Appel à soutenir les réfugiés expulsés de Calais à Saint Brévin les Pins (44) devant le centre d’accueil (CCAS) !

Et à faire de même partout en France, devant tous les centres d’accueil soutenons les réfugiés !

La « jungle » de Calais va être expulsée. À partir du lundi 26 Octobre 2016, l’équivalent des habitant-e-s d’une petite ville seront dispersées au quatre coins de la France dans des centres d’accueil temporaires et des centres de rétention, et ce dans le cadre d’un dispositif policier dont Pétain aurait été fière.

Bienvenue sous l’ère de la démocratie néo-pétainiste !

Sous prétexte de leur donner des conditions dignes, il sera proposé aux migrants de monter dans un bus parmi la centaine qui sera déployée pour partir dans un coin de France qu’ils n’auront aucunement choisi pour retrouver souvent un racisme et une xénophobie de plus en plus décomplexée !

Après avoir parcouru des milliers de kilomètres pour fuir la misère, la guerre, la torture, la privation de leurs libertés fondamentales, après s’être arraché à leur terre et leur famille pour survivre tout simplement et souvent pour aider les proches qui sont restés dans le pays, nous proposons aux réfugiés de briser leur espoir et de leur montrer le vrai visage du monde occidental : on veut bien de vous si vous la fermez, si vous restez isolés, si vous travaillez pour un sou dans des restos de luxe pour bourgeois, si vous acceptez que vous êtes des « citoyens » qui avez plus de devoirs que les citoyens lambdas mais sans leurs droits, si vous acceptez d’être déplacés, humiliés et réprimés comme on peut le faire face à du bétail qui ne rentrerait pas dans le rang et qui refuse sa fonction productive obéissante !

Si vous êtes trop nombreux, si vous êtes trop voyants, si vous commencez à vous organisez et vous rassemblez entre vous pour tenter de reconstruire une vie collective, de rebâtir un espoir, de retrouver votre dignité, de vivre tout simplement comme c’est le cas à Calais, vous pouvez compter sur l’état pour vous briser et vous rappeler que l’accueil n’est qu’à sens unique, c’est à dire qu’il doit profiter avant tout à l’économie capitaliste et que vous devez accepter de ne plus être humain, mais être esclave. Et si vous refusez de rentrer dans le rang, attendez-vous à ce que l’état et d’autres institutions bien pensantes profitent de votre désir de vie incontrôlable pour faire de vous les boucs émissaires du désastre économique, social et culturel du pays !

Nous sommes tellement cyniques, inhumains et hypocrites ! Nous créons les conditions de leur misère, nous leur exportons nos guerres pour nos ressources stratégiques, nous graissons la patte de leurs dictateurs et bourreaux (cf la Françafrique), nous pillons leurs ressources naturelles en détruisant leurs espaces de vie et nous les exploitons dans nos usines délocalisées pour la continuation de notre croissance économique et nous crions au scandale dès qu’à peine quelques milliers d’entre eux demandent asile en Europe ! L’Europe est une forteresse d’institutions et de « citoyens » gavés de leur richesse, prête à tout pour ne pas partager le gâteau et le défendre à tout prix, mais bien contente d’aller y trouver tous les ingrédients dans les pays du tiers-monde et ce en détruisant la vie de millions de personnes !

La grande menace qui sourde derrière ce cynisme économique et étatique est qu’il donne caution au thèses du fascisme. Pour le fascisme, le vrai ennemi ce n’est pas tant le capital et encore moins l’état, mais bien « les hordes de barbares qui veulent assaillir l’Europe et violer nos femmes » (propos entendus).

Depuis la fin des trente glorieuses, les états demandent à leurs « citoyens » de travailler encore plus pour un avenir de plus précaire, instable, environné de menaces écologiques, de crises économiques (pas pour tout le monde...), tout en préservant l’engraissement de leurs élites et en garantissant de plus en plus de passe-droits aux multinationales. La misère s’installe, la désillusion aussi et puis la rage ! Comment la contenir, comment préserver ses intérêts ainsi que celle de sa classe (l’oligarchie financière et économique) ? Rien de mieux que rendre responsables de tous les maux des ennemis extérieurs et intérieurs tels que « l’ultra-gauche »(sic) ou les musulmans, mais la meilleure des constructions est celle de la menace des migrants !

Par leur propagande médiatique, par un renversement de valeurs insidieux et pervers, par un jeu politique gerbant de celui qui sera le plus réactionnaire, l’idée s’installe de plus en plus parmi la population qu’effectivement les migrants sont la plus grande partie du problème !

Le racisme ambiant qui gagne du terrain depuis quelque temps prend ainsi ses aises et s’installe dans la rue. Ce n’est pas tant Marine le Pen qui en profite (pour l’instant), mais bien des groupes identitaires et milices fascistes qui recrutent de plus en plus, et ce parmi des personnes qui sont les premières à subir le cynisme et l’exploitation de l’oligarchie !

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Mots-clefs : migrants

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