« Jean-Patrick Gille », désigné par un vigile suite à l’occupation du Lutetia, mis en garde-à-vue, est passé le 20 septembre devant le tribunal correctionnel. Participant à l’occupation, il s’était dénommé ainsi en référence au député et médiateur du gouvernement sur le dossier.
Communiqué de la Coordination des Intermittents et Précaires (CIP-IdF) :
Communiqué suite à l’audience correctionnelle de « Jean-Patrick Gille »
« Jean-Patrick Gille » a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec multiples obligations et interdictions. Suite à la comparution immédiate au TGI le samedi 20 Septembre 2014, le juge lui a accordé un report d’audience au 31 Octobre.
Le juge a entendu la question politique de la lutte, cependant le militant a été obligé de renier ce pseudonyme pour éviter la détention carcérale provisoire d’ici au procès.
Pendant ce temps, son homonyme député d’Indre et Loire n’a pas (à notre connaissance) envoyé de communiqué de soutien pour ce militant politique. Nous craignons qu’il ne planche pas, à cette heure, sur le dossier du chômage étant donnée l’inconsistance de la mission de concertation à laquelle il participe. En tout cas nous sommes sûrs qu’il n’utilise pas ses indemnités parlementaires pour un week-end de luxe à l’hôtel Lutetia puisqu’il est en travaux.Nous dénonçons l’accusation de « violence en réunion » qui pèse sur notre camarade.
La vraie violence dans cette affaire est l’incarcération de ce militant. Une personne qui avait des papiers a porté plainte, c’est cette parole qui a prévalu sur celle de la personne qui, par choix politique, a décidé de ne pas présenter ses papiers.Au-delà de ça, un point essentiel est celui de la criminalisation des luttes, qu’elles soient syndicales, politiques ou de défense d’une liberté du quotidien. Il s’agit bel et bien de répression contre toute tentative de revendiquer nos droits.
Cette histoire est encore un exemple qui questionne le fichage, le contrôle, toutes ces atteintes aux libertés qui existent de plus en plus dans notre société et que peu à peu on se met à accepter sans réellement s’en rendre compte. L’interdiction de solidarité que nous avons subie alors que nous voulions simplement accompagner notre camarade injustement placé en garde à vue est officiellement justifiée par l’interdiction de rassemblement. Ce n’est certes pas le pire exemple, mais toutes ces lois contraignent notre quotidien et c’est peu à peu sans nous en rendre compte que nous restreignons ce qui devrait être notre liberté.
Pour conclure, citons notre « Jean-Patrick Gille » qui rappelle qu’il est indispensable que les données brutes de l’Unédic soient fournies afin qu’une réelle expertise soit réalisée. Et il continue à réclamer que 10 chômeurs sur 10 soient indemnisés.
D’ici au 31 Octobre, il y a la journée de grèves et manifestations du 1er octobre. Et d’ici là la nos actions ne connaîtront pas de pauses. Soyons nombreux.
Paris, le 20 septembre 2014
Coordination des Intermittents et Précaires d’Île-de-France,