Appel à soutien au Village du Peuple de Donges

Depuis bientôt deux ans, cette ancienne ferme inhabitée a été occupée par des Gilets Jaunes, écologistes, féministes, citoyen.nes révolté.es et anarchistes chevronné.es. Convoités par la Carene, les 57 hectares de terres et les utopies qui s’y expérimentent sont menacés de destruction, le but étant de bétoniser le tout pour étendre une zone industrielle. La procédure d’expulsion a débuté ce mardi 6. Pour défendre ce lieu, nous appelons donc à une convergence sur place.

Nous voilà donc mercredi 7 octobre au Village Du Peuple.

Devant nous, 57 hectares de terres face à la furie des tractopelles : l’avenir est incertain.
Nous voilà donc dans l’un des bastions qui résiste encore à la folie de la CARENE et du Grand-Port de Nantes-Saint-Nazaire, qui bétonne à tour de bras l’estuaire, souvent dans l’illégalité.

Depuis bientôt deux ans, nous avons fait de ce Village inoccupé un lieu emblématique de luttes pour les dignités humaines, un rempart face à l’industrialisation du monde.

Son vieux four à pain, son pressoir historique et son ‘Free Shop’ coloré ont accueilli Gilets Jaunes, écologistes, féministes, citoyen.nes révolté.es et anarchistes chevronné.es, dans un joyeux brassage de nos diversités.

Ce lieu extraordinaire a ainsi permis de fédérer des énergies dispersées et de tisser des liens de solidarité entre de multiples collectifs. Festoiements, débats endiablés, ce village déserté est progressivement devenu un espace d’expérimentation collective, une terre où les imaginaires de lutte grandissent et s’enrichissent.

Nous avons passé une grande partie du week-end à construire nos défenses, matérielles, juridiques et émotionnelles. Plus d’une centaine de personnes venues en soutien ont pu constater la vitalité de la résistance sur place, la détermination et l’énergie déployée pour la sauvegarde du lieu.

Nous avons organisé un concert, fait de la super bouffe végan de récup, nous avons tenu des ateliers sur l’organisation en groupes affinitaires, fait le point sur la répression, les risques légaux, et les stratégies collectives à adopter. Nous avons aménagé des espaces d’écoute et de repos, organisé des rondes de vigie jour et nuit. Nous avons noué des liens avec les voisin.es qui nous soutiennent, et qui ont décidé de nous proposer leurs douches chaudes. Nous continuons à affiner nos méthodes de prise de décision et d’organisation collective au fil de nos assemblées.

Nous continuons aussi à élaborer des projets de long-terme pour faire vivre cet éco-lieu militant,
accueillir des personnes démunies et fédérer les luttes régionales. Notre stratégie défensive ne se
veut pas que militante, mais aussi participative, artistique et populaire. Devenir un lieu d’activités
artisanales et créatives peut aussi permettre de pérenniser l’occupation de ces terres pour continuer d’y implanter une résistance fertile.

Mardi 6 au matin, nous avons eu la visite de l’huissier. La procédure d’expulsion est lancée. Nous
pouvons désormais nous attendre à une intervention policière à tout moment.

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