21 février contre les violences policières

Outre les manifs de Toulouse et Nantes, le 21 février 2015 ont eu lieu des manifs à Calais et au Havre contre les violences policières. Quelques infos sur ces manifs, sur celle de Nantes et sur les suites.

Sur la manif de Nantes

Communiqué de l’assemblée des blessés des familles, des collectifs contre les violences policières qui a pris part à la manifestation de samedi dernier à Nantes. Cette assemblée réunit des personnes touchées par des tirs de flashballs et de LBD venues de tout la France.

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La manifestation de ce samedi 21 février à Nantes contre les violences policières, sociales et économiques ainsi que la semaine de résistances qui l’a précédé sont des réussites. Bien qu’un important dispositif policier quadrillait la ville, ce sont plus de 3000 personnes qui ont défilé dans des rues qui avaient été interdites lors des précédentes manifestations et l’année dernière.

Des manifestations ont aussi eu lieu à Toulouse, Le Havre, Calais, Montreuil*, etc. A chaque fois, les manifestants ont fait face à d’importants dispositifs policiers. A Montreuil le 14 février, les manifestants ont été encerclé, bloqués pendant des heures et finalement fouillés.

Faut-il le répéter, ce ne sont pas les manifestants mais la police qui détermine le niveau de violence d’une manifestation. Il est normal que la colère s’exprime alors que les morts et les mutilations causées par les forces de l’ordre se multiplient. Il est normal que la colère s’exprime quand nous subissons au quotidien la violence de l’économie, la dépossession des territoires où nous vivons.

Alors même que nous avons été des milliers à défiler contre les violences d’État, la police a encore tiré sur la foule à hauteur de tête avec des Lanceurs de Balles de Défense. Dans la capitale des mutilations policières, les forces de l’ordre continuent de blesser en toute impunité, y compris en s’attaquant délibérément aux journalistes chargés de couvrir la manifestation.

A ces violences s’ajoute une justice implacable qui distribue des peines expéditives et disproportionnées aux manifestants jugés.Un prévenu, blessé par un tir policier, a été condamné en comparution immédiate le 23 février. En plus d’une peine de prison il devra payer une amende aux policiers qui lui ont tiré dessus. D’un côté la justice frappe ceux qui luttent, de l’autre elle blanchi les policiers violents.

Nous continuerons de nous organiser pour que ces violences cessent.

*Nous appelons les blessés par la police à nous contacter.*
assemblee.des.blesses@gmail.com

L’assemblée des blessés, 24 février 2015

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Texte ci-dessous lu par des membres de l’assemblée en début de manifestation.

Nantes n’est pas simplement la capitale de la culture et de l’écologie mais aussi celle du Flash-Ball : elle détient le triste record de personnes mutilées. Quatre exactement.

Ce 21 février 2015, un an après la manifestation contre l’aéroport de NDDL, où trois personnes avaient été mutilées par la police suite à des tirs de Flash-Ball, nous sommes venus le rappeler.

Cette manifestation s’inscrit dans une semaine de mobilisation contre le Flash-Ball, contre les violences policières à laquelle participe « l’assemblée des blessées, des familles, des collectifs contre les violences policières ».
Cette assemblée s’est réunie une première fois à Montreuil début novembre 2014. Elle réunit des blessés et mutilés, suite à des tirs de Flash-Ball par la police, venus de toute la France.

Parmi eux :

- Davy, blessé aux abords du stade de la Beaujoire en 2014 ;

- Yann, blessé lors de l’évacuation d’un squat à Toulouse en 2014 ;

- Emmanuel, Damien et Quentin blessés pendant la manifestation contre l’aéroport de NDDL le 22 février 2014 à Nantes ;

- Casti, blessé aux abords du stade de la Mosson à Montpellier en 2012 ;

- Ayoub, blessé pendant une intervention policière à Audincourt en 2011 ;

- Geoffrey, blessé lors d’un blocage de lycée contre la réforme des retraites en 2010 à Montreuil ;

- Joachim, blessé lors d’un rassemblement suite à une expulsion de squat en 2009 à Montreuil ;

- Clément, blessé pendant la fête de la musique à Paris en 2009 ;

- Pierre, blessé dans une manifestation lycéenne contre la loi LRU à Nantes en 2007.

Depuis 2005, depuis que le Flash-Ball existe, on compte trente six mutilés ou blessés graves (recensés !).
Parmi eux, deux enfants de moins de dix ans :

- Nassuir, 9 ans, blessé pendant une intervention policière à Mayotte en 2011,
- Daranka, 8 ans, blessé lors d’une intervention policière à Corbeil-Essonnes, en 2011.

Et on compte un mort par Flash-Ball, Mostefa, assassiné pendant une intervention policière à Marseille en 2010.

Pour toutes ces histoires la justice a été saisie.

On compte seulement une condamnation d’un policier contre 37 classements sans suite, non-lieux ou relaxes.

1 contre 37, L’impunité policière est la règle.

Notons qu’après une plainte déposée devant le Tribunal administratif, la responsabilité d’un préfet a été reconnue et l’État condamné à verser des indemnités. D’autres plaintes ont été déposées collectivement et sont en cours.

Face à cette impunité, « l’assemblée des blessés, des familles, et des collectifs contre les violences policières » a pour objectif de :

- Soutenir les personnes blessées par la police.

  • Partager et diffuser nos expériences en matière médicale, juridique, médiatique et politique.
  • Lancer des initiatives communes.
  • Se soutenir mutuellement lors des procès.
  • Participer aux luttes en cours.

Pour nous, qu’est-ce que le Flash-Ball et sa nouvelle version, le lanceur de balle de défense (LBD 40) ?

-> Une arme de terreur.
Sa devise est « en blesser un pour terroriser tous les autres ».

