Arrestations à Bologne

Sous urgence sanitaire, la priorité reste d’enfermer les anarchistes.

Traduction de l’italien de https://oltreilcarcere.noblogs.org/post/2020/05/14/prima-di-tutto-vennero-a-prendere-gli-anarchici/

Hier, à Bologne, sept copain·ine·s ont été arrêté·e·s, et cinq autres se sont vus signifier une interdiction de quitter leur commune avec l’obligation de pointer tous les jours au commissariat ; ils sont poursuivis pour terrorisme et sédition après l’incendie d’une antenne-relais à Monte Donato, près de Bologne, en décembre 2018.
Les précédentes opérations de police ont montré que les accusations de terrorisme avancées par les procureurs tombent à l’audience. N’empêche qu’en attendant, les copains et les copines sont en détention provisoire sous un régime de haute sécurité dans les prisons contre lesquelles on se bat.
En ce moment tragique, l’appareil répressif de l’État jette de la poudre aux yeux de l’opinion publique et donne des boucs émissaires en pâture au cirque médiatique tandis que les innombrables promesses du gouvernement sont invariablement déçues.
Dans cette période d’urgence, alors que les prisons déjà surpeuplées deviennent d’énormes foyers de contagion, au lieu d’annoncer une amnistie générale et la libération des prisonniers, l’État continue d’enfermer ceux et celles qui le contestent.
Comme on peut le lire dans le communiqué de presse du parquet, cette opération « a une valeur stratégique préventive, visant à éviter que d’éventuelles tensions sociales susceptibles de découler de la situation d’urgence dont il est question amènent à des moments de “campagne de lutte anti-État” plus généralisée ». Il est ici clairement question de la lutte anticarcérale, qui a pris une grande importance dans cette période. On accuse, et on sanctionne de manière préventive non seulement les actes reprochés, mais l’idée même que quelqu’un.e puisse exposer des vérités dures à entendre (comme celles qui concernent les prisons et les centres de rétention administrative) et décider de relever la tête.
On se sent tous et toutes atteint·e·s par une opération répressive de cette ampleur qui vise à dissuader les soutiens aux luttes anticarcérales et à étouffer toute revendication dans ce sens. Comme le parquet l’avoue lui-même noir sur blanc, cette opération a le but précis et stratégique de « prévenir » des tensions en serrant la vis sur toutes les luttes sociales.
On est complices et solidaires avec ceux et celles qui mettent leur corps en jeu pour un monde meilleur. C’est l’État qui éteint les esprits et étouffe toute contestation qui est terroriste.

LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES

Réseaux bolognais d’initiative anticarcérale

Les copain·ine·s arrêté·e·s sont 7 : Elena, Leo, Zipeppe, Stefi, Nicole, Guido et Duccio.
Pour leur envoyer du soutien et de la solidarité :
Elena Riva et Nicole Savoia :
Str. Delle Novate, 65, 29122, Piacenza.
Duccio Cenni et Guido Paoletti :
Via Arginone, 327, 44122, Ferrara.
Giuseppe Caprioli et Leonardo Neri :
Strada Statale 31, 50/A – Loc. San Michele – 15121 Alessandria (AL)
Stefania Carolei :
Via Gravellona, 240, 27029, Vigevano, PV

Ceux et celles qui veulent manifester leur solidarité peuvent envoyer un mail à soscarcere@autistici.org, on les publiera sur https://oltreilcarcere.noblogs.org/

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