Calais : occupation et appel à soutien

Dans la foulée de la commémor-action à Calais, ce dimanche 6 février, des occupations ont eu lieu, en protestation contre la répression aux frontières et contre les expulsions de campements toutes les 48h. Une tour de 10 étages a été rendue publique lundi 7/02. Le mardi 8 au midi la police a encerclé le bâtiment et empêche tout ravitaillement à l’intérieur.
Toute personne solidaire est bienvenue !

  • EXPULSION DE LA TOUR

    Hier matin le RAID est intervenu pour expulser la tour que nous occupions depuis une semaine et qui était assiégée par la police. Utilisant des moyens dignes d’une action anti-terroriste, ils sont intervenus par le toit en hélicoptère et ont utilisé des explosifs pour fracturer les portes. Une répression hors du commun pour expulser des militant.e.s du droit au logement.

    Grâce à un fort soutien populaire en bas de la tour qui s’est rué sur la porte, la majorité des copaines ont pu sortir sans se faire identifier. Une personne a été emmenée en vérification d’identité, elle a depuis été libérée.
    NOUSNONÇONS LA COLLUSION DES AUTORITÉS
    Cette expulsion a été ordonnée par la justice grâce à une manoeuvre malhonnête et frauduleuse. En effet, le tribunal a pris une ordonnance « sur requête », une procédure anonyme et sans contradictoire. Alors que la tour était assiégée par la police, l’huissier a refusé de relever les identités des habitant.e.s, permettant cette procédure inique. Ceci est d’autant plus ubuesque que le nom d’un occupant était relayé par la presse et donc public.

    La préfecture a communiqué hier sur le fait que le propriétaire avait déposé un référé, une procédure non anonyme dont nous avons cherché la trace toute la journée sans succès. Nous supposons que cette annonce a été une diversion en vue de tromper les occupant.e.s et notre avocate pour nous empêcher de contester la procédure anonyme.
    Tout a donc été mis en oeuvre pour contourner le droit.

    Quatre militant.e.s sont actuellement en garde à vue depuis hier suite à une interpellation violente dans la rue. Nous exigeons leur libération immédiate !

    Par ailleurs, nous occupons toujours le manoir 24 rue Frédéric Sauvage, et sommes déterminé.e.s à y rester et en faire un lieu ouvert et de solidarité, pour toustes.

"Communiqué – Nous ne nous laisserons pas faire !

Depuis le vendredi 4 Février, nous occupons un bâtiment Rue d’Ajaccio, inhabité depuis 1 an. Cette occupation est intervenue dans le cadre de la commémoraction, une journée de mobilisation internationale à l’initiative des familles et des proches des personnes décédées aux frontières pour dénoncer les politiques migratoires meurtrières du Royaume-Uni, de la France et de l’UE.

À Calais, environ 1500 personnes (sur)vivent dans la rue dans des conditions de vie inacceptables. Les personnes exilées occupent des terrains vagues et n’ont pas accès aux services de première nécessité : logement, assainissement, eau, nourriture et soins médicaux. L’État impose des conditions d’extrême précarité et d’invisibilisation par des expulsions illégales toutes les 48 heures, des vols d’effets personnels par la police, des démantelements illégaux sans possibilité de se défendre devant un juge, des violences policières récurrentes. Les gouvernements français et britanniques, Natacha Bouchard et tous leurs amis, ont délibérément transformé une question politique en crise humanitaire, maintenant les personnes qui veulent passer la frontière dans une situation de survie.

