insiste sur leurs contradictions, leur demande de répondre sur bien des points. Il demande par exemple à Vanderbergh qui ne cesse de parler de projectiles : « vous ne connaissiez pas la dangerosité des projectiles mais vous connaissez la dangerosité du flashball ? ». Ce dernier bafouille, on lui avait pas dit à sa formation, il le sait « grâce à l’affaire » relèvera avec ironie Terrel. Il y a aussi tout un débat sur la raison de l’usage des flashballs. Là encore les policiers disent qu’ils le sortent, parce que c’est une dotation collective, et parce qu’il le faut.
Dans la salle, l’ambiance est tendue. Aujourd’hui, en plus du BACeu qui a harcelé Gabriel, il y a une bonne dizaine de BACeux du commissariat de Montreuil. Ils chuchotent, font des remarques homophobes, racistes, etc. Ils se sentent humiliés, ne comprennent pas pourquoi des policiers sont là, mis en examen. Il n’est pas toujours évident de ne pas répondre à leurs provocations, à leurs petits coups d’épaules dans les couloirs, ou à leurs airs de défi.
C’est au tour de Gabriel d’aller à la barre. Il essaie de réexpliquer la présence du BACeu qui l’a tapé, mais sans succès de nouveau. Il raconte sa version des faits ensuite, les harcèlements ordinaires depuis le 4 juin 2008 à Montreuil (quand un rassemblement contre l’arrestation d’un sans-papier devant le commissariat de Montreuil s’était fait charger et tirer dessus au flashball), les provocations du commissaire Satiat le matin du 8 juillet après l’expulsion de la clinique, il s’en prend ensuite aux phantasmagories policières, « j’aimerai souligner que nous n’étions pas souls, on dirait qu’on était complètement vautrés, occupés à boire, des bouteilles vides pleins les poches pour les lancer. On venait de se faire tirer dessus, j’avais peur, je partais ». Il est touché à la clavicule, de dos, il parvient à continuer de partir. Une fois encore, son tireur ne l’a pas vu touché, sait pas très bien, on nage dans le plus grand flou.
Pas grave pour les policiers, il faut juste répéter en boucle qu’ils étaient menacés par des projectiles.
Gallet d’ailleurs, tout comme Le Gall la veille, « il a tiré sur un groupe, pas une personne en particulier ». Dans toutes leurs déclarations, ils insistent aussi sur le fait qu’ils ne visent pas, ils prennent leurs flashball et « désignent » avec. La différence n’est subtile que pour les policiers. Il invente aussi de nouveaux jets de canettes, auxquels aucun témoin non-policier n’a assisté, mais bon, c’est la parole des policiers… Il insiste aussi, « oui des jets de cannettes à 30 mètres peuvent être dangereux », même quand on est casqué et qu’on porte un bouclier. Il redit aussi que le tir « c’était pour rétablir l’ordre, un tir a un impact psychologique », c’est une arme « de dissuasion ». Terrel le reprendra là-dessus, dans les consignes du flashball de l’époque, il est précisé qu’il est interdit d’en faire une arme de dissuasion. C’est écrit dans des notes d’utilisation, mais Gallet l’admet, il ne les a pas lues, ni aucun flic sans doute.
Gallet, il a dû être briefé, reprend à un moment le même argument que le policier qui avait tiré au flashball sur Geoffrey Tidjani pour expliquer sa confusion et pourquoi il n’a pas vu les autres tirs de flashball ni même ses collègues inculpés, dans une intervention « il y a un effet tunnel »…
Gabriel interpelle le policier Gallet : « vous dites qu’un tir de flashball a un effet dissuasif, est-ce qu’il ne se veut pas aussi ’punitif’ ? » La réponse sera bafouillante, mais d’autres questions, d’autres plaignants toucheront juste aussi : « vous dites visez un groupe, et pas un individu, mais ça veut dire quoi ? je comprends pas bien comment on vise un groupe ? », « vous parlez de tirs non déclarés, c’est quoi un tir non déclaré ? ».
A un moment, l’assesseur du juge demande « depuis hier sans qu’on vous le demande vous assumez vos actes, vous ne regrettez même pas l’oeil crevé ? » Gallet assume ses tirs sans ciller. Le Gall assume, il referait la même action de police mais avec une arme différente.
Quelle arme demande l’assesseur ? Le Gall répond : un LBD40. On fait alors un tollé dans la salle et le juge interrompt la séance dans une ambiance très tendue. Les BACeux dans la salle se lâche discrètement « il a de la chance, il a perdu qu’un œil », « toi t’as rien perdu ta gueule » (à un soutien dans la salle). A la sortie, il s’agit d’éviter de croiser les BACeux.
