Son improbable libération intervient dans le cadre de la détérioration des conditions sanitaires (prolifération du covid dans les CRA 2 et 3) et du droit de retrait de la Cimade du centre de rétention pour les mêmes raisons. Le motif retenu par le juge est l’impossibilité pour Mezher de préparer sa défense du fait de l’absence de la Cimade du CRA, notamment d’impossibilité d’accéder à une traduction pour communiquer avec son avocate. Il semble que peu voire pas de retenus n’ont pu être libérés grâce à ce motif.
Mezher a été libéré, mais il attend toujours la date de son audience devant la CNDA, après le refus de l’OFPRA de lui accorder l’asile (et ce malgré les nombreux éléments avancés sur son impossibilité de retour en Turquie). Mais l’OFPRA semble ne pas se soucier plus que ça du sort que le régime turc fait à ses opposants politiques. Et comme l’OFPRA, les CRA servent à trier puis expulser les personnes exilées, les personnes qui n’ont pas le bon bout de papier.
Et en ce moment, la situation dans les CRA est toujours vraiment désastreuse du fait de l’épidémie de covid. La tentation pour l’administration judiciaire et les flics est toujours de « confiner » les CRA. Comme le rapporte le collectif « A bas les CRA » sur son compte twitter, le 26 décembre, « les prisonniers [du CRA 3du Mesnil-Amelot] sont toujours confinés et n’ont pas le droit aux visites, certains ne peuvent même pas sortir de leur bâtiment. La visio leur est toujours refusée pour les audiences et la Cimade n’est plus présente depuis 2 semaines. Beaucoup de flics sont tombés malades et les effectifs sont réduits, les prisonniers sont laissés seuls avec les gradés qui jouent encore + aux cow boys, que d’habitude, ils cherchent à se venger des révoltes des mois passés par des provocations et violences quotidiennes. […] Aussi les flics inventent tout un tas de mensonges bidons pour empêcher à tout prix que les juges libèrent des prisonniers, alors même que les conditions sanitaires sont toujours dégueulasses et que le nombre de nouveaux cas positifs augmente chaque jour. Une grève des agents d’entretien a aussi eu lieu il y a quelques jours en réponse à la situation sanitaire catastrophique. [...] »
Nous – amis, camarades, membre de syndicats et de collectifs de soutien aux demandeurs d’asile, membres kurdes du l’Union démocratique en Europe –, exigeons des autorités administratives de lui accorder immédiatement l’asile politique auquel il a droit.
Nous remercions tou.te.s les camarades et ami.e.s pour leur mobilisation de Paris à Marseille.
Liberté pour tou.te.s les autres ! Fermeture des centres de rétention !