Assistance Publique - Hôpitaux de Paris : non au 49.3 de M. Hirsch

Voici les conséquences du plan Hirsch à l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris : économie de bouts de chandelles contre souffrance généralisée des personnels ! Les salarié·es alertent alors que la nouvelle organisation est censée commencer au 1er septembre...

Le directeur général de l’[AP-HP|Assistance Publique - Hôpitaux de Paris], M. Martin HIRSCH, a arrêté une nouvelle organisation du travail et des temps de repos pour les personnels le 1er Avril 2016 avec une application au 1er septembre 2016 au plus tard.

La date de cet arrêté pourrait faire sourire mais il n’en est rien pour les milliers d’agent·es concernés !

Disparition des horaires fixes

Après les attentats [1], le travail et l’attitude des personnels avaient été encensés et reconnus, par notre directeur général. Quelques mois plus tard le mépris et le manque de reconnaissance sont clairement affichés.

La disparition des équipes aux horaires fixes, les roulements d’horaires avec des amplitudes de journée de 6h45 à 21h15 désorganiseront la vie des personnels et de leur famille, sans négociation possible !

Même attitude que notre gouvernement et son fameux 49.3, le passage en force est de rigueur !

11547 personnes soit 16,22% d’agent·es de l’AP-HP [2] voient tout simplement leurs horaires disparaître (journée de 7h50 [3] - expertise SECAFI [Expert CE et CHSCT]). Suppression du travail en journée de 10h et de 12h dans certains services motivant de nombreux départs !

« Quand ces énarques comprendront-ils que nous ne sommes pas dans une usine de découpe de jambon » F. manipulateur d’Electroradiologie Médicale

Les contraintes de déplacement engendrées et majorées (41% des personnels de l’AP-HP habitent en dehors de Paris mais y travaillent) ne sont tout simplement pas prises en compte par la direction. Les difficultés de garde d’enfants induites par ces bouleversements ne sont tout simplement pas anticipées ni même abordées...

L’expertise SECAFI remise lors du [CHSCT|Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail] central du 11 mars 2016 a souligné le danger de l’homogénéisation des régimes horaires sur tous les sites mettant en avant la disproportion entre le gain financier attendu de cette réforme et les contraintes importantes subies par le personnel !

L’excellence de l’Assistance Publique repose sur la qualité des soins réalisés par des personnels motivés qui ont contribué à la renommée de cette institution.

Que les agent·es et la population fassent connaître leur refus de cette désorganisation !

https://www.facebook.com/AP49.3

Témoignage d’une cadre de santé, sur les répercussions concrètes :

Cette réforme entraîne également la perte de 3 à 7 jours de repos (7 en ce qui me concerne, cadre de santé paramédicale) sans un seul euro de plus sur la rémunération. Soit des jours en plus dans les transports, de stress au travail, de frais supplémentaires de garde pour les parents de jeunes enfants, une impossibilité d’avoir une activité culturelle ou sportive car des horaires qui changent toutes les 2 semaines ou tous les mois alors que les conséquences sur la santé des horaires alternés sont identifiés et très délétères !
Cadre, je suis en charge d’élaborer les plannings des aides-soignantes déjà très chronophages depuis l’instauration de la polyvalence sur plusieurs secteurs de soins ; cette réforme complexifie encore plus les plannings et pour quel bénéfice ? De plus élaborer ces plannings avec une stabilité garantie pour 3 mois c’est tout simplement impossible malgré l’engagement de M. Hirsch du fait des arrêts maladie, grossesse, accident de travail, congés longue maladie... non remplacés bien sûr !

J’ai bénéficié à l’APHP d’une formation sur la prévention des risques psychosociaux en début d’année 2016 et ces éléments font partie des contraintes qui exposent les personnels aux risques psychosociaux ! Comment comprendre ces doubles discours ?

Nous avons perdu le critère de pénibilité au travail (c’est si cool de se confronter à la maladie et à la mort tous les jours voyons ! ) et nous devons par conséquent travailler 5 ans de plus ; nos rémunérations sont bloquées depuis 2010 et les années qui précédaient nos augmentations étaient inférieures à l’inflation soit une perte de revenu d’à peu près 12% depuis 10 ans.

(...)

L’employeur est dans l’obligation selon la loi d’assurer la santé physique et mentale dans le cadre du travail pourtant nombre d’agents expriment leurs angoisses et difficultés de vie face à la mise en place de cette nouvelle organisation de travail ! Qui sera responsable des dégâts qui pourraient pourtant être évités, si la souffrance des personnels soignants était entendue et surtout écoutée ?

Notes

[1de Paris, 13 novembre 2015

[2Environ 75.000 agent·es non médecins (+20.000 médecins) sur 38 établissements

[37h30 la journée idéale de travail selon la direction contre 7h36 à 7h50 actuellement

Mots-clefs : hôpital | soin - santé
Localisation : région parisienne

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