Mais les exilé.e.s ne sont pas les seul.e.s, à connaître la précarité et l’absence d’accès au logement dans le Calaisis. L’ensemble de la cité auquel le bâtiment appartient est destiné à être expulsé puis détruit. Tandis que certain.e.s dont celles.ceux du bâtiment que nous avons occupé en ont déjà été expulsés, d’autres s’opposent encore à leur expulsion en l’absence d’une quelconque proposition de la part de la mairie. C’est dans ce contexte que, lorsque lundi 7, les premier.e.s policier.e.s sont venus, de nombreux.euses voisin.e.s sont venu.e.s manifester leur soutien à l’occupation. Nous avons ainsi pu exprimer notre refus du discours de la guerre entre pauvres. Ne nous laissons pas diviser : Français.e.s ou étranger.e.s, avec ou sans papiers, un toit est un droit. Par ailleurs, la police a refusé, a plusieurs reprises, de voir les preuves d’occupation.
Depuis 14h aujourd’hui, un dispositif policier disproportionné a encerclé le bâtiment. Les forces de l’ordre ne laissent entrer personne, ni eau, ni nourriture, ni matériel. Comme revendication première, nous exigeons l’arrêt des expulsions de campements toutes les 48h. Plus généralement, nous exigeons la fin du harcèlement des personnes bloquées à la frontière par la police. Nous exigeons la régularisation de tous les squats de la ville. Enfin. Nous exigeons la réquisition immédiate de tous les bâtiments vides à Calais et que des solutions concertées et durables soient proposées à tout.e.s
les habitant.e.s, quel que soit leur statut administratif ou de vulnérabilité.

Tant que nos revendications ne sont pas satisfaites, nous ne quitterons pas ces lieux. Nous refusons de nous laisser intimider par cette pression policière et rappelons que le délai de flagrance est dépassé, et qu’il ne peut y avoir d’expulsion sans décision de justice exécutoire. Nous ne nous laisserons pas faire !

Nous demandons à toute personne solidaire des personnes à la rue et des personnes bloquées à la frontière, à toute personne qui croit au droit au logement à venir nous aider à défendre les bâtiments que nous occupons !

Info sur le twitter https://twitter.com/CalaisLogement
Fil telegram https://t.me/+rEkiKsndnZ83ZGM8
Contact : calaislogementpourtoustes[at]gmail.com

"Statement - We will not let ourselves be taken away !

Since Friday 4 February, we have been occupying a building in Rue d’Ajaccio, which has been uninhabited for a year. This occupation took place within the framework of the commemoraction, an international day of mobilization initiated by the families and relatives of people who have died at the border, to denounce the murderous migration policies of the UK, France and the EU.

In Calais, about 1500 people are living on the streets in unacceptable living conditions. Displaced people occupy wastelands and have no access to basic services : housing, sanitation, water, food and medical care.
The state imposes conditions of extreme precariousness and invisibility through illegal evictions every 48 hours, the theft of personal belongings by the police, the illegal dismantling of living sites without the possibility of defense in front of a judge, and recurrent police violence. The French and British governments, alongside Natacha Bouchard and all their other friends, have deliberately turned a political issue into a humanitarian crisis, keeping people who want to cross the border in a context of survival.

But displaced people are not the only ones experiencing precariousness and lack of access to housing in the Calais region. The entire housing estate which the building is part of is due to be evicted and then destroyed. While some people, including those in the building we occupied, have already been evicted, others are still opposing their eviction in the absence of any alternative proposals from the town hall. It is in this context that, when the first police officers arrived on Monday 7th, many residents came to show their support for the occupation. We were thus able to express our refusal of the discourse of war between the poor. French or foreign, with or without papers, a roof is a right. Moreover, the police refused, on several occasions, to see the evidence of occupation.

Since 2pm today, a disproportionate police presence has surrounded the building. The police are not allowing anyone to enter, nor are they allowing food, water or equipment to be provided.

We restate our demands : we demand an end to all evictions in Calais. We demand an end to the harassment of people blocked at the border by the police. We demand the regularisation of all squats in the city. Finally, we demand the immediate requisition of all empty buildings in Calais, and that sustainable solutions be provided to all inhabitants, whatever their administrative status or vulnerability.

Until our demands are met, we will not leave these premises. We refuse to be intimidated by this police pressure and remind you that the time limit for ’délit de flagrance’ is over : there can be no eviction without an enforceable court decision. We will not let ourselves be taken away !

We call on everyone who is in solidarity with the people on the street and those blocked at the border, and on everyone who believes in the right to housing to come and help us defend the buildings we occupy !

Mots-clefs : Calais | no-border

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