Mardi 3 juin 2014.
L’université de Nanterre continue son aventure sécuritaire.
Comme depuis trois ans, la bibliothèque ferme ses portes à certains publics : les lycéens venus réviser leur Bac n’ont plus accès à la BU à l’approche de leur examen. A l’entrée, des vigiles en uniforme contrôlent les cartes étudiantes afin, selon les mots d’un membre du personnel, « de laisser la priorité aux étudiants ». Pour certains, deux heures de transport ou d’attente, et retour à la maison sans passer par la case révision.

Sous couvert de défendre les droits des étudiants et leur assurer la possibilité de réviser en période de rattrapages (d’examens), ce sont finalement toutes les personnes ne pouvant présenter une carte qui n’ont plus accès au savoir.
Enfin, toutes les personnes ? En réalité, les vigiles refoulent ceux qui n’ont pas la tête de l’étudiant (allez savoir à quoi ça ressemble un étudiant ordinaire), qui font un peu trop jeune, portent des joggings et des baskets, bref ceux « qui n’ont pas la bonne attitude » (selon les mots d’un uniforme placé devant l’entrée de la bibliothèque).
Quand l’université se transforme en boite de nuit.
Face à la bêtise bureaucratique et sécuritaire, toujours appuyée sur un fait divers (canettes laissées à l’abandon, épluchures de bananes, insultes d’un lycéen ou deux…), un sitting est organisé spontanément par les lycéens refoulés et des étudiants, doctorants, chercheurs solidaires.

Après une vingtaine de minutes d’un dialogue de sourds, l’entrée est forcée collectivement. Bizarrement, une fois passé le barrage policier, la procédure pour trouver une salle à ces lycéens s’est grandement accélérée. En une petite demi-heure, la demande formulée par la direction de la bibliothèque, en attente depuis trois semaines sur les bureaux de la présidence, était en voie d’être validée.

Contre la fac sécuritaire, les frontières, les barrières, les portiques et les contrôles au faciès
A suivre…