A la reprise, 20 minutes plus tard, Joachim reprend la parole et explique très précisément que notre colère n’est pas sans raisons, le LBD40 bien plus précis a d’ores et déjà éborgné autant que le Flashball… [1]
Terrel parle ensuite du « mensonge concerté des policiers ». Si la question de la reconnaissance des conséquences des tirs revient beaucoup, le procureur et Terrel insistent aussi particulièrement sur la question de la proportionnalité. Il pose la question aux trois policiers, l’un après l’autre, « est-ce que vos 2 tirs de flashabll étaient proportionnés aux 2-3 projectiles que vous dites avoir vus ? ». Invariablement, les policiers répondent par l’affirmative. Tout au plus, ils disent regretter ignorer à l’époque l’imprécision de l’arme, mais par contre, comme ils subissaient des jets de projectiles (même si « c’était pas des pluies de projectiles comme dans les cités » dit Gallet) il fallait rétablir l’ordre.
La réponse de Vanderbergh est significative elle aussi, il ne regrette pas, sinon « j’aurais pu aussi fuir et rentrer chez moi » dit-il. Sous-entendu, pour lui comme pour les autres, il n’a fait que son devoir, sa mission. Dans cette perspective, l’avocat des flics l’affirme « c’est pas une faute personnelle (qui mettrait en jeu un policier) c’est une faute de service (mauvais contexte, absence de la hiérarchie etc. Lienart le dit dans un article en pointaint l’imprécision du flashball : il y a deux drames dans cette affaire « que Joachim Gatti ait perdu un œil et que des policiers soient mis en examen). A ce titre, ils ont le plein soutien de la hiérarchie policière et du ministère de l’intérieur. L’avocat présente au nom de l’état le confirme (elle est présente dans ce genre de procès car si un policier est condamné, c’est l’état qui paye leurs amendes, sauf dans le cas de fautes personnelles). Terrel pointe avec raison que dans le dossier le commissaire et le lieutenant ne soutiennent pas les trois policiers en disant qu’il n’y avait pas légitime défense. Lienart saute sur sa chaise en parlant des commissaires présents venus soutenir les inculpés, oui, mais ce sont d’autres gradés que ceux concernés par l’affaire : « c’est un soutien politique ».
Ce « soutien politique », c’est tout l’enjeu du procès, qu’il s’agit de ne pas réduire à un procès de l’imprécision du flashball, bien au contraire. Le but est de parvenir à mettre en cause la fonction de la police comme force de frappe extra-légale, de rester accroché à ce que disent sans cesse les trois policiers en évoquant la Seine-Saint-Denis, les émeutes de banlieues et les pluies de projectiles des manifestants ou des gens dans les cités. Que les trois policiers maintiennent leur défense, et que ceux dans la salle se sentent humiliés, c’est qu’ils ne comprennent pas pourquoi on met en cause leur travail pour rétablir l’ordre, pourquoi on les interroge sur ce qui n’aurait dû être qu’une simple intervention de police, ordinaire, qu’on oublie vite ou qu’on efface avec peur. Le même jour, deux membres de la famille Traoré sont mis en garde à vue, et l’attaque contre tout les proches d’Adama continuent.
La veille un des policiers disait avoir tiré par « anticipation de la menace ». Le procureur insistera d’ailleurs dans la journée de mardi sur le fait que la légitime défense doit être actuelle, actuelle et d’une nécessité absolue, pas laissé à la vague appréciation du policiers qui se sert du contexte « Seine-Saint-Denis » et de mystérieux jets de projectiles pour justifier tout ses actes. Vanderbergh, il arrive en voiture avec son acolyte, il a été appelé par des « collègues en difficulté », difficultés dont il ne sait rien. Il descend de sa voiture, met un genou à terre et tire parce que dans la foule il sait identifier immédiatement « un individu hostile aux forces de l’ordre » (répond-il quand la question de comment il reconnaît sur qui tirer au milieu des badauds et de la circulation lui est posée).
Il fait son travail, sa stratégie de la tension et de la dissuasion, sa pratique de mutilation et de coups pour faire peur et faire taire. Un texte écrit peu après le 8 juillet 2009 décrivait avec raison les flics comme des cowboys. D’autres textes en parlent évidemment aussi, y compris du collectif huit juillet. A la barre, les trois policiers inculpés sont presque des caricatures d’eux-mêmes.
