Depuis quelques jours, une trentaine de jeunes tchadiens opposants actifs depuis Paris au régime d’Idriss Deby (dictateur du Tchad soutenu depuis plus de trente ans par l’État français), occupaient le 57, avenue de la République, à Bagnolet.
Ce bâtiment était vide depuis 5 ans suite à l’expulsion en 2014 de ses précédents occupants (il avait déjà été occupé pendant deux ans). Vivant à la rue, ce groupe a donc décidé de l’occuper à nouveau.
Dimanche matin, des vigiles sont venus et ont prévenu les flics qui sont restés toute la journée devant le bâtiment en nombre, jusqu’à 4h du matin. Ils ont été relayés à 6h du matin par une dizaine de camions de CRS venus pour expulser les occupants.
Les copains se sont regroupés sur le toit. Les flics les ont chargés et certains ont menacé de sauter. Les pompiers ont été appelés par les flics pour « sécuriser leur expulsion ». Ils se sont contentés de poser un ridicule matelas gonflable à un coin de l’immeuble et d’observer avec amusement le sale boulot des flics.
Des flics de tout type se sont ramenés, négociateurs de la pref, flics cordistes et CRS.
Comme la veille, des personnes solidaires se sont rassemblées, dont des voisin·e·s, au pied du bâtiment.
Ils sont allés chercher les personnes une par une alors qu’elles étaient sur le toit au bord du bâtiment, une jambe dans le vide. Les premières personnes attrapées sont sorties pour certaines libres, d’autres ont été frappées et menottées. Les derniers ont été cognés à peine attrapés, mis à terre et frappés au sol.
Beaucoup de flics pour remettre à la rue et défendre la propriété privée, alors même que le propriétaire ne s’est jamais pointé.
19 d’entre eux ont été embarqués. Trois sont au commissariat des Lilas, les autres à celui de Bobigny.
Il semble qu’au comico de Bobigny, il s’agisse de retenues administratives. 8 personnes sont déjà sorties. Huit sont encore à l’intérieur et risquent d’être envoyés en centre de rétention.
Ceux qui sont encore au commissariat des Lilas peuvent soit être prolongés, soit être déférés et passer en comparution immédiate demain à 13h(30 ?)
On sait déjà que l’un d’eux est poursuivi pour dégradation, incitation à l’émeute et rébellion.
Maj :
Suite à l’expulsion violente du collectif de jeune Tchadien, 5 personnes sont toujours en garde à vue.
Rassemblement devant le commissariat des lilas au 55-57, boulevard Eugène Decros, aux Lilas, demain mardi 4 juin à 18h.
Soyons nombreux·ses !