Hier, mardi 13 septembre 2016, l’information a tourné en boucle dans les grands médias :
« Le calme est revenu ce lundi soir vers 23 heures, après l’intervention de forces spécialisées à la prison de Vivonne, près de Poitiers. La mutinerie a débuté lundi à 17 heures. Une cinquantaine de détenus ont mis le feu à un bâtiment de ce centre pénitentiaire. Une dizaine (ou une soixantaine) de cellules ont été détruites. Ce mardi matin, deux détenus sont placés en garde à vue. La mutinerie serait partie d’une permission de sortie refusée à un détenu. Le détenu se serait rebellé, entraînant d’autres personnes dans son mouvement... »
Traitée comme un simple fait divers, cette information sera oubliée demain et aucun journaliste n’aura donné la parole aux premiers concernés : les prisonniers et leurs proches. Comme toujours, ils ont relayé en chœur la voix du ministère de la justice et d’un syndicat de surveillants. Mais quand les prisonniers et prisonnières se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de détention ou simplement pour réclamer un peu d’air, rien qu’en faisant une pétition ils prennent de gros risques. Alors quand ils font brûler la prison... !
À Poitiers comme ailleurs, les prisonniers et prisonnières ont de nombreuses raisons de se révolter.
Ce que nous connaissons de la prison de Poitiers-Vivonne depuis son ouverture, c’est entre autres :
- la pratique de fouilles à nu systématiques (pourtant illégales),
- le harcèlement nocturne des détenus particulièrement signalés (DPS),
- le passage à tabac de prisonniers, dont les plaintes ne sont ensuite pas prises en compte,
- la répression des moindres revendications,
- le passage au tribunal de prisonniers accusés abusivement par des surveillants de violences ou d’outrage (treizième mois garantis pour les matons). [1]
Nous savons que, suite à ce genre d’événements, la répression est très dure. Pour effrayer la population carcérale et lui faire passer l’envie de broncher, il faut désigner des « meneurs », les isoler et les condamner à de lourdes peines. Comme d’habitude, cette sanction judiciaire sera précédée "en interne" de tabassages, de chantages à la délation, de mise au mitard et/ou de transferts, loin des proches.
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