Mercredi, au matin, ce sont les experts qui sont convoqués. Dans l’après-midi les premiers témoins arrivent, continuent jeudi avant les plaidoiries jeudi en fin de journée et vendredi. Un communiqué précise le contenu des témoignages. Si les BACeux reviennent envahir la salle, ils vont devoir entendre toute la construction de l’impunité policière. Leurs petites magouilles ne suffiront pas à nous faire peur (mais quand même, ne nous laissez pas seuls avec la police !)
A suivre donc, à demain !
Et ci-dessous tout les tweets du jour :
Ça commence mal. Humiliation à l’entrée du tribunal : double fouille des parties civiles et saisie de documents. Le proc intervient.
Arrivée dans la salle, Gabriel, plaignant, souhaite s’exprimer. Un policier qui l’a harcelé suite au dépôt de plainte est dans la salle.
Joachim prend la parole : cet événement a changé ma vie Ce que j’ai entendu hier est insupportable : ’si c’était à refaire je le referais’...
. ’c’était une action de police efficace’ ose dire le policier à l’homme qu’il a mutilé.
Policier Vanderbergh : lui non plus n’a pas su sa victime. F. est tombée mais il n’est pas sur que ce soit lié à son tir.
C’est incroyable cette propension des victimes de flashball à devenir invisibles.
Le lieutenant dans son témoignage appelle la balle du flashball une boulette.
Vanderbergh à tiré en direction de F. Il voit F. tomber mais refuse de faire le lien entre les deux.
Les manifestants étaient hostiles, nous jetaient des projectiles et nous filmaient.
Vanderbergh tiré une 2e fois. Un ind. s’apprêtait à jeter un projectile, j’ai tiré. Dans la salle : menteur !
Vanderbergh : plusieurs personnes couraient de partout. On ne savait rien, on a vu que c’était confus.
On ne savait pas s’ils fuyaient ou s’ils venaient vers nous. C’était confus.
président : vous avez visé l’auteur des dégradations ? Vanderbergh : Non, je ne pouvais pas.
Le président : décidément, le nombre de cannettes de bières dans cette affaire.
Éric à la barre. J’ai un rapport phobique à la violence, quand je vois la police je m’éloigne.
Éric : Je vais vers la Croix-de-Chavaux, là c’est plus calme. Les gens s’éparpillent. Mais les policiers se tient tout à coup vers nous.
Éric s’est ensuite pris un coup de flashball sur le poignet alors que ses mains protégeaient sa nuque.
Irène Terrel explique pourquoi elle défend Éric en catastrophe : c’est à cause de la suspension inacceptable de Me Rippert. (http://lenvolee.net/retour-sur-lescalade-judiciaire-qui-a-conduit-b-ripert-a-lhp/)
Vanderbergh : le calme est revenu rapidement sur la Croix-de-Chavaux après notre intervention.
Vanderbergh : des individus trottinaient sur la Croix-de-Chavaux sans chercher à fuir, mais en cherchant à faire du bazar.
président : vous ne connaissiez pas la dangerosité des projectiles mais vous connaissez la dangerosité du flashball ?
Gabriel à la barre demande que soit sorti de la salle un agent de la bac qui l’a frappé dans une voiture de police
Le président refuse.
Gabriel raconte sa version des faits, les harcèlements policiers ordinaires, les provocations du commissaire Satiat le matin du 8 juillet.
Gabriel s’en prend aux versions policières fantasmatiques.
Policier Gallet à la barre. Il a tiré sur un groupe, pas sur une personne en particulier.
Beaucoup de flics dans la salle aujourd’hui. Ne nous laissez pas seuls avec eux ! Venez à Bobigny si vous pouvez.
Gallet invente encore de nouveaux jets de cannettes de bières.
Gallet : oui des jets de cannettes à 30 mètres peuvent être dangereux.
Gallet : c’était pour rétablir l’ordre, un tir a un impact psychologique (tu crois pas si bien dire)
Gallet : on est humains, dans ces cas-là il y a un effet tunnel
Gallet à vu F. mais n’a pas vu le tir de Vanderbergh. Les flics ce soir-là n’ont pour ainsi dire rien vu d’autre que des jets de cannettes.
Jets de cannettes auxquelles aucun témoin non-policier a assisté.
Un tir de #FlashBall ça se voit ça s’entend ? Policier Gallet : ça dépend de quel côté vous êtes.
« Quelle est la dangerosité d’une canette, vous étiez protégés... », insiste le juge. "C’est pour l’aspect dissuasif" dit le policier Mickaël
Gallet assure que son deuxième tir n’a touché personne, il a vu à trente mètres la balle rebondir.
