Le 22 septembre 2020, un compagnon anarchiste, B., a été arrêté à Besançon pour avoir incendié deux antennes-relais d’opérateurs de téléphonie mobile, mais aussi de la police et de la gendarmerie, sur les hauteurs de Salins-les-Bains (Jura) le 10 avril. Depuis bientôt quatre mois, il se trouve en détention préventive à la prison de Nancy-Maxéville pour cet acte généreux, accusé en plus par une juge d’instruction d’« association de malfaiteurs » et soupçonné de la chaleureuse destruction d’un local technique qui avait fait taire deux semaines plus tôt une autre antenne dans la capitale franc-comtoise.
Que lors du premier confinement, un individu épris de liberté ait eu l’audace de se promener sous les étoiles pour briser les chaînes numériques qui relient les télé-travailleurs à leurs exploiteurs ou celles qui enchaînent les cancres à l’école, mais aussi pour interrompre les flux du contrôle technologique, était déjà inacceptable en soi pour le pouvoir. Mais que cet acte s’inscrive en plus dans une lutte diffuse et protéiforme qui se manifeste à travers une intensification de sabotages d’antennes-relais depuis trois ans sur l’ensemble du territoire, avec plus d’une centaine de ces structures de la domination mises hors d’état de nuire rien qu’en 2020... voilà qui avait de quoi agiter les griffes de la justice et celles de la cellule dédiée de la gendarmerie nommée Oracle. Car d’autres ont déjà été arrêté-e-s avant notre compagnon pour des destructions similaires, certain.e.s condamné.e.s à de lourdes peines de prison comme à Lons-le-Saunier (Jura) ou à Douai (Nord) cette année, sans omettre les quatorze gilets jaunes alsacien-ne-s en attente de procès, accusé-e-s de l’incendie de neuf antennes l’année dernière.
Avec l’arrivée actuelle de la 5G qui fait autant fantasmer les complotistes de tous bords que saliver les requins des start-ups et des grands complexes industriels, on en oublierait presque que les filets de la toile comptent aussi sur le déploiement omniprésent de la fibre optique ou sur l’arrivée planifiée de 20.000 antennes 4G supplémentaires, afin que personne ne puisse plus y échapper. Car une fois connecté.e.s, on est toujours un peu au turbin, un peu en famille, un peu au supermarché. Relié.e.s par des laisses électroniques, on est sans cesse exposé.e.s aux sommations du pouvoir, cerné.e.s d’injonctions à consommer, nu.e.s aux yeux du contrôle. Cette soif de connectivité permanente est aujourd’hui un des aspects fondamentaux de la symphonie mortifère qui accompagne la restructuration capitaliste et étatique à travers l’implantation toujours plus vaste de technologies, visant à la fois à une exploitation accrue et à une surveillance toujours plus totalitaire, tout en s’insinuant davantage dans nos rapports et nos sensibilités.
Pour celles et ceux qui désirent ardemment vivre dans un monde sans maîtres ni esclaves, tourner le regard vers ces structures périphériques dont toujours plus de choses dépendent, offre alors nombre de réjouissances à portée de main... comme justement tous ces systèmes de câbles et d’ondes qui obstruent les ciels étoilés.
Pour en discuter et exprimer notre solidarité avec B., dont le renouvellement du mandat d’incarcération sera examiné fin janvier, rendez-vous au Marbré le 23 janvier 2021, 39 rue des Deux Communes à Montreuil (93).
La solidarité, c’est l’attaque
Liberté pour toutes et tous !
Des anarchistes complices et solidaires
Discussion à 15h suivie d’une auberge espagnole (on s’occupe de la soupe et des boissons).
Une caisse sera disponible pour donner de l’argent à Kalimero, caisse de solidarité avec les prisonnier-e-s de la guerre sociale qui envoie notamment des mandats à B.