25 août 2016, 25 août 2017. Même date, même catastrophe.
Il y a un an, nous avons été expulsé.e.s du 168 avenue Wilson. Nous avons campé devant, nous avons manifesté, nous avons rencontré la mairie et la préfecture, sans résultat. Puis la police a détruit notre campement. Après avoir été hébergé.e.s à droite à gauche, nous avons dû occuper un nouveau lieu vide, le 99 avenue Wilson (hôtel du Cheval Blanc), à partir du 25 décembre 2016, avec le soutien d’habitant.e.s du quartier, de collectifs, associations, organisations politiques et syndicales de Saint-Denis. En attente de jours meilleurs.
Ce vendredi 25 août 2017, au 99 av. Wilson, vers 14h30, l’occupant d’une chambre du rez-de-chaussée part faire la prière. Sa fenêtre qui donne sur la rue reste ouverte. Peu après, nous y entendons deux explosions. Le feu et la fumée noire envahissent la chambre, en quelques secondes on ne peut plus y entrer. Un habitant s’est fracturé la jambe en sautant du premier étage. Au bout de 5 minutes, le propriétaire du bâtiment arrive, avant les policiers et les pompiers, alors qu’on ne l’avait jamais vu. Il raconte aux passants que mairie et tribunal lui ont dit qu’ils ne pouvaient rien contre l’occupation, que lui devait suivre la procédure, se débrouiller par ses propres moyens... Avant même que les pompiers ne repartent, des vigiles et des camionnettes arrivent avec du matériel pour murer le bâtiment. C’est la confusion. Enfin, on nous interdit d’entrer. Certain.e.s ont récupéré leurs affaires, d’autres non. Ouvriers et propriétaire ferment le bâtiment sous la protection des policiers. L’adjointe du maire, Mme Pavilla, est là. Les familles, les femmes enceintes sont prises en charge en hôtel pour 3 nuits, et devront ensuite se débrouiller avec le 115... Mme Pavilla dit que la mairie ne peut rien pour les célibataires sans papiers, elle nous donne rendez-vous lundi matin... On connaît la chanson. Nous passons ensuite la nuit sur le trottoir. Un « expert » doit passer pour dire si le lieu est « encore habitable ». Nous savons que oui, seule une chambre sur 32 a brûlé, l’immeuble est en bon état.
Selon nous, ce n’était pas un court-circuit, car ça aurait démarré doucement. De plus, notre règle veut que chacun.e débranche toujours ses appareils électriques en quittant sa chambre, et nous avons réglé le compteur général pour qu’il disjoncte au moindre court-circuit. Quelqu’un a jeté un engin incendiaire dans la chambre depuis la rue. C’était organisé.
Nous sommes habitant.e.s de Saint-Denis. Notre lutte est connue et reconnue. Nous remercions celles et ceux qui nous soutiennent depuis le début.
- Nous voulons réintégrer le 99 av. Wilson, qui est en bon état
- Si on nous en empêche, nous devons au moins récupérer nos affaires, et mairie et préfecture doivent débloquer un hébergement d’urgence stable pour tou.te.s
- Régularisation des personnes sans papiers français
Le collectif du 168
Le collectif appelle à venir les soutenir ce lundi 28 août à 9h devant le 99 avenue Wilson pour l’expertise et récupérer leurs affaires et à 10h devant la mairie.