-> Une arme mutilante.
Si le Flash-Ball tue rarement, il mutile très souvent. C’est en tant que tel qu’il doit-être interdit.

-> Une arme punitive.
Dans bien des cas, le Flash-Ball est utilisé comme une arme punitive.
Une punition extrajudiciaire infligée par la police à ceux qui se révoltent, à ceux qui osent emprunter d’autres formes de vie, etc.

On peut finir par ce que le Flash-Ball n’est pas, contrairement à ce que disent les fabricants d’armes et la préfecture :

  • le Flash-Ball ne se substitue pas à l’arme de service.
  • Il ne réduit pas le nombre de personnes tuées par la police.
  • Les policiers continuent d’utiliser leurs armes de service.

Les policiers continuent de tuer : de 2000 à 2014, on compte 127 personnes tuées par la police (peut-être plus).

Là encore, l’impunité est la règle.

Le Flash-Ball ne se substitue pas à l’arme de service mais bien plutôt à la matraque. En ce sens, il augmente considérablement la violence de la police.

Cette violence (la mort de Rémi Fraisse, les événements de Ferguson entre autres) l’avait remise sur le devant de la scène. Les attentats de ce début d’année risquent de recouvrir une légitime défiance envers des institutions de plus en plus violentes et faire passer les victimes de la police pour des dégâts collatéraux de la guerre au terrorisme.
Ces derniers mois, combien de manifestations interdites, combien d’arrestations préventives ? L’État français a beau se présenter comme « le grand défenseur des libertés publiques », il ne se passe pas un jour sans qu’il les remette en cause.

Habitants des banlieues, manifestants, grévistes, zadistes, lycéens, étudiants, migrants, supporters de football “Ultras” : nous sommes de plus en plus nombreux à subir la violence de la police et l’impunité qui l’accompagne.

Nous ne nous laisserons pas gouverner par la peur.

C’est ensemble que nous allons faire face à la militarisation de la police et sa violence, aux mensonges de la préfecture relayés par les médias, au mépris des politiques, à l’impunité quasi-systématique accordée aux policiers par la justice.
Nous le prouvons aujourd’hui par notre présence.

Des collectifs et des blessés au Flash-Ball sont venus de toutes la France pour manifester à Nantes où Pierre, Quentin, Damien, Emmanuel, Davy ont été mutilés par la police.

Banderole de tête à Nantes
Où l’on voit clairement qu’ils visent à hauteur de têtes

On peut lire un texte sur la manif sur indy Nantes


à Calais

Manif à Calais contre les violences policières

Pas trouvé plus d’informations sur cette manif, n’hésitez pas à en publier


Au Havre

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Manif au Havre pour exiger la vérité sur la mort de Abdoulaye Camara

Samedi ce seront deux rassemblements simultanés au Havre et à Nantes. L’un contre le scandale de l’assassinat de Abdoulaye Camara - mort le 16 décembre 2014 avec 10 balles dans le corps et la mort inexpliquée d’un père de famille de 41 ans Rajhi - mort en garde à vue le 7 août 2014 pour avoir fait une réclamation d’un jouet défectueux dans un magasin Joué-Club.
GARDE A VUE MORTELLE ET 20 BALLES (DONT 10 MORTELLES) DANS LE CORPS 2 MORTS AU HAVRE à 131 JOURS D’ECART

Abdoulaye Camara est mort depuis 2 mois mais la vérité est toujours camouflée par l’agresseur de témoins en Belgique, le faussaire procureur délinquant Francis Nachbar.

C’est un procureur receleur de faux en écritures, (faux Bourry-Changeur de novembre 2011 pour poursuivre hors délais) et lui même auteur de faux en écritures (auteur d’un faux grossier datant de « mai » le commentaire Youtube de Julie Amadis écrit le 6 avril..... un faux pour valider une interpellation hors délai, 22 jours et 3 mois après ce commentaire, un faux que laissent courir les juges de la Cour de Cassation..... et que vient de receler un juge anonyme du tribunal correctionnel du Havre pour poursuivre...... sans même prévenir d’ailleurs.... le principal accusé.... - je n’ai reçu aucun courriel de ce procureur faussaire Nachbar)
Il tente de camoufler la vérité sur le meurtre de Abdoulaye Camara.

Extrait du blog sur cette histoire et d’autres au Havre : l’Havrais Vérité

D’autres photos sur le blog l’Havrais Vérité

Et un textesur le facebook d’hommage pour Abdoulaye Camaradu collectif « Stop contrôle au faciès » :

Stop Le Contrôle Au Faciès (Action contre les contrôles abusifs)
Abdoulaye Camara est décédé le 16 décembre dernier, après que des policiers ont tiré 26 balles en sa direction au cours d’une altercation dans la rue. Une heure avant, il les avait approchés, gravement blessé des suites d’une agression chez lui. Ils l’avaient alors aspergé a plusieurs reprise de gaz lacrymogène... Pourquoi ne l’avaient-ils pas aidé, ou appréhendé, alors qu’il errait, pieds nus, blessé, en caleçon dans la rue, vraisemblablement à la recherche de ses agresseurs ? Pourquoi l’usage de balles plutôt que d’un taser ?et le chien ? Pourquoi le Procureur refuse-t-il de transmettre le dossier à l’avocat de la famille ?
La famille, les amis et les partenaires se sont mobilisés au Havre samedi pour un appel à témoins, et demander que toute la lumière soit faite dans ce dossier.Collectif urgence notre police assassine y était.


Il y avait aussi un appel pour une manifestation à Turin contre la répression.

Note

Pour le suivi des arrestations à Nantes les peines en comparution immédiate sont lourdes :
ZAD-nadir et indymedia Nantes ici et .

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