Gabriel interpelle le policier Gallet : vous dites qu’un tir de #FlashBall a un effet dissuasif, est-ce qu’il ne se veut pas aussi ’punitif’
Dans la presse l’avocat d’un des 3 policiers, Me Robiquet, qualifie les plaignants de "pseudo-victimes"
Gallet à tiré ’pour mettre fin au bordel sur la voie publique’
Policier Le Gall n’a rien vu sur la Croix-de-Chavaux, ni tir de #FlashBall ni interpellation, ni jet de projectiles, rien !
Le Gall ne se sent pas en danger sur la Croix-de-Chavaux au moment même où Gallet tire en raison de soi-disant tirs de projectiles.
Enquête de voisinage sur la rue de Paris : pas vu de jet de projectiles ni des manifestants envers les flics ni des flics envers les manifestants
Le président lit maintenant les témoignages des flics pleins à ras-bord de dizaines de milliards de cannettes de bière imaginaires.
Quand les voisins n’en voient pas l’ombre d’une.
Maintenant des témoignages de flics qui ne voient pas de tirs de projectiles. Ils n’ont pas dû recevoir les consignes.
Ah au dix-millième témoignage policier une nouveauté : des tirs de mortier ! Bientôt des Kalash ?
Assesseur au flic : est-ce que vous avez des terroristes en face de vous ? Est-ce qu’ils ont des kalachnikov ?
Je pense que l’assesseur lit mes tweets.
Assesseur aux flics : depuis hier sans qu’on vous le demande vous assumée vos actes, vous ne regrettez même pas l’oeil crevé.
Gallet assume ses tirs sans ciller. Le Gall assume, il referait la même action de police mais avec une arme différente.
Quelle arme demande l’assesseur ? Le Gall : un LBD40. Tollé dans la salle. Interruption de séance.
Rappelons que le LBD40 est bien plus précis que le #FlashBall mais qu’il éborgne tout autant.
Pour l’heure la séance à été interrompue par le président suite aux réactions dans la salle. On traîne dans la salle d’audience.
Sans savoir quand l’audience reprendra. Certains sont sortis fumer.
Reprise. Joachim explique à la barre l’indignation de la salle : le #LBD40 bien plus précis a d’ores et déjà éborgné autant que le #FlashBall
Me Terrel rappelle au policier Gallet que l’usage du #flashball à visée dissuasive est interdit.
D’après vous demande Terrel pourquoi est-ce interdit ?
Terrel : on est à un degré d’inhumanité assez élevé depuis hier, M.Gallet à aucun moment vous ne semblez regretter les conséquences de vos tirs
Terrel parle du mensonge concerté des témoignages des policiers qui donne le vertige.
Gallet : il n’y a pas de concertations entre policiers.
Mon oeil.
Terrel, ironique : ils sont courageux ces manifestants qui lancent des projectiles à des policiers armés de flashball qui viennent de les éborgner !
D’après notre recensement, sur 42 blessés graves dp 2004 : - 18 par Flashball Superpro - 17 par LBD 40 - 7 restant à déterminer, Etant précisé que les "7 restant à déterminer" (flashball ou LBD) sont vraisemblablement plutôt des LBD car ce sont des cas récents
Terrel à Vanderbergh : est-ce que vos 2 tirs de #FlashBall étaient proportionnés aux 2-3 projectiles que vous dites avoir vus ?
Vanderbergh : j’aurais pu aussi fuir et rentrer chez moi.
Terrel : ça aurait peut-être été mieux !
Terrel : savez-vous que le #FlashBall est interdit en maintien de l’ordre. Vanderbergh : je n’étais pas en maintien de l’ordre. Ah bon ?
Vanderbergh ne savait pas jusqu’à ce jour que le #FlashBall était imprécis. Il n’avait jamais eu de problème d’imprécision jusque là.
Vanderbergh et Le Gall expriment leurs regrets quand aux blessures sans reconnaître aucune faute.
Le Gall parle de R. qu’il a touché au front comme d’une victime collatérale. R. s’énerve ’je ne suis pas une victime collatérale’
Le proc demande à Le Gall, s’il a eu raison de tirer malgré la mauvaise visibilité et son casque.
Le Gall : il fallait rétablir l’ordre !
Bouteilles de bière vs #FlashBall pour Le Gall, oui, c’est proportionné. Oui il y avait nécessité absolue.
Lienard avocat de Le Gall : c’est une faute de service pas une faute personnelle. Ces policiers ont le soutien total de la hiérarchie et du Ministère de l’Intérieur
Terrel met en cause le soutien de la hiérarchie. Soutien politique mais pas de terrain.
Fin de l’audience. Reprise demain 9h30. On force : #NeNousLaissezPasSeulsAvecLaPolice