Nous, étudiant-e-s de l’université de Paris 1 Pantheon-Sorbonne, réuni.e.s à près de 700 le 9 mars en Assemblée Générale, exigeons, comme l’ont déjà fait lundi et mardi plus de 3 300 d’étudiant-e-s du Mirail, de Grenoble, de Rennes ou encore de Paris 8, le retrait pur et simple du projet de loi "Travail", et revendiquons des mesures immédiates pour lutter contre la précarité. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’assemblées générales se tiennent dans tout le pays.
Cette prise de conscience est d’ores et déjà l’une des plus rapides, et des plus massives des dernières décennies, et c’est très bien ! Ce mercredi 9 mars, première journée de mobilisation dans tout le pays, n’est pour nous qu’un début.
Les appels de Toulouse et de Paris 8 ont fixé des perspectives de mobilisation que nous rejoignons, et que nous appelons toutes les universités à adopter elles aussi.
Dire, comme le fait la Ministre Mme El-Khomri, que ce serait « absurde » que les jeunes se sentent concerné-e-s par cette loi qu’ils n’auraient pas « comprise », c’est prendre les jeunes pour des imbéciles. Nous avons bien compris le projet de loi, et c’est pourquoi nous le refusons. Nous refusons de travailler plus (jusqu’à 46 heures par semaine) pour gagner moins. Nous refusons de nous faire virer encore plus facilement pour grossir les chiffres du chômage qui nous touchent déjà particulièrement.
Ce refus, nous entendons l’exprimer dans la rue et par le nombre. Dix ans après la lutte contre le CPE, c’est bien le spectre d’une mobilisation massive de la jeunesse convergeant avec celle des travailleur.se.s qui hante le gouvernement. C’est ce qui explique le report de la présentation du projet de loi devant le conseil des ministres. Avant même que nous ne soyons descendu.e.s dans la rue, la peur a déjà commencé à changer de camp !
Nous comptons bien donner raison à cette peur, et nous ne nous laisserons pas tromper par les manœuvres du gouvernement. Loin d’attendre assis la présentation d’une nouvelle mouture du projet de loi, c’est le moment de se mobiliser massivement pour imposer son retrait pur et simple et nos revendications. En ce sens, la manifestation de cet après midi est une échéance très importante et ne sera en même temps qu’un début.
Nous sommes conscient-e-s que pour faire reculer définitivement le gouvernement, c’est un mouvement d’ensemble dans la durée qui sera nécessaire.
C’est pourquoi nous déclarons la grève à partir de jeudi 10 mars jusqu’à la prochaine AG appelée mardi 15 mars à 11h et invitons l’ensemble de la communauté universitaire de Paris 1 à s’y joindre, étudiant-e-s, profs et personnels. Nous mettons en place dès maintenant un comité de mobilisation qui se réunira régulièrement, et ce à partir de jeudi 10 mars à 14h, afin d’exécuter les décisions de cette AG et de préparer la prochaine.
Nous invitons l’ensemble des universités réunies en Assemblée Générale :
- à la mobilisation pour cet après-midi
- à préparer une nouvelle journée de mobilisation nationale le 17 mars prochain
- à travailler à la massification du mouvement par un travail d’explication le plus large possible sur les conséquences de cette loi
- à ce que des initiatives soient prises pour faire le lien avec les travailleur-euse-s et les lycéen-e-s mobilisé-e-s, dans la perspective d’un tou-te-s ensemble. Nous prévoyons notamment l’envoi d’une délégation étudiante à la prochaine AG des cheminot-e-s en grève de la gare d’Austerlitz
- à travailler des maintenant à la coordination des universités en lutte, en commençant par organiser une coordination des universités d’Île-de-France après la manifestation du 17 mars, et une coordination nationale dès le weekend du 19-20 mars, dans laquelle chaque AG de fac devrait être représentée par 5 délégué-e-s mandaté-e-s pour les facs en grève et 2 délégué-e-s mandaté-e-s pour les facs mobilisées. Dès cet après-midi à 17h30, nous ouvrirons notre université pour une réunion d’échange non décisionnaire entre les facs mobilisées en région parisienne.
Nous, étudiant-e-s de l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, exigeons par ailleurs : - la levée immédiate de l’état d’urgence
- l’arrêt immédiat des travaux du grand projet inutile d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes
- la réduction de la semaine du travail à 32h
- l’allocation d’autonomie pour toutes et tous les jeunes
- la démission du gouvernement Valls
Nous apportons notre soutien à la lutte des doctorant-e-s de l’université qui se battent contre la précarité de leurs conditions d’étude et de travail et l’obligation de payer les frais d’inscription à l’université.
En Ile-de-France, nous appelons l’ensemble des universités réunies en Assemblée Générale à converger en cortèges de fac à la manifestation de 14h à République cet après-midi